Louiza Hanoune, dirigeante du PT algérien, vient d’être arrêtée ce 9 mai dans le cadre de l’enquête déclenchée par le clan militaire au pouvoir contre le clan Bouteflika.
Mais cela a une signification plus ample : le pouvoir veut montrer qu’il peut arrêter des dirigeants politiques, et ceci ne doit pas être accepté.
Tous les militants, notamment ceux de tradition trotskyste se sont, depuis les élections ayant suivi le printemps kabyle de 2001, boycottées par tous les partis autres que le FLN et le … PT, plus qu’interrogés sur la collusion entre la direction du PT, la Sécurité militaire algérienne et ce que l’on appelle « le système ».
On ajoutera que lors de la scission entre POI et POID en 2015 (où le PT était côté POI), nous avions envisagé que des vérités sortent à ce sujet, et dû constater que tel n’a pas été le cas (malgré le fait que Jean-Jacques Marie, du POID, s’était vu dénoncer par la direction du POI pour avoir posé des questions sur les liens avec l’État algérien dans une correspondance privée !), le courant de la TCI-POID préservant l’omerta à ce sujet puisque les manœuvres de L. Hanoune s’étaient faites en principe en accord avec Lambert et que tout ce qui touche à Lambert est sacré …
Mais le « système » est toujours au pouvoir en Algérie et le message qu’il lance avec cette arrestation vise toute la population et toutes les organisations indépendantes ou qui voudraient le devenir, telles ces sections UGTA qui se mettent à fonctionner comme des syndicats indépendants de l’État !
La militaro-kleptocratie au pouvoir n’a pas de légitimité pour juger qui que ce soit. Elle doit DÉGAGER.
S’il y a des explications à avoir, de manière franche et démocratique, avec quelque courant politique que ce soit, ce sera au grand jour et par la réalisation de la démocratie, qui implique qu’ils dégagent.
Donc : liberté inconditionnelle pour Louiza Hanoune !
Le 10-05-2019.
Si l’on a vraiment une toute petite attache à la démocratie, notamment pour un mouvement se disant de gauche, alors on évite d’user et d’abuser du vocabulaire néoconservateur. Louiza Hanoune, dont les relations avec le DRS (Direction du Renseignement et de la Sécurité) et le grand capital (Issad Rebrab) ne sont plus à démontrer, est responsable de ses actes. Récemment, elle a versé dans le tribalisme, en troquant la lutte des classes au profit de la lutte des races, après sa déclaration : « nous sommes des berbères ». Après les islamistes qui voulaient et qui veulent islamiser des musulmans, voilà que Hanoune se targue de vouloir berbériser des berbères. Le mouvement ouvrier n’a pas besoin de s’identifier à ce type de « lutte raciale ». C’est hors sujet.
Louiza Hanoune n’appartient plus à la classe ouvrière depuis fort longtemps, elle n’est qu’une tête de gondole d’un mouvement néolibéral qui entraîner les citoyens prolétaires dans une guerre qui ne les concerne pas.
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L’auteur de ce message aura forcément remarqué notre critique, et en plus nos dénonciations, de la politique de L. Hanoune. Il fait pourtant le choix de faire « comme si » il n’en était rien. En outre, quand L. Hanoune – qui a fait le jeu du pouvoir et du DRS contre le printemps berbère – déclare récemment « nous sommes des berbères« , il ne s’agit pas de « lutte raciale », mais tout simplement de rhétorique pour prétendre que la révolution algérienne n’aurait rien à voir avec les révolutions « arabes » (Tunisie, Égypte, Libye, Syrie, Yémen, Barhein), afin de s’opposer à la révolution.
Mais bref, il y a une question préalable à poser à notre critique, en reprenant d’ailleurs son injonction : « Si l’on a vraiment une petite attache à la démocratie, notamment pour un mouvement se disant de gauche« , alors on ne reconnaît AUCUNE légitimité et AUCUN droit au pouvoir algérien actuel à emprisonner et juger quiconque. OUI ou NON ? De la réponse simple à cette question simple défend le fait de savoir si nous combattons du même coté de la barricade … ou non.
La rédaction.
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