Ni Benalla, ni le général de Villiers, ni Macron, ni Le Pen : DÉMOCRATIE !

Le 21 avril dernier – date volontairement choisie en référence à l’anniversaire du putsch des généraux en 1961, et de l’accession de J.M. Le Pen au second tour des présidentielles en 2002 – un groupe de généraux et d’officiers en retraite a lancé un « appel » dans la feuille raciste et antisémite Valeurs actuelles. Derrière ce quarteron, des milliers de partisans et de signataires parmi les cadres de l’armée de métier de la V° République.

Quelques jours auparavant, Philippe de Villiers, dit l’agité du bocage – frère du général Pierre de Villiers, démissionnaire de son poste de chef d’état-major en 2017 après avoir revendiqué une hausse massive du budget militaire, en partie accordée depuis – appelait, de manière faussement bouffonne, à l’’ « insurrection » dans le même journal.

L’appel du 21 avril est un pronunciamiento au sens où ces messieurs « se prononcent ». Ils se prononcent pour la guerre civile en faisant mine d’en dénoncer le danger. Ils se prononcent pour la guerre aux « hordes » des banlieues et aux tenants de la « guerre raciale » que seraient les tenants d’un « certain antiracisme ». Les tenants de la guerre raciale sont les auteurs de cet appel, des nostalgiques du colonialisme, des racistes avérés. En écrivant vouloir faire la guerre, c’est-à-dire tirer, massacrer, contre la jeunesse des banlieues de France, ils exhibent leur volonté de tirer sur le peuple tout entier, de faire la guerre au prolétariat. Leur protestation hypocrite contre ce que fut la répression des manifestations des Gilets jaunes, tentative de draguer des secteurs populaires, ne doit en rien faire illusion : c’est la vermine versaillaise, c’est la vermine coloniale, c’est la vermine fasciste et fascisante qui a estimé devoir « se prononcer », et cette vermine nous fait savoir, si on en avait douté, qu’elle représente une fraction conséquente de l’armée de métier de la V° République.

Le creuset colonial de l’armée française, un éternel fondamental dont les candidats putschistes du 21 avril incarnent la continuité réactionnaire.

Dans une orchestration cousue de fil blanc, Mme Le Pen a répondu avec empathie au cri de cette vermine disant la guerre civile qu’elle veut, en se présentant comme en mesure de satisfaire « démocratiquement » leurs aspirations, grâce à l’élection présidentielle de la V° République.

Le 27 avril, un groupe de colonels a publié une « réponse à l’appel des 1000 militaires » les appuyant tout en soulignant que leur appel au pouvoir n’est que rhétorique, car « ceux qui dirigent » sont au service de « Bilderberg, Davos, le CRIF et les fratries ». La bêtise complotiste de l’enfer du Net et la pestilence antisémite sont ainsi exhibées par ce nouveau quarteron de contre-amiraux et de colonels de gendarmerie !

Le silence de Macron n’a eu à ce jour d’égal que la pusillanimité des réactions « à gauche », les plus fortes consistant à demander au président et au gouvernement de « sévir ». Soyons clairs : on ne peut compter sur Macron et son gouvernement pour nettoyer une vermine qu’il n’a cessé de faire fructifier.

Ce que demandent les « 20 généraux », c’est un régime de guerre civile, un régime de dictature, un régime militaro-policier qui ne restaurera certes nulle « grandeur de la France », mais qui tentera de mater le peuple, la jeunesse et le prolétariat.

La guerre d’Algérie a donné une importance politique surdimensionnée à une armée colonialiste qui sortira finalement défaite par la lutte émancipatrice des peuples colonisés (Indochine, Algérie)

Ce que fait Macron depuis 4 ans, c’est de tenter de rétablir une V° République toute puissante. Le pronunciamiento des « 20 généraux » entérine à sa façon le fait que Macron n’est pas parvenu à ses fins. La loi « Sécurité globale », les décrets de début décembre légalisant le fichage des opinions politiques, syndicales et religieuses, la loi « renforçant les principes républicains », les mesures d’état d’urgence prises au motif de la pandémie contre laquelle le même gouvernement a continué à affaiblir notre système de santé publique, sont autant de mesures allant dans le sens réclamé par les « 20 généraux » et nourrissant leur action. Dans la police, les officines comme « Alliance » font la pluie et le beau temps sous l’œil d’un ministère qui quémande leur appui et craint leurs gronderies.

On ne saurait combattre la vermine fasciste, raciste et colonialiste incrustée au cœur de l’État, au cœur de la V° République, en en appelant à Macron, Parly et compagnie. Le combat pour le retrait de toutes les lois liberticides, le combat contre Macron et ce gouvernement, vont avec le combat contre le corps des officiers, cœur de l’État, un appareil d’État dont le démantèlement devrait être l’objectif de tout partisan conséquent de la démocratie !

Massu et Salan, aux origines de la V° République lors du coup d’État du 13 Mai 1958, divisés face à De Gaulle en avril 1961

A bas les putschistes, racistes et fascistes incrustés dans la V° République ! Dissolution du corps des officiers, des polices parallèles et des officines ! Ni Benalla, ni le général de Villiers, ni Macron, ni Le Pen : DÉMOCRATIE !

Soyons des milliers et des milliers à dire cela dans les manifestations du 1° mai, journée internationale de lutte pour l’émancipation du prolétariat et 150° anniversaire de la Commune de Paris dont le premier acte fut de rendre tout officier public éligible, révocable et rémunéré comme un ouvrier qualifié !

La rédaction, le 28-04-2021