

Ce vendredi 23 décembre, au procès de Minsk, la procureure a requis 4 ans de prison contre Alexandr Iarashuk, 2 ans contre Siareiy Antusevich, un an et demi contre Irina But-Husain.
Ces réquisitions arrivaient après les témoignages en faveur des accusés émanant notamment de la CSI, de la Confédération des syndicats géorgiens et de la KTR, la centrale indépendante russe dont le président Boris Kravchenko a témoigné avant-hier,
L’accusation, donc l’État biélorusse, a axé les « débats » sur le coût économique des actions reprochées aux accusés, à savoir l’organisation de grèves et de manifestations en 2020. Elle en a focalisé une grande partie sur le fait que Iarashuk aurait appelé au respect des sanctions internationales par l’entreprise norvégienne Yara International, principal acheteur et revendeur du phosphate bélarusse.
Cette orientation finalement prise par l’accusation représente une esquive de ce dont le pouvoir biélorusse voulait initialement charger les accusés (complot insurrectionnel contre l’existence même de l’État en relation avec les grèves de 2020 et la guerre contre l’Ukraine, qui est la vraie raison de leur arrestation et de l’interdiction du syndicalisme indépendant).
D’une certaine façon, l’accusation a été « capitularde », profondément méprisable, n’osant pas affronter les accusés, sur le terrain du motif des grèves de 2020 – l’élection truquée de Loukashenko – et sur celui de la guerre de 2022 – l’illégitimité de la guerre en Ukraine et les actions menées en Bélarus contre elle. Les accusés, eux, ont fiérement plaidé coupable.
Le courage était avec les accusés, la veulerie et la lâcheté avec l’accusation : l’État biérlorusse n’est pas droit dans ses bottes !
4 ans, 2 ans et 1 an et demi, c’est un recul par rapport aux menaces initiales qui pouvaient aller jusqu’à 15 ans, à la prison à vie, voire la mort.
MAIS attention, au même régime pénitentiaire, avec torture par privation de sommeil, cela laisse la possibilité aux bourreaux d’en faire une peine de mort déguisée.
Verdict le 26 décembre à 14h 30 heure de Minsk, 12h 30 heure française. Nous appelons les organisations syndicales à envoyer d’ici là des messages à l’ambassade biélorusse: « Exigeons la libération des syndicalistes Alexandr Iarashuk, Siareiy Antusevich, Irina But-Husain (M. Igor Fisenko, ambassadeur de la République de Bélarus en France, 38, Boulevard Suchet, 75016, Paris, fr.consul@mfa.gov.by ).