Comment ne pas être remués ? Adrien Dugay-Legouyec était un collégien et lycéen de Moulins. Sa maman est une figure connue dans le monde de la culture et de la muséographie, à l’échelle régionale. Son papa est professeur dans l’enseignement agricole, syndiqué à la FSU. Il s’est rendu en Ukraine très vite, et est mort au combat fin juin, estimant que c’était comme la guerre d’Espagne, en 36. Ses parents luttent pour que sa dépouille soit ramenée. Nous reproduisons ci-dessous l’entretien digne et émouvant de ses parents avec la presse, qui ont décidé d’assumer pleinement, politiquement, moralement et humainement, le choix de leur fils. Honneur à eux.
Sur la page Facebook de l’International Legion of Defense of Ukraine (ILDU), il lui est rendu hommage (la photo illustrant ce billet en provient), aux côtés d’une jeune combattante brésilienne, Thalita Vieira do Vale Freiria, et d’un brésilien, Douglas Rodrigues. 3 jeunes brésiliens déjà sont morts au combat, et sur cette page ils sont présentés comme des anti-Bolsonaro. Nous sommes aux antipodes des clichés qui circulent sur les « têtes brûlées » et « les fachos ». Les mercenaires sont en face.
Si le mouvement ouvrier avait assumé l’organisation de Brigades internationales, alors il y en aurait, alors l’encadrement de ces jeunes épargnerait sans doute plus de vies, et alors les fachos – car il y en a, et un gars comme Adrien ne voulait pas se retrouver avec eux – finiraient de disparaître en dehors de la propagande poutinienne.
Dans la lutte actuelle contre la guerre de Poutine, nous combattons aussi pour des organisations du prolétariat qui soient dignes de ce qu’elles doivent être.


Je mets ici mon mot, diffusé sur Facebook le jour même, après avoir assisté aux obsèques d’Adrien Dugay-Leyoudec – Vincent Présumey :
J’ai assisté cette après-midi (par 42° sur la dalle du crématorium) aux obsèques d’un jeune homme de 20 ans. Pu dire à ses parents le soutien des amis d’ici, de toutes nationalités. Admiré leur choix, qui n’est pas seulement affectif mais totalement conscient, d’avoir apporté un plein soutien à ce pour quoi leur fils a vécu et est mort.
Adrien Dugay-Leyoudec était un gars bien comme ses camarades garçons et filles de la Légion internationale et il fallait le dire aussi à cause de cet État et de ses suiveurs qui veulent voir en lui et en elles et eux des « nazis » ou des « têtes brûlées ».
C’est l’Espagne en 36 qui a été sa référence. Ce jeune homme pensait avant la guerre à l’action directe pour le climat. Lors du confinement il était parti marcher 70 km pour être à la montagne. Il aimait Cyrano de Bergerac et disait « je ne crois pas en Dieu mais je crois que chacun a une étoile ».
Il se réjouissait d’avoir vu un hérisson, devant lui sur la ligne de front. Un ami à lui a écrit qu’il lui a changé la vie lors des conversations nocturnes en plein danger.
Il a été tué par un bombardement début juin, mort de ses blessures le 25 juin après avoir tenu le front à l’Est de Kharkiv pendant un mois.
En l’absence d’officiels français, la cérémonie civile, empreinte d’une spiritualité démocratique et humaine puissante, a été marquée par la présence officielle de l’armée ukrainienne, qui a fait don à sa mère du drapeau qui couvrait le cercueil. Hymne ukrainien et hymne à la joie ont ponctué la cérémonie.
Voila.
La guerre est loin, croyez-vous, amis français ? Aussi proche qu’un soleil de plomb. Mais le matin de l’histoire est lui aussi proche comme un gamin qui a décidé que le monde vivrait.
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Pauvre gamin. Il faut arrêter cette boucherie au plus vite.
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Arrêter la boucherie, çà veut dire arrêter la guerre de Poutine le plus vite possible, aussi bien par la victoire de la résistance ukrainienne que par la chiute de son régime sous les effets de la contestation de sa guerre impérialiste de conquête.
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