Il n’y a pas lieu de développer à l’infini après l’intervention télévisée, calibrée à 13 minutes, du président Macron. On notera simplement que les communicants payés à prix d’or ont bien peu de cervelle et de culture pour rabâcher des plans salvateurs censés tout transformer en cent jours là où l’histoire de France retient qu’un empereur déchu, le tyran Bonaparte, tenta un retour qui finit en désastre à la bataille de Waterloo après le mirage d’un démarrage en flèche.

Au delà de la formule usée des cent jours, il reste seulement un discours dont tout un chacun se demande bien qui ce genre de propos peut convaincre. Macron est et demeure le président du 49.3, des matraques et de la mise en scène bidon, dépourvu de parti politique à la mesure des besoins d’un président de la 5eme République. Il est tel un astre solitaire continuant sa trajectoire perpétuelle dans l’espace infini. Sauf qu’un astre solitaire ne pérore pas !

Sauf que, les travailleurs n’ont pas cent jours devant eux. Une question de tempo se pose devant le mouvement de lutte et concerne particulièrement les directions syndicales et politiques de gauche, responsables de la ligne politique par laquelle elles répondront au plan de Macron de continuer son entreprise de casse comme si de rien n’était.

Pour faire du 1er Mai autre chose qu’un chant du cygne ou un enterrement façon XXL de la mobilisation démarrée le 19 janvier, il faut que la question d’une montée nationale à Paris ce jour-là soit débattue et tranchée d’ici la fin de cette semaine dans les organisations du mouvement ouvrier. Certes, on pourra s’accorder un délai jusqu’au 25 ou 26 avril pour que les conditions pratiques d’une montée restent jouables. Mais plus vite la décision sera emportée, plus sûrement on pourrait réaliser une concentration nationale de un, deux, trois millions de manifestants dirigeant toute la colère sociale du pays vers les lieux de pouvoir, contre Macron. Ce que les Gilets Jaunes ont réalisé en novembre-décembre 2018 sans structuration ni moyens, les organisations du mouvement ouvrier pourraient le concrétiser à un niveau qualitativement supérieur en jetant toutes leurs ressources dans la bataille.

Une telle manifestation poserait non seulement la question revendicative du retrait de la loi scélérate des 64 ans mais aussi celle, politique, de la retraite immédiate de son promoteur, Macron, la fin de cette politique de casse anti-sociale. Son succès stimulerait sans aucun doute une relance gréviste généralisée, comme la manifestation du 13 mai 1968 permit le démarrage de la grève générale de mai-juin 68.

Une excellente formule circule depuis quelques jours :

« Il veut nous faire partir plus tard… A nous de le faire partir plus tôt ! ».

Et bien, mettons nous à l’ouvrage pour ce 1er Mai !

Audey, le 17 avril 2023.