Le premier tour des législatives françaises constitue un échec – annoncé – pour Macron, à deux mois de sa réélection, et porte le fer dans la plaie du caractère antidémocratique du régime de la V° République.
Le fait même que le président de la V° République lors des législatives placées juste après sa réélection, n’en soit pas le bénéficiaire mais doive craindre l’instabilité qui pourrait en résulter, est une première victoire sociale et démocratique contre l’ennemi n°1 des droits sociaux et démocratiques dans ce pays !
Disons-le pour commencer car ce fait central est le sujet dont « on » ne traite plus une fois la soirée électorale commencée à la télé : l’abstention, surtout dans les couches dites « populaires », surtout dans la jeunesse, est la plus élevée dans l’histoire d’un tel scrutin, à plus de 52% des inscrits. Dans l’ « outremer », elle est absolument écrasante.
Avec 25,6% des voix à cette heure, la NUPES est à égalité et même légèrement devant le regroupement présidentiel dénommé « Ensemble » (25,2%). Le total NUPES/divers gauches/extrême gauche est de près de 31%. Les forces pro-présidentielles sont donc battues en voix dans le pays. De plus, ne boudons pas le plaisir des enseignants de voir un Blanquer éliminé dès le premier tour, ou celui des victimes de violences policières de voir un Castaner susceptible d’être battu dimanche prochain !
Par ailleurs, sans pratiquement avoir fait campagne, car Marine Le Pen a décidé de proclamer Macron vainqueur par avance, le RN bénéficie directement du phénomène marquant d’effondrement du plus vieux parti institutionnel de la V° République, LR, dont l’affaiblissement confirmé et aggravé est également un facteur d’instabilité pour ce régime.
Le mode de scrutin uninominal à deux tours, les regroupements électoraux qui vont s’opérer entre macroniens, droite et extrême-droite, pour interdire une majorité contre Macron, préparent le déni de démocratie dimanche prochain par lequel la minorité présidentielle entend garder une majorité relative en sièges et prétend même à leur majorité absolue, 26% des voix voulant dire pour elle de 280 à 300 députés et 26% des voix voulant dire 180 sièges pour les partis et organisations constituant la NUPES.
La grande majorité de la population, des prolétaires, des jeunes, est contre Macron et aspire à une vraie démocratie. Si la réalisation tardive d’une unité politique sous la forme de la NUPES a au moins concrétisé cette réalité, à savoir que même en suffrages exprimés le macronisme est minoritaire, force est de constater qu’elle est loin d’avoir « mobilisé » autant que l’espéraient certaines militants, car tel n’était pas sa fonction. Ce qu’il nous faut, c’est l’unité aussi par en bas, contre Macron et son régime, pour une assemblée constituante de vrais députés mandatés et responsables.
Dans cette direction, affaiblissons encore Macron dimanche prochain en poussant au maximum l’avantage dans les nombreux second tours opposant des candidatures de gauche aux candidats du pouvoir, du RN ou de LR !