Ce n’est pas sur la loi « retraite » que portait la décision du Conseil constitutionnel !
Cette institution fondamentale de la V° République n’est pas un conclave de « sages indépendants », mais la gardienne de la fonction présidentielle. Que Macron a mise en péril en voulant faire du super-bonapartisme. C’était ça leur sujet, pas les 64 ans, ils sont pour et pire encore, pas les 43 annuités, ils sont pour et pire encore, pas la destruction des régimes dits « spéciaux », ils sont pour et pire encore.
Le problème du Conseil constitutionnel, et de la bourgeoisie en général, s’appelle donc : Macron. Qu’est-ce qui était le moins dangereux : le débrancher ou le garder ? Les “sages” ont estimé qu’à cette étape, il était moins dangereux pour le capital de le garder que de le débrancher.
Ils ont du même coup validé implicitement toute la procédure illibérale suivie qui permet de faire à peu près n’importe quoi avec le parlement, et avec elle le choix présidentiel de la violence, des BRAV-M, de la guerre contre le droit à l’eau à Sainte-Soline, des menaces de dissolutions d’organisations, des gardes à vue illégales généralisées …
Le Conseil constitutionnel gardé par des phalanges armées : cette photo a fait le tour de la presse internationale. Toute la soirée a été marquée par des manifestations spontanées, certains cortèges tentant de se diriger vers l’Élysée. Toute une partie de Paris étant interdite par les groupes armés de l’appareil d’État.
Rien n’est réglé : Macron n’a d’autre choix que d’attaquer encore car son autorité toujours pas rétablie l’exige, mais cela met en même temps en péril tout le régime.
Nous aurions gagné si l’intersyndicale avait appelé à une manifestation centrale contre Macron, ouvrant la voie à la grève générale. Mais cela l’aurait battu, chassé. C’est pourquoi elle ne l’a pas fait.
Oui, le 1° mai, nous serons des millions. Mais c’est incontournable : il faut aller affronter Macron.
- Et si on montait à Paris le 1° mai ?
Nous appelons les militants syndicalistes à faire prendre positions leurs organisations en ce sens.
- Organisons-nous, coordonnons-nous, fédérons-nous pour gagner !
Le 14 avril 2023 en soirée.
Le 14 avril, peu après la décision du Conseil constitutionnel de valider l’essentiel de la loi Macron -Borne de destruction des retraites, l’intersyndicale publiait un communiqué où l’on peut lire :
« Il revient donc aujourd’hui au Président de la République de prendre ses responsabilités. Devant le rejet massif de cette réforme, l’intersyndicale lui demande solennellement de ne pas promulguer la loi, seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays. »
En promulguant sa loi dans la nuit pour une publication au Journal officiel du 15 avril, Macron a répondu à la « demande solennelle » des dirigeants syndicaux qui lui conseillent de « calmer la colère ».
Le Conseil constitutionnel et Macron ont fait une nouvelle fois la preuve en moins de 24 heures que les institutions de la Ve République, sa présidence, sa constitution, entrent ouvertement en conflit avec les aspirations à la démocratie de millions de travailleurs et de jeunes.
Il est plus que temps que Macron et sa république dégagent. Si l’appel à manifester le 1er mai à un sens, ce ne peut être que celui-là. Le refus du pouvoir présidentiel absolu ne se calmera pas. Le premier mai ne sera pas le rituel festif et familial auquel appelleront les dirigeants des confédérations amateurs de commémorations et conseillers en paix sociale.
Le premier mai 2023 peut être un moment de la réunion, de la centralisation, de la projection de toute la colère profonde de tout un pays contre l’Elysée. Bien des militants réclament depuis des mois « un plan de bataille ». En est-il de meilleur que de centraliser toute la colère hurlée dans les fameuses sous-préfectures pour que cette force immense devenue visible devant le lieu du pouvoir, ranime au feu de la confiance, la généralisation des grèves vers la grève générale. Et représente la première étape de la marche vers l’assemblée constituante qui en finira avec l’absolutisme macronien
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