Ces dernières années, Aplutsoc, centre politique de petite taille, a lancé des « ballons sondes » ou participé à des initiatives d’une importance significative :
- campagne pour la libération de Sentsov et Koltchenko (qui, outre qu’elle fut finalement victorieuse, indiquait, avant la présente guerre, la compréhension de l’importance de ce qui se tramait là),
- informations et contacts en défense des syndicalistes bélarusses,
- mise en avant du thème du boycott de la présidentielle française sur lequel nous nous sommes retrouvés avec des camarades issus du PCF comme Pierre Zarka, Pierre Goldberg ou Gérard Mordillat,
- et bien sûr, d’une importance décisive, participation au Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine, à sa manifestation nationale du 23 avril dernier,
- ainsi qu’à l’Ukraine Socialist Solidarity Campaign.
Une fois que l’on a pu à nouveau tenir des réunions en « présentiel », nous avons tenu deux réunions avec des discussions de fond, en juin et dernièrement en octobre, auxquelles ont participé des camarades venus d’horizons différents. Nous avons publié trois brochures – sur l’Algérie, sur la démocratie et l’assemblée constituante, sur la « politique militaire du prolétariat » en relation avec l’Ukraine.
Au point où nous en sommes, alors que des camarades nous sollicitent de plus en plus soit pour discuter, soit pour proposer des tracts ou des initiatives, soit pour nous questionner sur nos relations avec tels ou tels autres groupes, nous envisageons d’améliorer notre fonctionnement et d’affiner ce que nous voulons être : ni une fraction-secte imposant une discipline autoproclamée, ni simple lieu de discussion (nous sommes bien entendu un lieu de discussion mais dans la perspectice d’agir) mais un centre politique faisant des propositions d’actions, diffusant des analyses et mettant des points en débat. A ce jour ceci a permis une cohésion assez forte intégrant des différences possibles voire la participation à diverses organisations politiques. Le but est bien de contribuer à la gestation d’un « parti révolutionnaire » qui ne pourra être que pluriel et démocratique.
Rappelons les trois points sur lesquels nous nous délimitons en tant que « centre politique » :
- la volonté de chercher à avancer des perspective touchant à la forme et à la question du pouvoir politique en partant des conditions réelles présentes que vivent les plus larges masses ;
- le fait que cette méthode nous semble concerner tous les pays, ce qui exclut tout « campisme » ;
- et l’utilisation de l’héritage de toute l’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire pour ce faire.
Ces trois points ont été formulés avant le moment présent ouvert depuis le 24 février 2022, mais ils ont trouvé depuis à la fois validation et nécessité d’approfondissement, car ce sont bien des regroupements et des différenciations internationaux d’une grande importance qui s’imposent à présent, excluant tout sectarisme, toute revendication « identitaire », mais aussi toute indulgence envers le campisme.
Nous allons donc :
- très rapidement, sans doute à l’occasion de la rencontre que permettra la manifestation à l’ambassade russe appelée par le RESU le 10 décembre prochain, « apurer les comptes » en ce qui concerne nos finances et l’aspect technico-organisationnel, en particulier la nécessité matérielle de cotisations.
- à la fin de l’année, tenir une visio élargie pour discuter d’un bilan politique de l’année incluant tant les présidentielles que la guerre.
- assez vite en début d’année 2023, soit avant fin février, tenir une réunion de travail ouverte sur ce qu’il faut entendre par centre politique, préparée par des textes, etc.
- en outre, nous tiendrons, sans doute en même temps, une réunion politique sur la situation dans les syndicats.
Démocratie et discussion libre ont besoin d’organisation. Les contributions à ce débat seront publiées et discutées.
Le 11/11/2022.
Quelle place donner à l’organisation sur une base localiste – du type de ce qui est proposé dans la vidéo https://youtu.be/dqdj3fImxHE (regarder à partir de 1h17-1h18, section « réagir »)? C’est une conférence qui se présente comme une analyse des risques systémiques et sur les moyens d’y faire face, dont la perspective n’est pas consciemment communiste, mais qui, de facto, pose la question des moyens de s’organiser pour créer un système parallèle au capitalisme pour en sortir (ce qui me paraît correspondre à peu près à une méthode anarchiste).
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Très schématiquement, je verrais l’organisation comme une articulation entre :
– une action au niveau local communal dont l’objectif serait de créer des bassins de vie autonomes (autarciques quant à l’économie qui satisfait les besoins essentiels, à commencer par l’alimentation produite sur une base agroécologique) et solidaires (constituer assez de surplus pour pouvoir accueillir dans l’urgence en cas de délitement rapide de pans de l’économie capitaliste),
– un soutien actif aux grèves et aux luttes contre la destruction de bases économiques – services publics compris – et/ou écosystémiques essentielles (à toutes les échelles territoriales), en aidant à développer des tactiques/stratégies qui se donnent une chance de gagner (et en combattant donc les leurres bureaucratiques syndicaux et politiques qui y font obstacle),
– le tout étant soumis à discussions et délibérations régulière au sein d’UNE instance communiste révolutionnaire internationale
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Question : qu’est-ce qui, dans le morénisme, est particulièrement critiquable? (Je ne connais rien au morénisme.) Qu’est-ce qui justifie que Aplutsoc et La Commune, par exemple, ne fassent pas organisation commune?
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Nous ne prétendons pas être une organisation au sens habituel dans les courants issus du trotskysme, c’est-à-dire une fraction disciplinée, mais un centre politique de propositions et d’action. C’est pourquoi nous n’excluons nullement la double appartenance à Aplutsoc et à toute autre formation ou courant relevant du mouvement ouvrier. Les divers groupes (« justiens », « morénistes », etc.) se considèrent généralement comme des fractions disciplinés indispensables, dans leur continuité propre, à la construction du futur parti révolutionnaire. Nous voyons la continuité d’une manière un peu plus large qu’un seul « fil ». Tout cela dit ici rapidement (mais nous avons déjà écrit pas mal de choses sur ces sujets), il faudra en rediscuter de vive voix.
Concernant les 5 ou 6 courants internationaux se réclamant de Nahuel Moreno, ils sont tout à fait respectables et se sont tous positionnés actuellement dans le sens du soutien aux ukrainiens, c’est là un constat non négligeable. Qu’il existe réellement un « morénisme », bien qu’ils l’affirment, est plus discutable, car les variations politiques de Moreno ont été importantes. Là aussi, c’est un sujet qui demanderait une étude/discussion historique sérieuse et non fractionnelle. En tout cas, Moreno avait construit un gros courant discipliné par rapport à lui ; sa mort ayant coïncidé avec la fin du bloc soviétique et les discussions qu’elle a suscitée, l’unité de ce courant n’y a pas résisté.
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