Pour la grande majorité, il y a souffrance : sociale, climatique, sanitaire. Sous une vague de chaleur causée par les émissions de gaz à effet de serre, la population subit la hausse des prix des aliments et des carburants, la poursuite, désormais passée sous silence, de la pandémie, alors que les urgences hospitalières s’effondrent, de même que les recrutements d’enseignants …

Cette majorité n’est nullement passive : un peu au hasard, citons les débrayages pour les salaires à l’usine Toyota d’Onnaing, la grève nationale des salariés des EHPAD Orpéa le 3 juin, la manifestation de défense de l’hôpital public à Vichy … Inflation, salaires, point d’indice des fonctionnaires, retraites et pensions, misère des jeunes : celles et ceux d’en bas ne veulent plus et ils le disent. Ils l’ont d’ailleurs dit, de manière forcément déformée, dans les présidentielles, notamment dans les abstentions et dans la poussée du vote Mélenchon.

Le gouvernement Macron/Borne, laborieusement constitué, vise clairement à aggraver la même politique cause de cette situation. Mais voilà un président qui n’est pas dopé par sa réélection, un exécutif fatigué avant même de passer à l’action. La seule « surprise » (le remplacement de J.M. Blanquer par un ministre à l’affichage idéologique opposé) ne saurait rien changer à la réalité : Blanquer laisse un enseignement public au bord de l’effondrement, qui ne tient que par l’attachement de ses personnels, de la population et de la jeunesse, et que la poursuite de la même politique vise à détruire. La continuité totale des ministères de l’Intérieur et de la Justice (malgré leurs casseroles) signe la place centrale de l’appareil de répression pour cet exécutif. La nomination d’une « expérimentée tendance Chirac/De Villepin », Mme Colonna, aux Affaires étrangères, confirme que l’impérialisme français cherche à jouer son propre jeu, notamment en offrant des portes de sorties à Poutine au détriment du droit des peuples.

Les élections législatives des 12 et 19 juin donnent la possibilité au monde du travail et à la jeunesse de porter tout de suite un coup direct à ce pouvoir, en votant dans la plupart des circonscriptions pour les candidats (LFI, PS, PCF ou EELV) regroupés dans la « NUPES ». Cette unité par les sommets, que les mêmes avaient écartée sans façons aux présidentielles, a été imposée par les résultats de celles-ci et par toute la situation sociale.

D’ores et déjà, il est probable que cette coalition aura la majorité relative en voix. Son objectif officiel est d’imposer un gouvernement Mélenchon de cohabitation à Macron : dans son interview à l’Humanité du 28 avril, J.L. Mélenchon précise bien que le président demeurera « le garant de l’indépendance nationale », autrement dit gardera ses « prérogatives » régaliennes et souveraines.

Le mouvement réel qui va utiliser ce scrutin a un autre contenu : pour stopper la montée de la misère et la casse des services publics, il va vers l’affrontement avec l’exécutif et pose la question du changement de régime maintenant et pas dans cinq ans. C’est pourquoi, Aplutsoc ne pose pas de conditions au vote pour battre Macron (et Le Pen), tout en appuyant tout ce qui va vers l’auto-organisation démocratique et le mandatement par en bas des futurs députés.

Imposons une majorité NUPES en votant massivement contre Macron et Le Pen les 12 et 19 juin 2022 !

Le 21-05-2022.