![](https://aplutsoc.org/wp-content/uploads/2024/05/qui-a-peur-appel-23-mai.jpg?w=500)
Les organisateurs du meeting intitulé “Qui a peur de la lutte contre l’antisémitisme ? Pour une gauche réellement antiraciste” ont fait salle comble ce jeudi soir à Paris dans les locaux de la Bourse du Travail à République. Les organisateurs avaient visiblement sous-estimé l’écho enthousiaste que pouvait recevoir leur appel.
Outre les organisations appelantes, de nombreux représentants d’organisations du mouvement ouvrier ont pris la parole dont le secrétaire général de l’UD CGT Paris et le représentant de la commission anti-raciste du PCF. Ce dernier a fait une intervention remarquée en évoquant la nécessité de remettre « la classe avant la race », de rejeter le différentialisme et d’affirmer une perspective universaliste pour défendre l’égalité pour tous.
Ce meeting a été marqué par un ancrage dans le mouvement ouvrier, dans la gauche notamment par l’affirmation d’un positionnement anti-capitaliste de la part des orateurs des JJR et de Golem, ovationnés par la salle, dans une vision alliant le combat contre l’antisémitisme et la condamnation du sort fait au peuple palestinien dans l’enfer de Gaza et face aux menées annexionnistes des colons en Cisjordanie.
Le meeting a débuté par la présentation des trois organisations : les JJR (Juives et Juifs Révolutionnaires) ont le privilège de l’ancienneté en étant nés en 2015 dans le contexte de l’assassinat d’Ilan Alimi, des meurtres perpétrés à l’école Ozar-Hatorah de Toulouse, puis de l’attentat de l’Hyper-Cacher de la Porte de Vincennes en 2015 ; le RAAR s’est formé en 2021 ; le collectif Golem a fait son apparition à l’occasion de la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre dernier où il s’était fixé l’objectif de virer les fascistes du RN relookés en pourfendeurs de l’antisémitisme par la grâce de l’admission dans l’arc républicain de Macron et Braun-Pivet.
D’ailleurs, cela a été un point obscur de cette soirée : dénoncer la prétention de l’extrême droite en France à récupérer le combat contre l’antisémitisme ne doit pas occulter la responsabilité du pouvoir en place dans la montée de l’antisémitisme.
Le pouvoir de Macron, comme ses prédécesseurs tous artisans de politiques antisociales depuis plusieurs décennies, pratique une politique discriminatoire contre les étrangers (réfugiés et migrants économiques) créant des déboutés du droit d’asile et des sans papiers à tour de bras, mais aussi contre les résidents issus de l’immigration qui subissent un racisme fortement illustré, entre autres, par les pratiques policières fondées sur le faciès. Ne pas pointer la responsabilité de Macron qui s’accorde le monopole de définir qui est antisémite (de préférence à gauche et parmi les soutiens de la Palestine) et qui ne l’est pas ( RN et Reconquête…) sous couvert d’« arc républicain », c’est affaiblir ses propres positions. Car tel était le but de Macron et Braun-Pivet le 12 novembre.
D’une façon générale, parmi les orateurs à la tribune comme parmi les intervenants dans la salle, peu sinon personne n’a souligné le rôle du système capitaliste dont le fonctionnement joue, à travers la fétichisation du capital, sur le plan idéologique un rôle primordial dans la perpétuation et le renouvellement de l’antisémitisme.
Pour ce qui apparaît comme le réveil d’une riposte tant attendue, cette faiblesse est excusable mais à l’avenir les courants engagés sincèrement dans la lutte contre l’antisémitisme ne pourront échapper à la nécessité de prendre en compte cet aspect central. Ce qui nécessite d’aller plus loin que le seul fait de se proclamer anticapitalistes.
Les orateurs ont aussi souligné la responsabilité de la gauche, de l’antisémitisme hérité de l’anti-judaïsme dans la gauche au 19ème-début du 20ème siècle (moment de l’affaire Dreyfus où la gauche a mis un certain temps avant de se réveiller face à l’injustice), de la place de l’antisémitisme en Union soviétique tout au long du règne du stalinisme triomphant.
Certes, on peut comprendre le choix des priorités exprimées ce soir là avec la dénonciation de l’instrumentalisation de l’antisémitisme par des forces réactionnaires, héritiers de Vichy compris, ou par le gouvernement israélien massacreur de masse à Gaza, comme avec le rôle joué par une partie de la gauche dans la montée de l’antisémitisme.
La place de certains courants de l’extrême gauche dans l’indifférence sinon la complicité face à la résurgence du phénomène a aussi été critiquée par nombre d’intervenants.
Le sentiment de solitude, l’angoisse, l’incompréhension ressenties par nombre de Juifs le 7 octobre face aux crimes du Hamas fondent le besoin de réaction collective, heureusement exprimée dans ce meeting. En proclamant avec force leur enracinement à gauche, leur volonté de combattre tous les racismes, leur condamnation des crimes commis contre la population de Gaza, leur soutien à ceux qui, comme Standing Together, luttent en Israël pour une paix juste et durable, pour le cessez-le-feu, contre l’extrême droite coloniale et le gouvernement de Netanyahou, les participants ont exprimé leur besoin de dire d’où ils parlaient et ce qu’ils visaient.
Il est évident que ce meeting était la réplique de celui tenu le 30 mars dernier intitulé « meeting juif international » sous l’égide de Tsedek et de l’UJFP. Cet événement avait suscité débat au sein de notre rédaction.
Après les introductions des organisateur, les interventions de la salle ont été nombreuses et variées. Hélas, le temps perdu à la mise en place du meeting du fait des contingences sécuritaires n’a pas pu être rattrapé. La longue queue des intervenants derrière les deux micros disponibles dans la salle montrait le besoin de débattre de nombreux sujets. Il faudra d’autres occasions pour permettre à cette soif de débats de s’épancher. Seule Rachel Garrido, personnalité LFI bien connue, a suscité une réaction outragée d’une partie de l’assistance quand elle a souhaité s’exprimer. Après un trouble d’un quart d’heure, entre partisans et adversaires d’une censure à l’égard des militants LFI, le meeting a pu reprendre.
![](https://aplutsoc.org/wp-content/uploads/2024/05/temoignage-incident-lille-21-mai.jpg?w=616)
Un moment poignant de la réunion a été le témoignage d’un des jeunes de Golem pris à partie lors d’une table ronde organisée le 21 mai par l’université de Lille où les partisans proclamés de la Palestine ont incriminé les gens de Golem pour les crimes de l’armée et du gouvernement israéliens. Cet événement survient après d’autres incidents comme l’expulsion d’une étudiante juive à Science Po, dénoncée comme suppôt de l’État israélien parce que juive.
![](https://aplutsoc.org/wp-content/uploads/2024/05/cp-golem-22-mai-2024.jpg?w=616)
Dénoncer les tropes antisémites cultivés à grande échelle médiatique par le tandem Soral – Dieudonné dans les années 2010, tolérés par certains au sein du mouvement ouvrier, revigorés par le drame de Gaza d’aujourd’hui, nourris par le choix de certains d’incriminer tous les Juifs pour les méfaits de l’État et des colons israéliens, est une des taches cruciales du moment. Combattre cet anti-capitalisme des imbéciles doit se combiner avec le rejet de l’anti-impérialisme des idiots utiles au service des puissances aspirantes au repartage du monde.
La tache est immense, mais le cœur et le nombre sont là pour relever le défi.
OD, 24/05/2024.
Votre commentaire est nul .
1) Nous connaissons parfaitement le rôle du capitalisme dans la perpétuation de l’antisémitisme . Ce n’était pas l’objet de ce meeting de mettre à l’ordre du jour cette question centrale cette question .
2 ) Vos êtes des donneurs de leçons quand vous osez affirmer que nous avons sous -estimé le succés POLITIQUE de cette soirée qui constituera de mon point de vue de syndicaliste un avant et aprés 23 mai pour notre camp social . ( je suis membre du bureau départemental de SUD PTT 77 syndicat assez influent et puissant dans cette fédération syndicale ). Membre du Conseil Administratif du RAAR , nous avons réfléchi et débattu longuement sur la possibilité d’un succés d’une telle initiative . Agé de 68 ans et militant depuis l’ âge de 16 ans ( politique AJS 1973 puis LCR de 1974 à 1994 ( syndical : CGT de 1976 à 1991 , puis SUDPTT / Solidaires )+ de 1974 à 1994 + quelques années avec Filoche pendant la bataille concernant le réferendum européen .) je sais que rien n’est acquis d’avance . Votre commentaire à ce propos , montre que vous êtes hors cadre et que vous ne saisissez pas vraiment l’enjeu pour nous de batailler sur cette ligne de crête , au moment où nos adversaires de tous poils rêvent de nous faire chuter . Ceux ci vous les connaissez : le NPA ( canal historique ) , les fous furieux de Révolution Permanente , les Indigènes de la République , Les » islamo- gauchistes » prétendument trotskistes ( venant du monde anglo-saxon ) type Socialisme Par en Bas (SPB ) qui ont pondu des larves sur ce pauvre NPA , mais aussi le Printemps Républicain , Tsedek ,l’UJFP . J’allais oublié les inutiles Sud éducation et les incultes pluridisciplinaires de Sud étudiant , tout aussi inutiles .
3) L’intervention la plus intéressante n’ a pas été celle du PCF mais bien celle du dirigeant de la CGT , membre de l’équipe d’animation au sens large de Sophie Binet . Les vivats et les applaudissements nourris de tous ces jeunes ont failli me faire pleurer . Vous le savez , ma /votre génération s’est heurtée y compris pysiquement avec les dirigeants locaux et départementaux de La CGT y compris physiquement .
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Philippe, je n’étais pas présent n’étant pas parisien, mais je pense pouvoir comprendre ta réaction tout en la trouvant un peu outrancière et violente tout de même. En particulier, ne nous donne pas du « vous » s’il-te-plaît : cet article a un signataire et un seul. Evitons ce genre de généralisation qui pose des étiquettes sur des groupes entiers. Vincent Présumey.
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Bonjour camarade Présumey ,
Je comprends à mon tour que tu puisses trouver ma réponse « outrancière « voir « violente » . Il est vrai que je vais atteindre bientôt l’âge de 70 ans et que je n’ai jamais vraiment été habitué à être et faire dans le » care » et l’adelphité . Thèmes que l’on me rabâche sans cesse dans SUD et Solidaires .
Bref !
En revanche , aprés avoir moi même relu le message du camarade Olivier ,je suis d’accord avec le contenu de ton dernier paragraphe. Je l’ai mal lu ou mal compris . Il s’agit sûrement des effets psychologiques succédant au succés politique de cette initiative qu’il ne fallait pas absolument pas rater et de la fatigue .
Veux tu présenter mes excuses au camarade Olivier ?
Salutations militantes .
Philippe Chamek .
PS : Je lis régulièrement votre news letter que je transfère à beaucoup de mes contacts politiques , syndicaux , amicaux et familiaux compatibles .
Je suis souvent d’accord avec votre orientation et positions en général .
J’essairai d’aller à une de vos prochaines réunions .
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Excuses acceptées,
Olivier Delbeke
Seul signataire et seul responsable de ce compte-rendu.
PS :
je veux bien me faire reprocher des lourdeurs dans la présentation et dans le style mais je rappelle simplement que j’ai titré :
« succès du meeting commun … » !
Que j’ai rapporté que « la salle était comble » et j’ai conclu par la phrase suivante :
« La tache est immense, mais le cœur et le nombre sont là pour relever le défi. »
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Erratum :
J’ai commis une erreur en rajoutant une deuxième fois les années 1974 à 1994 de militantisme politique .Il faut s’arréter à la deuxième parenthèse évoquant mon militantisme syndical : » puis SUD PTT / Solidaires » .
Désolé .
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Venant de lire d’une traite l’article d’Olivier et le message de Philippe, je dois dire que j’ai trouvé, effectivement, l’article trop restrictif et pas assez positif. Ce meeting a été avant tout un évènement politique et un succès important ouvrant une brèche dans le piège tendu par l’antisémitisme « de gauche » versus l’union sacrée Macron/RN, cela, ajoutons-le, le soir-même du débat télévisé Attal-Bardella !
Je suis bien incapable de dire ce qui fut le plus significatif, n’y ayant pas été présent, entre l’intervention CGT et celle du PCF qui semble avoir marqué par son contenu. Le lieu du meeting et la présence de l’UD CGT 75 sont effectivement d’une importance clef.
D’autre part, Philippe, tu fais toi-même ton « donneur de leçon » en accusant l’auteur, qui est Olivier, d’avoir « osé affirmer », je te cite, que les organisateurs, dans lesquels tu te comptes, auraient « sous-estimé le succès POLITIQUE » de cette soirée : les majuscules sont de Philippe. Olivier, lui, n’a rien écrit d’autre que ceci : « Les organisateurs avaient visiblement sous-estimé l’écho enthousiaste que pouvait recevoir leur appel. » Et si, au lieu de se chamailler sur qui donne une leçon à qui, on se contentait de noter que le succès a dépassé les espérances initiales, que c’est très bien ainsi, et que ceci est porteur de la nécessité de continuer à ouvrir la brèche ?
Tout simplement !
Vincent Présumey.
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Re – bonsoir ,
En relisant à nouveau le compte-rendu du camarade Olivier, j’observe tout de même une approbation de la déclaration assez provocatrice de représentant du PCF qui n’est pas « un petit cadre » de ce parti . Celui-ci a largement été hué par la salle car il a opposé revendications sociales et revendications anti-racistes .
Mais , ce qui ne va pas du tout c’est que votre camarade a INVENTE une demande de prise de parole de Raquel Garrido . Comment comprendre pareil mensonge ?
Ce camarade Olivier n’a pas pris la peine de discuter avec les organisateurs de cette soirée politique , en tout cas pas avec celles et ceux du RAAR . Je l’aurais forcément su , puisque le CA du RAAR a fait un mini débriefing tout de suite aprés . Sur le trottoir du boulevard nous avons pris la peine de répondre à toutes sortes de personnes , du simple salarié au rédacteur en chef en passant par des dirigeant(e)s politiques de gauche venus incognito .
Au total et en dernière analyse , cet article n’est pas » globalement positif » comme disait l’autre .
Philippe Chamek .
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Philippe lit et relit mon article et finit par me créditer de l’invention d’un mensonge. Question : comment s’exposer à tort à l’accusation de mensonge ? Réponse : en se trouvant à l’opposé du lieu de l’incident.
La salle étant archi-comble, je me trouvais au point symétriquement opposé, assis par terre contre le mur. Le tumulte ambiant de ce meeting vu le nombre de l’assistance était renforcé par le fait que plein gens faisaient alors la queue pour accéder au micro dans la salle en vue de prendre la parole. J’ai perçu d’abord un gros brouhaha provoqué par une intervention forte interrogeant la présence de gens de LFI dans la salle. En sortant, des camarades de ma connaissance, assis dans la partie gauche par rapport à la travée centrale m’ont indiqué que Raquel Garrido était là. Je ne l’ai pas vu de mes yeux car trop éloigné de l’endroit où elle était assise ; de plus, celle-ci était cachée au centre d’un attroupement fait de plusieurs personnes debout se faisant face.
Donc, en fait, il s’avérerait que l’incident ne portait pas sur la prétention de Garrido à prendre la parole mais sur le fait que certains participants avaient soulevé la question de savoir s’il fallait tolérer ou non la présence de gens de LFI. Ce qui, demande de prise de parole de Garrido ou pas, a provoqué un moment de confusion, partisans de telle ou telle attitude s’échauffant mutuellement. Cet incident a duré une bonne dizaine de minutes avant que le cours du meeting ne reprenne avec le flux des questions et interventions posées depuis la salle.
Voilà les éléments de la genèse de ce terrible « mensonge » !
Ensuite, le reproche apparaît de ne pas avoir été à la recherche les éléments de langage autorisés par la « direction du RAAR » à la sortie du meeting.
D’abord, je rappelle que le flot des sortants en rapport avec le succès numérique du meeting, la volonté des administrateurs de la bourse de faire respecter l’heure de fermeture et la configuration des lieux (chantier avec tranchée sur l’esplanade devant la plus grande partie de l’immeuble), faisaient que les gens étaient invités à dégager de l’entrée et à s’égayer dans le quartier. Et en plus, l’obscurité prévalait, difficile dans ces conditions de partir à la recherche de l’after du meeting.
Pourquoi aurait-il fallu que j’entame cette quête ? D’autant que je n’étais ni au courant ni invité.
Ce à quoi j’avais assisté depuis 19h00, de la queue devant la bourse du travail sur 200 mètres des gens voulant entrer dans le meeting jusqu’au flux de la sortie, nécessitait-il un éclairage supplémentaire ? Que les organisateurs éprouvent le besoin de se retrouver entre eux pour débriefer à chaud, quoi de plus naturel ! Mais pourquoi insister sur la nécessité d’une prise d’éléments de langage ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Au-delà du « gros mensonge » et des divergences d’appréciation de telle ou telle intervention, l’incrimination de cet article vise plutôt à accumuler les prétextes à disqualifier ce compte-rendu et par delà les animateurs du blog où il a été publié. Imaginons que l’auteur n’ait pas cédé à la précipitation mais ait bien pris le temps de réparer son erreur stylistique de mélanger le récit des faits et les commentaires, qu’est-ce que Philippe serait bien allé chercher ?
OD
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Chers camarades Olivier , Vincent Présumey et autres ,
Je viens seulement de prendre connaissance de ta/ vos réponse(s) à mon dernier message 1) Depuis que je suis militant c’est à dire depuis l’âge de 17 ans ( j’en ai 68 ) je n’ai jamais utilisé l’expression » éléments de langage » . Je laisse ce groupe de mots aux journalistes , aux dirigeants politiques , aux commentateurs de tous poils . Il est piquant de constater qu’Olivier utilise cette bien vilaine expression .
2)Il ne s’agissait pas non plus d’aller voir le » politbureau « . Je ne sais plus si c’est le camarade Olivier ou le camarade Présumey qui a employée cette expression et je m’en fiche . Olivier aurait pu venir discuter avec nous de notre orientation politique que l ‘on appelle » ligne de crête » . Celui ci aurait pu trinquer avec nous au succés de cette soirée . Ces échanges lui auraient permis de rédiger un compte rendu d’une autre tenue . Son histoire » d’obscurité » et de « chantier » devant l’entrée de la Bourse du Travail ne tient pas debout . A la fin de la réunion , il serait allé à la tribune , on l’aurait accueilli fraternellement comme il convient de le faire entre militant(e)s .
3) Enfin , il était hors de question d’empêcher celles et ceux parmi les dirigeants de LFI qui sont nos ami(e)s politiques ,d’entrer ni d’expulser quiconque . Nous réserverons ceci à nos ennemis que sont les fascistes , les indigénistes , ou à nos adversaires de Tsedek ou de l’UJFP s’ils/elles viennent pour saboter nos réunions publiques .
4) S’agissant de la » direction du RAAR » , le vocable » direction » est bien mal choisi . Notre fonctionnement est plutôt souple . Pour prendre une décision importante , nous cherchons le consensus , sinon nous choisissons la méthode dela majorité des 2/3 . Enfin si nous ne trouvons pas d’accord nous pratiquons le 50% +1 . Ce qui nous est jamais arrivé .
5)Quant aux leçons de « fonctionnement » du camarade Présumey : bref , passons …
Voilà de façon décousue , mon dernier échange avec Aplutsoc concernant les « conséquences » du compte- rendu du camarade Olivier .
Philippe Chamek .
NB :Je lis attentivement vos productions que je trouve généralement intéressantes et dont je partage souvent l’orientation . Je les transfère à certains de mes camarades syndicaux . Car bien qu’étant retraité , je milite toujours activement syndicalement . Les coups de l’entreprise sont dévastateurs et on a besoin de tout le monde .
Je pense venir un jour à une de vos réunions , enfin peut être.
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Philippe :
Fraternellement,
Vincent.
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Oula ! Un début de procès en sorcellerie pour « mensonge » parce que l’accusé n’a pas eu l’heur d’aller quémander quoi dire et ne pas dire auprès du Politbureau ! Mais ça n’est vraiment pas « globalement positif » cette manière de fonctionner, camarade Chamek !
Prenons donc le parti d’en rire, pourvu que ça ne se répète pas.
Vincent.
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Présent au meeting, je me permets de reproduire ci-dessous quelques observations faites à Olivier par mail « privé » sur une version initiale du compte-rendu publié ici et qu’il m’avait soumis pour discussion préalable :
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Eh, les garçons, n’ergotons pas plus sur l’affaire de ce compte-rendu. OD a été un poil raide dans certains éléments de son retour (mais ça nous arrive à tous) et Philippe a eu la gachette sensible (ça nous arrive aussi).
Merci à OD d’avoir pris le temps de publier un récit, et surtout à Philippe d’avoir participé à l’orga de ce meeting important. On peut saluer aussi le geste de Philippe qui consistait à reconnaître une forme d’emballement dans le commentaire et à s’en excuser, et celui de VP qui a tenté une médiation positive. Continuons dans ce sens !
On peut plutôt débattre d’une des questions évoquées : fallait-il ou non laisser rentrer des membres, médiatiques, de LFI ?
(Personnellement, je pense qu’il aurait évidemment fallu leur barrer l’accès, de façon spectaculaire et médiatiquement relayée, en préparant en amont un communiqué sur le mode « les cautions du boucher d’Alep ne sont pas les bienvenus à notre meeting humaniste et internationaliste ».)
Ensuite, deuxième remarque, il me tient à coeur de re-re-re-souligner un point encore « silencié », comme ielles disent, sur la question de l’antisémitisme et qui indique une déconnexion des « racisés » des quartiers populaires (que l’on enferme dans une vision victimaire, de la police post-coloniale), mais aussi des sociétés dont ils sont originaires, ce qui est facheux pour les internationalistes que nous sommes. Je veux parler biensûr de l’antisémitisme islamique.
Cette réalité-là est hélas abandonnée à Darmanin (qui a expulsé des imams antisémites, fermé des écoles clandestines et le célèbre lycée lillois : silence complet à gauche, sauf pour dénoncer l’islamophobie d’Etat). Pourtant, des « premiers concernés » ne cessent d’alerter (ex : https://www.naembestandji.fr).
Vous avez connu les années 70 et 80 où le « Sud » était traversé par un élan révolutionnaire (par essence déicide), que les ilsamistes ont largement contribué à briser avec le soutien des forces réactionnaires (impérialisme US et donc israélien ou juntes militaires locales). Il faut rendre compte de ce rapport de force-là, ici et là-bas, sinon on ne comprendra rien au raid du 7 octobre et à l’enthousiasme terriffiant qu’il a sucité.
Voilà ce que j’aurai dit au meeting, car le risque est de reproduire un entre-soi cultivé (les classes culturelles, « racisées » ou non) sans poser les questions qui fachent, et que les derniers révolutionnaires du Sud posent donc seuls et seules, quand ils n’ont pas déjà été jetté sd’un toit par les « organisations de résistance palestinienne ».
Et ici, pendant qu’on se gargarise entre gens cultivés, mais surtout sans dire l’essentiel, car il ne faudrait pas donner de leçon, ça ferait colon, pendant ce temps de la bonne conscience radicale donc, dans le milieu populaire issu de l’immigration colonial, la bière Efès a disparu de tous les Kebabs, et celui qui a une tête d’arabe et qui fume désormais dans la rue pendant le ramadan risque de prendre des claques. Ce racisme-là qui tombe sur les têtes d’arabes est plus ravageur que celui exercé par la police (qui compte d’ailleurs aujourd’hui beaucoup de « racisés »). Ce racisme-là, qui empêche une jeune femme maghrébine de boire un verre de vin en terrasse dans les petites villes populaires, amène une partie des personnes issues de l’immigration à voter RN, car elles sont abandonnées par la gauche qui n’ose rien dire, toute bourgeoise et névrosée qu’elle est. Et ce racisme-là a directement à voir avec ce meeting car il est un puissant vecteur mondial antisémitisme.
Le problème n’est pas uniquement la police protectrice du capital (qui lutte aussi tant bien que mal contre le capitalisme sauvage du narcotrafic, et qu’une partie grandissante des habitants des quartiers appelle comme dernier rempart contre la favelisation de la situation, ce que l’entre-soi cultivé rate complètement en criant « tout le monde déteste la police », car il n’habite pas dans les quartiers et ne risque donc pas de prendre une balle comme à Sevran ou Marseille).
Et pendant ce temps-là aussi, des milliers de Juifs n’ont pu se rendre en Tunisie cette année pour fêter la plus vieille synagogue du continent, ce qui concerne un peu la question de l’antisémitisme et de l’internationalisme. Pendant ce temps-là, l’épuration éthnique de la péninsule arabe s’achève : de Médine 7e siècle à Sanaa XXIe siècle.
Voilà ce qu’il faudra mettre en mots quand on daignera lever le nez de notre petit nombril tout complexé : musulman, n’est pas une origine ethnique, c’est un choix religieux et donc politique : c’est, et ce sera toujours, se réclamer d’un chef de guerre, qui a soummis juifs et polythéistes à coups de sabres. Tant que les JRR n’accèderont pas à cette énonciation, ils resteront enfermés dans le statut de Dimmi et ils laisseront cette vérité à la droite israélienne (ou française) qui en feront un usage inhumain. En islam, un juif a toujours été et sera toujours un être inférieur, il ne peut en être autrement, c’est l’essence théologique (et politique) de l’islam. C’est pour cela que l’expansion de l’islam à Istanbul comme à Paris n’est pas juste phénomène spirituel que d’affreux laïcards, positivistes attardés, prendraient en grippe.
Dire les faits n’est pas islamophobe. Les faits seront toujours les faits et leur charge affective ne disparaîtra pas par magie.
L’inconscient historique traverse les âges. Le fascisme ne s’appuie pas sur du vent : il excite les démons de cet inconscient.
Si la gauche universaliste continue de taire le réel, c’est le fascisme qui en fera son beurre : comme cela se passe précisément en Inde où les Hindouistes fanatisés rappellent la même évidence (l’Islam est un impérialisme politique), mais dans le sang et pour une autre folie.
A force de ne pas dire ce qu’on voit sur le drapeau de l’Arabie Saoudite (où se rendent quand même quelques terriens), on réunit les conditions de fièvres anti-musulmanes qui, dans quelques décennies pourraient réunir Chinois, Indiens et Occidentaux (+ Africains Chrétiens) dans la grande réconciliation de transes barbares, que l’on connaît déjà trop bien, mais qui seraient d’un nouvel ordre : global.
D’ailleurs, l’affreux spectacle mondial en cours, nommé Gaza, n’est-il pas un avant-gout de cette folie ? Le 7 octobre a été commis au nom de l’islam, pas au non de la Palestine. La vengeance et la punition se fait donc contre l’islam. C’est en tant que musulmans que les enfants de Gaza sont martyrisés pour les médias du monde entier. Monde qui, d’un côté s’indigne de cette souffrance, et de l’autre se dit que « quelque part, ils cherchent, les musulmans, qu’elle idée aussi d’avoir un prophète en armes ».
C’est bien l’inconscient politique mondial qui est mis en scène. Et s’il faut prévenir les musulmans qu’il serait temps de renoncer à leur délire, ce n’est pas par condescendance, c’est par responsabilité humaniste : car c’est au nom de cette histoire religieuse qu’ils seront massacrés à coup sûr, ce qu’annonce Gaza (« le prochain qui bouge, c’est Gaza pendant un an, et la communauté internationale laissera faire »). L’islam, qui a tant contribué à la civilisation humaine (même si c’est dans ses formes mineures, à la fois dans le temps, dans l’espace et dans le dogme, et non pas l’islam majoritaire) est un piège à multiples machoires (internes et externes) qui s’est refermé sur les musulmans. Quand on est en dehors du piège, la moindre des solidarités est de le dénoncer (enfin si on n’est pas accaparé par la névrose de son quant-à soi identitaire post-colonial).
Et pendant que dans les bas-fonds du monde on s’entretue, aux étages au dessus, on avance sur l’IA, la fusion nucléaire, le cryptage quantique, la médecine ARN, l’espace. Le vrai monde quoi, celui qui d’un point de vue matérialiste, gagnera à coup sûr et survivra aux tempêtes climatiques dans lesquelles les masses religieuses se fracasseront. ça les occupe, les masses, et pendant ce temps, elles ne regardent pas ce qu’il se passe plus haut.
Bises à tous,
Un apostat, menacé tant en terre islamique que par l’islamophobie d’après-demain, qui évidemment ne fera pas dans le détail et ne prendra pas le temps de demander qui est agnostique ou pas.
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VP, vous écrivez :
» Il est tout à fait évident pour moi que Garrido avait parfaitement le droit et la légitimité d’être présente. «
est-ce que vous pouvez nous expliquer votre enthousiasme à l’égard d’une figure médiatique de LFI ?
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Non. J’ai parlé de droit et de légitimité à être présente : il n’y a rien là qui ait un rapport, proche ou lointain, avec un quelconque « enthousiasme à l’égard d’une figure médiatique de LFI. » VP.
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Autant pour moi, je me suis complètement trompé.
Pouvez-vous dès lors expliquer la parfaite légitimité d’une autre cadre médiatique de LFI à être reçue à ce meeting ? Ou, pour le dire autrement, pouvez-vous expliquer pourquoi il aurait été parfaitement illégitime que des militants révolutionnaires internationalistes s’opposent à la venue d’une représentante de l’appareil de LFI ?
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Votre question n’est pas très claire : qui est cette « autre cadre médiatique de LFI » ? Il n’a été question ici que de Garrido et de nulle autre. Et je n’ai rien dit d’autre qu’elle avait le droit d’être présente, ce qui a manifestement été aussi le point de vue de la tribune et des organisateurs. Elle n’est d’ailleurs plus une « représentante de l’appareil de LFI » (si c’est bien d’elle que vous parlez).
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