Le camarade Philippe dans son commentaire à notre éditorial du 29 juin dernier nous pose la question : alors, que faire ?
Nous proposons un début de réponse qui ne saurait être définitive mais au moyen de laquelle nous appelons à la discussion en vue de l’action commune du plus grand nombre.
Aux camarades qui dressent l’état des lieux, en insistant à juste titre, sur la décomposition politique générale et particulièrement sur la décomposition du mouvement ouvrier en posant la célèbre question des tâches, nous proposons de débattre de la construction de centres politiques comme nous l’exposions dans Parti révolutionnaire et centre politique, un texte de novembre 2003, dont l’actualité, au détail près du personnel politique en place alors, se confirme à chaque mobilisation sociale, à chaque crise des gouvernements.
« Les nouvelles couches combattantes ne vont guère s’intéresser à quelqu’un qui viendra les entretenir de la “civilisation” ou du “rapport social” qu’il serait bon de cultiver. Elles recherchent le réel et l’action, et pour cela la théorie est valable, pas autrement. (…). Sous des formes diverses selon les pays, l’évolution qui se fait jour en France est internationale. Le milieu d’intervention pour des centres politiques partant de l’état actuel et réel du mouvement pour poser la question du pouvoir est là. Que ces centres fleurissent et commencent à se coordonner est la tâche de l’heure.
« Poser la question du pouvoir », enfin, se situe bien entendu au niveau de chaque pays, mais pas seulement…
En France, renverser le régime, commencer à introduire la perspective d’une assemblée constituante et d’assemblées élues à tous les niveaux, dont les entreprises, contre l’État et les patrons, et du rassemblement pour préparer cela des militants de tous les courants politiques et syndicaux, est la tâche du moment. Des pas réels peuvent être faits en ce sens. Les partisans de la mise en avant de leur idéologie « révolutionnaire », “anticapitaliste” ou « antilibérale » sont les principaux adversaires de cette tâche dont ils pourraient devenir les meilleurs militants s’ils comprenaient la réalité et sortaient du passé. (…)
Ceux qui veulent vraiment servir la classe ouvrière ont la tâche de lier le mouvement mondial de celle-ci, et la jeunesse altermondialiste, aux luttes de classe en Amérique, d’asseoir les uns et les autres sur l’exigence de démocratie, pour une Amérique où le droit de vote ait un sens, avec une politique étrangère démocratique lui permettant de jouer un grand rôle mondial au service du progrès, vers l’union libre des nations souveraines du monde entier. Élaborer une telle politique, une stratégie révolutionnaire pour tout de suite, voilà l’autre tâche du moment. »
Le 05-07-2020.
Ce texte est accessible à partir de la rubrique Documents du site
Les centres politiques qui doivent fleurir avec nos bons soins … ? Très énigmatique non ? D’autant que vous les renvoyez à la jonction de la jeunesse mondiale avec … A mes yeux de militant âgé pour qui la nécessité de la construction d’un parti marxiste révolutionnaire est d’une brûlante actualité, vu ce qui s’est passé ces 2 dernières années ici en France, ce renvoi est un discours politicien servant à masquer une impuissance
Tentons de faire plus précis : ces 2 dernières années ont permis que naisse une nouvelle » avant garde large politique « , ni vraiment ouvrière, ni vraiment petite bourgeoise non plus, clairement anti capitaliste, pour l’affrontement final et global avec le pouvoir bourgeois mais sans vision précise du chemin à emprunter, à batir . Les centres politiques dont vous parlez est ce cela ?
VIVE LES QUARTIERS POPULAIRES
Pour moi le chemin à bâtir passe par les quartiers populaires !
Une chose positive que nous a donné la politique néo libérale pratiquée par la classe dominante, et ses contre réformes, ses dumping social divers et variés, ses dérégulations redonnant au Capital toute sa férocité originelle, c’est la fracture belle et bien concrète qui s’est établie entre les quartiers populaires et la petite bourgeoisie salariée De ce côté des revenus mensuels ( par couple, par ménage, s’établissant à 3000€ et à partir de …) du côté des quartiers populaires des revenus individuels entre 500€ et 850€ avec des APL en baisse et une gestion des logements sociaux devenue uniquement comptable et rentable. La difficulté de beaucoup c’est les retards de paiement de loyers et les expulsions. On est à la belle saison et les expulsions vont bon train obligeant les personnes impliquées à se reloger dans des logements tout petit et privés vu que les HLM leurs sont barrés …
La mobilisation G J a mis en évidence cette fracture. Au tournant de février mars 2019 les salariés à revenu correct ont disparu et nous nous sommes retrouvés entre nous pauvres et toujours actifs mais désespérément ignorants des expériences ouvrières antérieures, dégagistes en diable et très méfiants des partis et des syndicats. Bref notre rage rejettait tous les habitués du discours politicien en attendant les prochaines élections
Je n’aurais pas l’outrecuidance de détailler ici chaque brique du chemin à construire en revanche il me semble que le programme d’action à implanter dans les quartiers populaires est
Égalité dans les faits : un seul revenu pour tous : 1700€ net ? Cette revendication peut être développée
Gratuité d’accès aux biens communs indispensables à la vie humaine : nourriture logement chauffage santé école, etc . ? Là encore ça peut être développé
Partage égalitaire entre tous des richesses produites, produits et services : les » vraies » SCOP sont le modèle existant incontestable assorti d’une planification démocratique directe. Non aux actionnaires !
Tout le pouvoir aux comités populaires, aux comités des quartiers populaires
Certains ne manqueront pas de reconnaître un copier coller actualisé des thèses d’Avril de Lénine. Ils ont raison
Un seul commentaire : aujourd’hui les comités populaires n’ont pas plus de réalité que les soviets en Avril 17.
Quand Lénine balance publiquement ses thèses d’Avril il sait parfaitement que les soviets sont balbutiants, souvent des comités de lutte, de mobilisation, de grève, mais il sait aussi qu’aucune institution existante ou envisagée par le gouvernement provisoire ne satisfera les 3 revendications démocratiques essentielles ( la paix, du pain pour tous, la terre à ceux qui la travaillent ). C’est pourquoi il avance les soviets, une institution SÉPARÉE, SEPAREE du vieux monde existant
Je sais le contexte social de la Russie de 17 est très très différent de la France de 2020, et pourtant …
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