Macron est donc réélu avec 38,5% des voix des inscrits, suivies de 36,6% d’abstentions, de blancs et de nuls, et de 27,3% à Le Pen – le tout, sans compter les non inscrits et sans oublier les personnes vivant et travaillant en France n’ayant pas le droit de vote. Une part considérable des voix de Macron sont venues d’électeurs qui lui sont opposés.
Président le plus mal élu de l’histoire de la V° République, Macron a d’emblée un problème de « légitimité ». Être réellement pour la démocratie, c’est ne pas lui reconnaître cette légitimité, ne surtout pas dire aux gens qu’ils doivent accepter d’en avoir à nouveau pour cinq ans ! Une partie de la jeunesse a exprimé ce refus avant même le second tour, criant aussi le refus d’un État qui aggrave la crise climatique et mise sur le nucléaire. Les grèves et l’exigence salariale n’ont pas cessé pendant les élections elles-mêmes. Telle est la situation réelle dans le pays, qui ne connait pas de « poussée fasciste ».
Les bons scores de Le Pen dans les Antilles et la Guyane sont trompeurs, car l’abstention est largement majoritaire, de même qu’en Kanaky, les votants ayant voté contre Macron comme ils l’avaient déjà fait au premier tour en votant Mélenchon. Après les grèves généralisées de l’hiver, c’est bien la domination impérialiste française qui est ici en question.
J.L.Mélenchon a placé les prochaines législatives sous le signe de son accession au poste de premier ministre et pour cela d’un alignement requis de toute la gauche dans une « union populaire ». S’il est possible d’imposer cela comme J.L. Mélenchon semble le dire, alors cela ne veut-il pas dire qu’il est possible d’avoir une majorité voulant affronter Macron, ouvrant le processus constituant maintenant au lieu de poursuivre avec lui son quinquennat ? Ouvrons la discussion là-dessus !
Le 25-04-2022.
Selon moi il y a une question non réglée, à propos de Bilan. Celle du vote Macron comme vote barrage. Aplutsoc, de même que le POI a pris une position claire : Ni le Pen, ni Macron. Abstention ou vote blanc ou nul.
Mélenchon, certes, a refusé d’appeler au vote Macron. Mais il ne l’a pas exclu. Lui est ses lieutenants (sans doute à des degrés divers) ont exclu le vote Le Pen, mais plus ou moins accepté, de la part de leurs électeurs et partisans, qu’ils glissent un bulletin Macron dans l’urne.
Ceci n’est pas sans conséquences. Un « politiste » interrogé par le Figaro présente Mélenchon comme le « faiseur de roi ».
En effet, Macron a été élu par cette gauche … qui accepte de voter Macron.
Du coup, Le Pen se présente comme la seule véritable opposition, et c’est de bonne guerre.
Pour moi, cette question est incontournable.
Je ne crois pas une seconde au « troisième tour ». Macron aura sa majorité.
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Ce texte énonce l’enjeu politique des législatives, le 3eme tour, mais il me semble trop pauvre pour ouvrir une discussion efficace.
1/ d’abord résumer la non participation au seul chiffre national de 36% me paraît très réducteur.
En fait la lecture attentive des résultats du second tour à la lumière des résultats du premier met, à mon avis, en lumière plusieurs processus :
D’abord, et j’ai pu le vérifier hier dans les discussions que j’ai eu avec des compagnons gilets jaunes âgées d’une banlieue populaire de Saint Etienne, ils ont voté Mélenchon au premier tour et soi blanc, soit nul soit ne sont pas allés voter au 2eme tour alors que ces compagnons pour une grande part avaient voté Lepen en 2017 et en prime ce sont eux mêmes qui ont branché sur les législatives 3eme tour anti Macron.
Ce processus là repérable par ailleurs dans les endroits où la non participation a été majoritaire est celui qui nous intéresse, est celui sur lequel nous devons nous appuyer car il contient à la fois le rejet de Macron et le rejet de l’institution 5eme République et de son système électoral.
Pour employer un héritage culturel trotskiste il contient un élément de dynamique transitoire.
Vu sa réalité nationale, cet élément constitue une réalité politique sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour faire exploser la contradiction principale dans la perspective du 3eme tour :
Avoir au final une majorité de députés union populaire et assimilés changera notre rapport de force actuel et aidera à la mise en route du 4eme tour, nos luttes pour abattre l’ordre existant, pour nos luttes anti capitalistes.
Mais le mot d’ordre Mélenchon à Matignon dit aussi que le sieur Mélenchon est prêt à accepter les institutions existantes avec la perspective fumeuse d’une cohabitation batailleuse avec Macron, perspective qui sent déjà son Tsipras …
Sans oublier que la sacro sainte unité pourra faire réintégrer des candidats PS, qui clairement et publiquement sont des néo libéraux .
Cela rappelle le mot d’ordre front unique ouvrier sans les radicaux. Passons cela sera en fait un problème marginal, vu le score du PS et ses prétentions possibles.
Pour exploser cette contradiction nous ne pouvons négliger 2 autres processus bien présents dans les résultats électoraux :
D’une part le vote Lepen a été utilisé comme l’ultime barrage à Macron,
d’autre part le vote Macron a été utilisé aussi comme le barrage à l’extrême droite.
Perso je pense que ces 2 processus très différents et ayant impacté des parties distinctes des masses populaires doivent être pris en compte dans les mots d’ordre centraux de notre future campagne.
A noter que la campagne du boycott, même si elle s’est révélée avoir un sens solide au vu du processus réel qui s’est exprimé par la majorité de la non participation dans beaucoup d’endroits populaire, cette campagne a été invisible et quasi sans expression publique.
J’espère que notre campagne du mois de juin sera tout autre et pourra être un pôle politique concret servant de maturation.
A mon avis ce qui explique la présence concomitante de ces 3 processus c’est le degré de participation aux actions des mobilisations des gilets jaunes.
Les dizaines de milliers de personnes qui ont participé aux manifs tant locales que régionales que parisiennes se sont confrontées aux violences policières aux comportements fascisants des fonctionnaires de l’état et ont intégré la nécessité du rejet de Macron, du rejet global de la societe capitaliste, riches pauvres inégalités structurelles, le pillage, le saccage des services publics indispensables, lits, urgences, CMU, la réalité de l’état violent, police, justice, délabrement de l’aide sociale remplacée par le saute mouton obligatoire et tortueux des dossiers de surendettement à répétition,.
C’est de tout cet ensemble là que nous devons à mon avis partir.
Le processus de vote Macron anti extrême droite implique à mon avis les travailleurs au contact des syndicats, de F I, du PCF, qui sont encore influencé par ce qui existe encore du mouvement ouvrier organisé.
Souvent ces personnes sont restées à distance des actions des G J et ont subi la propagande des salopards de gauche stigmatisants les G J comme manipulés par les fachos.
Mais ces personnes ont souvent participé aux manifs organisées par le mouvement ouvrier et ont une proximité avec les jeunes et travailleurs combatifs » révolutionnaires « .
J’ai pu observer ce phénomène de rapprochement des uns et des autres lors des bonnes manifs du mouvement ouvrier à Saint Etienne.
A cette occasion les 5 premiers rangs étaient constitués de jeunes » révolutionnaires », antifas, JC, CNT ( chantant les chansons révolutionnaires, scandant des mots d’ordre anti capitalistes, etc. ) et tout ça faisait au bas mot 500 personnes rejoints au fur et à mesure par d’autres travailleurs présents initialement dans les cortèges syndicaux.
Et cela est arrivé à plusieurs reprises pour des manifs entre 3000 et 5000 personnes ( et depuis plus de 40 ans j’ai pris l’habitude de compter moi même les présents ).
Il me semble que vis avis de ce processus là des perspectives de démocratie directe et d’auto organisation pourraient être bénéfiques.
Enfin reste le processus d’utiliser le vote Lepen comme barrage à Macron et à la privatisation totale de la société.
Je voudrais d’abord dire que l’image propulsée sur ce blog de l’opposition entre le jeune prolo urbain virant au rouge avec le vieux lepeniste de la campagne, même si elle m’a bien amusé est fausse.
A la réflexion celles et ceux ( des quartiers populaires ) qui ont encore voté Lepen sont le parti de la peur, sont ceux qui ont vite arrêtés de venir aux manifs pour ne pas se faire casser la gueule, pour ne pas prendre des amendes, qui nous ont dit très tôt dans les A G qu’il était plus simple de voter Lepen pour virer Macron, que dans la rue on n’obtenait rien et cerise sur le gâteau sont très racistes et s’imaginent qu’en virant les arabes ils retrouveront les petits boulots qu’ils n’ont plus.
Je le dis ici, ce processus est tout à fait contrable, explosable, ces personnes peuvent changer d’avis, surtout si on bosse contre le racisme, notemment contre l’impunité des crimes racistes des flics dans les commissariats dans les quartiers lors des interpellations des baqueux, et aussi dans la solidarité concrète et élémentaire des maraudes alimentaires, chauffages = ramassage des palettes gratuites, des aides pour écrire les papiers, etc.
Seulement voilà tous ces actes nécessitent des gens pour le faire et on aurait pu s’attendre que la gauche fasse cela.
Non seulement la gauche n’a rien fait, mais les stigmatisations des dirigeants ont bloqué les initiatives de la base, même au NPA !
J’ai moi-même fait ça, ça prend du temps, ça nécessite la vigilance mais en m’appuyant sur les conseillers prudhommeaux de la CGT j’ai pu actionner des petites victoires partielles qui ont contribué au recul du racisme qui est la principale barrière diviseuse dans les quartiers multi ethniques …
Voilà je n’ai pas la prétention d’apporter ici des solutions toutes faites, non j’ai posé les éléments qui devraient cadrer nos discussions du mois à venir.
Bonne journée
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