21 avril 1961, il y a exactement 60 ans, « putsch des généraux » à Alger. Extraits ci-dessous de la très vigoureuse intervention de de Gaulle, en uniforme pour l’occasion, s’adressant solennellement aux français à l’heure du « journal télévisé » (unique à l’époque) :
« Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie, par un pronunciamiento militaire. Les coupables de l’usurpation ont exploité la passion des cadres de certaines unités spéciales, l’adhésion enflammée d’une partie de la population de souche européenne, égarée de craintes et de mythes, l’impuissance des responsables submergés par la conjuration militaire. Ce pouvoir a une apparence, un quarteron de généraux en retraite ; il a une réalité, un groupe d’officiers partisans, ambitieux et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire limité et expéditif, mais ils ne voient et ne connaissent la nation et le monde, que déformés au travers de leur frénésie » (…)
« Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés partout pour barrer la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J‘interdis à tous français, et d’abord à tous soldats, d’exécuter aucun de leurs ordres. » (…)
Et c’est cet anniversaire qu’ont cru bon de saisir 20 « généraux à la retraite » dans « Valeurs actuelles », applaudis par la Le Pen, pour nous menacer de guerre civile et appeler leurs collègues d’ « active » à franchir bientôt le Rubicon !
Le peuple « sous les drapeaux » en Algérie et celui de métropole se mobilisant partout, les armes à la main ressorties des planques de « l’après-libération » pour nombre d’entre eux (j’en ai été témoin…), a brisé rapidement ensuite les factieux !
Nous saurons recommencer !
MDL
Je crois que la proclamation des militaires dans « Valeurs Actuelles » s’inscrit dans un contexte dont la signification la plus évidente est que Macron et ses gouvernements ont perdu la confiance de l’oligarchie.
Dès avant la crise sanitaire, le mouvement « des gilets jaunes » signait dans une certaine mesure un certain isolement des hautes classes bourgeoises. Autre mauvais signe : la violente répression, sans précédent depuis presque un siècle, n’a pas pu réduire notablement les vagues de protestations. Enfin, il y a eu des signes assez nombreux de rapprochements entre « gilets jaunes » et syndicalistes ouvriers.
Dans la crise sanitaire, le gouvernement s’est immensément ridiculisé par ses prises de position successives contradictoires et ses interdits inappropriés, la mise en pleine lumière de la ruine de la recherche française et celle du secteur hospitalier.
Les contre-réformes qui faisaient partie du plan de marche imposé à Macron par ses donneurs d’ordre sont, aux yeux de ces derniers, très en retard et la haute bourgeoisie doute qu’en cette année électorale, ils puissent avancer beaucoup, en particulier la contre réforme des retraites qui constitue pour l’oligarchie un énorme enjeu financier.
La proclamation des militaires (certes, en retraite, mais qui parle avec assurance de « nos camarades de l’active »), c’est, je crois, l’avance d’un pion dans un jeu d’échecs, un essai, un prélude. Il y a eu des déclarations et des mouvements au Chili avant le coup d’Etat de Pinochet.
Cela laisse ouvertes plusieurs possibilités. Que Macron prenne des mesures outrées qui susciteraient un soulèvement social et un coup d’état militaire. Ou bien, s’il n’en est pas capable, que l’on aille à la présidentielle, que Le Pen soit élue et s’appuie ouvertement sur l’armée.
Nous sommes dans une période qui, à certains égards, peut-être rapprochée de celle des années (19) 30. La comédie démocratique tourne à la farce.
Face à cela, le mouvement ouvrier et démocratique (par cette conjonction je pense au salariat, à l’artisanat, à la petite paysannerie), que l’on peut sans pudeur appeler « la gauche » est ridiculement divisée.
Nos ennemis voient mieux que nous la situation, telle qu’elle s’est révélée … aux élections municipales. La formation d’un large front de la « démocratie » (au sens proposé ci-dessus) est à portée de main autour des trois urgences « sociale, écologique, démocratique ». C’est le combat à mener, sans perdre une minute.
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Qui peut croire un instant que monsieur Jean-Pierre Fabre-Bernadac s’est réveillé un matin, s’est gratté sa têtette et s’est dit : « Merdre alors, j’en ai marre ! j’vais menacer les français d’une guerre civile ! ».
C’est dans un déjeuner du Siècle, ou dans une autre officine, une loge P 666, qu’un réseau de milliardaires influents piqués d’action politique a décidé ça.
Peut-être ont-il regardé le dernier sondage Soffres ?
Mélenchon, 8%, Hidalgo, 9%, Jadot 10%, Roussel 2%, Gauchistes de services 1%,
Bertrand 14%, Dupont Gnagna, 4%, Le Pen 27%, Macron 26% (de mémoire, donc je peux faire erreur sur une virgule).
Donc
a) Mélenchon, le seul qui ait déclaré candidature et qui fasse campagne, est à égalité (à peu près) avec les deux autres.
b) La gauche divisée assure la possibilité de l’élection de Le Pen au second tour
c) La gauche unie serait en tête du premier tour avec 30%, sans compter la dynamique unitaire.
Le peuple n’est pas « A DROITE » comme l’imaginent les mal-comprenants du commentaire politique. Le peuple est désabusé. Le peuple cherche une issue et n’en trouve pas. Le peuple est prêt à essayer Le Pen pour la bonne raison qu’il n’y a rien à gauche et que Le Pen n’est jamais allé aux affaires.
Si la gauche, les associations, les syndicats, les partis s’entendent en urgence pour présenter ENSEMBLE aux électeurs un programme réaliste, frappant et qui corresponde aux exigences sociales, environnementales et démocratiques, la prochaine EQUIPE aux affaires sera progressiste et les militaires rentreront dans le rang.
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Salut camarades,
Sur le même sujet, un éditorial pas mal fait, du 26 avril 2021, de Lutte Ouvrière, « Des putschistes en réserve : un avertissement pour tous les travailleurs »… A lire !
https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/des-putschistes-en-reserve-un-avertissement-pour-tous-les-travailleurs-157965.html
Fraternellement,
Laurent Gutierrez
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