Comme beaucoup de monde, j’imagine, en ce repos dominical, j’ai jeté un coup d’œil aux médias pour les résultats de la « primaire populaire ». Les résultats ? Le seul chiffre communiqué par une « haute autorité » et contresigné par un huissier, c’est 392.738 votants. C’est bien entendu significatif, mais le sens final de ce mouvement doit être évalué à l’aune du produit final. Le produit final est donc, comme prévu, la candidature Taubira. Mais nous n’avons aucun chiffre : une élections sans chiffres, c’est intéressant. Juste une « mention bien » …

La seconde « mention bien » va à Jadot qui n’était pas candidat. A qui fera-t’on croire qu’un large mouvement unitaire pour renverser la table et battre Macron consiste en une mention bien à Taubira suivie d’une autre mention bien à Jadot ? Nous n’avons pratiquement rien écrit ici, ni pour, ni contre, cette « primaire populaire », parce que nous étions ailleurs : dans les grèves et dans l’organisation de l’affrontement avec la présidentielle de la V° République. Et aussi parce que nous gardons compréhension et sympathie pour les militants qui voulaient reproduire l’ancienne méthode pour conjurer la défaite qu’ils croient devant eux, alors qu’elle s’est produite en 2017. A présent, il est toutefois nécessaire de tirer un bilan pour eux.

Le nombre significatif de participants s’explique en partie parce que beaucoup ont cru ou voulu avoir affaire à ce fantôme : une mobilisation unitaire pour surmonter les « divisions de la gauche ». Force est de constater et de devoir dire à celles et ceux qui ont participé pour cela qu’ainsi ils ont prêté la main à une tromperie, dont ils sont les premières victimes, car il ne s’agissait pas de cela. Il s’agissait d’une opération bonapartiste visant à élargir l’assise d’une candidature issue du PRG et de réseaux bourgeois. Cette opération et l’ampleur relative qu’elle a pris ne font qu’aggraver le caractère antidémocratique de ce scrutin, aggraver ce que l’on appelle « la division » entre participants, aggraver la cassure entre ce théâtre et le mouvement social. Une fois cette opération réalisée, la situation est aggravée.

L’unité ? Elle a été réalisée par la grève générale de l’enseignement public le 13 janvier dernier. Elle peut et doit se réaliser par l’affrontement avec ce régime en passant par le boycott conscient de la présidentielle, le 10 avril prochain.

VP, le 30/01/2022.