L’article de Jacques Chastaing intitulé La grève générale va-t-elle s’inviter en pleine élection présidentielle ?, outre son intérêt propre, permet de discuter assez précisément du moment exact de la situation en France et des perspectives politiques. La grève générale est nourrie par la question du pouvoir et elle la pose dans toute son ampleur. Sans la résoudre. Donc, quelle perspective politique ? Ma lecture de l’article de Jacques, faite sous cet angle, aboutit à l’impression suivante : contrairement à ce qu’annonce le titre, ce n’est pas vraiment la grève générale qui est envisagée ici. Il est très intéressant de voir cela et de saisir pourquoi.

VP, le 23 janvier 2022.

A juste titre, Jacques relie les contradictions grossissantes de la politique soi-disant « sanitaire » du gouvernement – annoncer un relâchement général des contraintes dans les prochaines semaines tout en ayant fait passer au forceps le passe vaccinal– à la « grève des enseignants » du 13 janvier dernier. Néanmoins, il minimise la portée de cette grève. Elle aurait, certes, inversé la tendance à la division « vaccinale » (que Jacques admet donc) qui sévissait auparavant, mais, d’une part, elle n’aurait pas eu de suites à sa hauteur, et, d’autre part, elle n’aurait pas encore marqué une situation où la masse des travailleurs, dans leurs têtes, « refoulent la question électorale », c’est-à-dire la question des élections présidentielles.

« La grève des enseignants n’a pas été autant suivie le 20 janvier que le 13 et n’a donc pas avancé vers un effondrement des bases de ce qui reste d’autorité au gouvernement. » C’est là ne pas voir ce qui s’est passé.

Le 13 janvier n’a pas été « la grève des enseignants », mais la grève générale de l’enseignement public, enseignants et non-enseignants ensemble avec une présence marquée des AESH (accompagnatrices d’enfants handicapés), AED (surveillants), ATSEM (assistantes spécialisées en Maternelles). Alors que montaient, chez les enseignants aussi, les discussions sur l’insuffisance des salaires, le mouvement qui a imposé cette grève (rappelons qu’il a consisté dans le basculement d’une série de sections départementales du SNUIPP-FSU entraînant finalement tout le monde), n’a pas porté directement sur les salaires, mais sur la question « sanitaire » en voulant très explicitement porter un coup à Blanquer et donc à Macron. Ce fut une grève politique, non pas seulement au sens où toute grève est politique, mais de façon en général consciente et voulue. La masse a voulu porter un coup direct à Blanquer et à Macron, et, en alignant ses syndicats, elle l’a fait.

Pour la masse, il n’était pas question de faire rebelotte une semaine plus tard : le 20 janvier s’est produit en fait une grève des AED, essentiellement, avec le soutien des autres professions de l’enseignement. Les AED, dans le contexte d’affaiblissement du gouvernement, ont obtenu le vote en première lecture à l’Assemblée de la proposition de loi d’une député PS ouvrant la voie à leur CDIsation. Et une provocation, éventée, du préfet Lallement voulant interdire la manifestation parisienne, s’est produite. Tous ces faits montrent qu’avec le 13 janvier et depuis, le « mouvement social » a manifesté et renforcé son caractère politique.

Grèves pour les salaires, 5 octobre et 27 janvier.

La grève du 13 janvier est montée d’en bas, sous l’effet des conditions de la rentrée et des méthodes du gouvernement incarnées par Blanquer. Auparavant, depuis des semaines, et d’une manière qui se poursuit, il y a les grèves pour les salaires sur lesquelles Jacques Chastaing nous donne beaucoup d’éléments. La vague de grèves économiques pour les salaires est mondiale, et si elle a quelque part un épicentre, il est aux États-Unis. Mais bien entendu, elle interfère avec les conditions politiques nationales et contribue à leur maturation.

En raison de cette vague, les directions de la CGT, de FO, suivies par SUD et par la FSU, avaient, avant les vacances de fin d’année, appelé à une journée d’action le 27 janvier. Cette journée est perçue de manière différente, à la base, de celle dont avait été perçue la journée du 5 octobre. Celle-ci, appelée trois mois à l’avance, a donné à Macron le cadre et le calendrier de son attaque frontale lancée le 12 juillet autour du « passe sanitaire ». Les plus larges masses ne se sont absolument pas saisies du 5 octobre, bien au contraire : elles l’ont, de manière passive, rejeté, et il n’était pas un point d’appui pour elles. Notons que j’ai là, avec Jacques, une divergence sur les faits et/ou leur interprétation, qui recoupe celle qui concerne le 13 janvier : les courants profonds qui, à la base, accueillent, n’accueillent pas, ou imposent, des journées de grèves, sont d’une maturité politique objective plus importante qu’il ne semble, de fait, le penser. Les appels intersyndicaux ne sont pas équivalents les uns aux autres, cela, dans le cadre d’une politique d’ensemble des directions syndicales qui vise à protéger le pouvoir. Le 27 janvier se présente donc différemment du 5 octobre d’autant que le 13 janvier est passé par là, contrariant d’ailleurs certains permanents syndicaux qui ont cru que la poussée du 13, pas prévue, allait les gêner pour le 27 …

Mouvement social et perspective politique.

Selon Jacques, le mouvement social ne pèse pas encore directement sur la campagne électorale,même si cela vient :

« Cela ne se fait pas encore de manière consciente. Pour le moment en effet, beaucoup de ceux qui sont en grève et en lutte refoulent la question électorale qui les divise au plus profond de leur esprit. Mais cette conscience peut venir, et avec cette conscience, cette influence du mouvement social pourrait glisser vers une sorte de main mise sur la campagne électorale par les classes populaires. Ce serait catastrophique pour l’ordre des capitalistes pour qui les élections présidentielles sont au centre de leur reprise en main régulière des prolétaires en leur faisant espérer un autre monde tous les cinq ans. »

C’est pourtant en pleine connaissance de cause de ce que la campagne électorale est engagée, que les sondages, oubliant toujours abstentionnistes et indécis, font croire à une France macrono-zemmouriste, ou zemmouro-macronienne, et c’est déjà nourrie par cela et par le dégoût que cela inspire, que la grève générale de l’enseignement public a été, le 13 janvier, réalisée par les plus larges masses. Est-ce là « refouler » la « question électorale »? Où n’est-ce pas l’affronter par le seul moyen immédiatement à portée des travailleurs : la lutte directe? Quelle est cette « conscience » qui pourrait bien venir, en dehors de cela ? Elle vient déjà, très clairement.

Cette sous-estimation politique du mouvement social va de pair avec les plus grands espoirs par ce dont il serait immédiatement capable. S’il y a un point avec lequel nous sommes enthousiastes en plein accord avec Jacques, c’est bien sur l’idée qu’une explosion sociale peut, en effet, avoir lieu avant le premier tour des présidentielles, voire entre les deux tours. Je serai plus réservé sur l’idée que le 27 janvier pourrait être le « 13 mai » de ce mai 68 là : les larges masses ont leur propre tempo, c’est bien ce qui s’affirme avec puissance en France, depuis le 18 novembre 2018 des Gilets jaunes.

Très précisément, si une telle possibilité existe actuellement en France, ce n’est pas parce que « L’enjeu pour le mouvement social aujourd’hui n’est pas les élections présidentielles », mais tout au contraire parce que, après les Gilets jaunes, la poussée en défense des retraites, et avec les grèves en Guadeloupe et le 13 janvier de l’enseignement public, le mouvement social aujourd’hui de plus en plus, se voit devant les élections présidentielles comme devant un défi où tout a été fignolé pour qu’il n’ait aucune issue, aucun « trou de souris », aucun espace, aucun espoir.

Mai 68, vraiment ?

Donc, dans cette situation réelle, quelle est la nature de l’explosion sociale généralisée qui se cherche ?

Si la comparaison est mai 68, comme le suggère le rapprochement (par ailleurs discutable ) 27 janvier 2022/13 mai 1968, alors il s’agit de la grève générale, concentrée, défiant le pouvoir. Certes, il y a des « périodes de grève générale » dans lesquelles le mouvement s’étend en paraissant se disperser, s’approfondit, avant de se rassembler à nouveau, splendidement décrites et analysées dans l’espace de la Russie tsariste en 1902-1906, dans Grèves de masse, parti et syndicats de R. Luxemburg. Mais ce qui donne leur contenu ne réside pas dans la gestuelle d’une agitation semi-permanente, mais dans le contenu politique, la recherche politique qu’elles portent de l’affrontement central, pour en découdre, avec le capital sous sa forme la plus concentrée : le pouvoir d’État. Tel est le sens de cette phrase d’apparence un peu sibylline de Rosa Luxemburg : « Ce n’est pas la grève en masse qui nourrit la révolution, c’est la révolution qui nourrit la grève en masse. Le contenu du « social » c’est le politique.

Ce contenu politique a été donné par le mouvement social lui-même depuis les Gilets jaunes, il n’est donc pas « avant-gardiste » de le formuler : c’est le renversement du régime en place, de Macron et de son monde, pour leur substituer la démocratie. Naturellement, cette grille générale pose bien des questions, et nos articles, discussions, sur démocratie et constituante, etc., portent sur cela. Quel est le contenu politique que J. Chastaing envisage pour une explosion sociale printanière généralisée en France dont le 27 janvier pourrait être le coup d’envoi ?

« Il est de changer le rapport de force général entre patronat et ouvriers avant le scrutin. » « Une défaite de Macron aujourd’hui, battu ou affaibli …» Donc, Macron n’est pas renversé par le nouveau mai 68 printanier de 2022. Par conséquent, quelles perspectives politiques ?

La perspective, selon Jacques, semble être de s’unir dans les luttes en formant des comités, entre partisans de tel ou tel candidat comme de l’abstention pour se retrouver au soir du premier tour en sachant qu’à nouveau, il faudra « lutter ». De plus, il dit au passage qu’un second tour avec Macron et l’extrême-droite serait une défaite pour le « mouvement social ». Est-ce que la montagne n’a pas accouché d’une souris ? Est-ce que même le fait d’avoir, par un mouvement social de veille de premier tour, changé le rapport de force, ne risque pas d’être effacé, dans la conception envisagée ici, par le second tour pire encore que le premier ? Finalement, est-ce bien la grève générale annoncée dans le titre qui est dessinée dans le corps de l’article ?

Que veut dire « gagner maintenant » pour les luttes qui se produisent maintenant, à l’aune, notamment, de la grève du 13 janvier qui a voulu gagner en portant un coup direct à Blanquer et à Macron et l’a porté ? Si ce n’est d’affronter maintenant Macron ET les présidentielles ? Les deux choses sont en train de fusionner. On affaiblirait Macron par une explosion printanière, pour ensuite « entrer dans les élections »?

Contenu politique du mouvement social.

Ce qui sourd du mouvement social, ce qu’il cherche organiquement, ce n’est pas de s’agiter pour ensuite subir le premier tour et la suite. C’est d’affronter le président, quel qu’il soit. Il a besoin maintenant (et depuis quelques temps déjà..), en tant que mouvement SOCIAL, en tant que mouvement DE GRÈVE, d’un contenu et d’une perspective POLITIQUE : défaire les présidentielles ! Le mouvement social ne refoule pas les présidentielles. J’ai tendance à penser que la méthodologie de Jacques ici consiste à refouler son contenu politique.

Parce que le mouvement social est politique, il a de plus en plus besoin du boycott comme arme politique, l’aidant, avant, pendant et après le scrutin, à se diriger vers la grève générale. Jacques nous a habitué à souligner la puissance du mouvement réel, des grèves : mais là, en refoulant son contenu politique au fur et à mesure que se profile l’ombre menaçante de la présidentielle, il en vient à se contredire de fait dans ce texte, qui annonce la grève générale en titre et la remplace par une sorte d’agitation préalable au 1° tour, tout continuant conformément à l’ordre institutionnel, dans le corps du texte. La révolution n’est pas un horizon lointain qui demanderait des prises de conscience et encore des prises de conscience. L’affrontement avec le régime de la V° République par la généralisation et la centralisation des luttes sociales, c’est bien entendu cela l’ouverture de la révolution.

Le plus important actuellement est de ne pas retarder politiquement sur la réalité. Ainsi, le tract proposé par Aplutsoc à la réunion des signataires de l’appel pour le boycott est sans doute un excellent coup d’essai et il faut en organiser la diffusion, sur les marchés et dans les manifs du 27 janvier. Mais c’est dès le 13 janvier que nous aurions dû le diffuser. Car le mouvement social, loin de ne pas savoir « encore comment aborder la question des présidentielles », a commencé à l’aborder ce jour-là !

Devant le mur du politique et du 10 avril (premier tour de la présidentielle).

Finalement, je crois que l’immense intérêt de cet article de Jacques Chastaing est de nous faire toucher du doigt le pas à franchir tel que l’exprimait, avec d’autres manières de dire, Pierre Zarka à notre conférence de presse pour le boycott de la présidentielle :

« Nous sommes en train d’ouvrir une brèche dans ce qui paraissait l’impossibilité de franchir un mur politique. Encore une fois les mouvements s’arrêtaient au pied du politique, en considérant que le politique c’était autre chose qu’eux. Ce que nous proposons à ces gens que nous ne connaissons pas, c’est de dire « vous faites le lien entre ce que vous ne voulez plus, ce qui ne va pas et ce que vous voulez, et vous essayez de casser la logique qui nous a conduit à cette situation ». Et quel que soit le résultat de cette campagne, le fait qu’on mène campagne pour dire : je ne joue plus ! je ne veux plus de cette règle ! Cela ouvre la porte à une 2ème question. Qu’est-ce que je veux à la place ? Là, il y a quelque chose qui s’ouvre. »

S’arrêter au pied du politique, alors que le contenu des mouvements sociaux est politique. Le tournant nécessaire aux couches militantes formées par les traditions communistes, socialistes, syndicalistes, d’extrême-gauche … est de franchir ce pas, maintenant. Le boycott de l’élection présidentielle n’est pas une position de plus à côté du vote sans espoir pour le candidat ayant le meilleur programme ou pour le candidat ayant la meilleure bouille. Il s’agit d’une perspective politique visant à gagner en portant un coup au régime, comme le 13 janvier en plus grand et plus fort.

Jacques s’arrête devant cette muraille qui approche, et veut refaire comme en 2017 en réunissant des militants qui votent pour tel ou tel ou ne votent pas et se retrouvent dans « les luttes ». C’est très sympathique et, en 2017, c’était très fort. En 2017. Là, cela a 5 ans de retard. Précisons bien entendu que toutes les initiatives de soutien aux luttes, les cadres de débat ouvert et libre, les assemblées de Gilets jaunes, sont hautement bienvenues et méritent qu’on y discute aussi le boycott, comme un moyen (en fait le seul) de réaliser une victoire contre le régime, comme une perspective à l’unité, la généralisation et la centralisation des luttes. Le boycott en ce sens, constitue au moment présent le mot d’ordre donnant une perspective et il est donc rassembleur. Il ne divise que les couches militantes qui ont leur candidat ou souhaiteraient l’avoir, mais celles-ci retardent sur le mouvement réel, d’une manière plus ostensible que jamais. Au mieux, les militants « refoulent » la question, comme le dit Jacques. Le mouvement réel, non.

Il me semble que, s’arrêtant justement devant le mur du politique, Jacques est conduit d’une part à présenter le boycott d’une manière « terrible », d’autre part à banaliser l’abstention. Après avoir envisagé que le 13 mai 68 pourrait avoir lieu à la fin du mois, le voilà qui nous explique que le boycott n’est pas possible, sauf peut-être chez les Antillais, parce qu’il serait insurrectionnel. Et d’autre part, « la délégitimation des élections représentatives » ne serait pas une nouveauté. Mais nous ne parlons pas de la montée de l’abstention dans la longue durée, mais d’une campagne politique donnant son contenu à l’abstention et ouvrant un espoir aux votants-malgré-tout, contre cette présidentielle-là, laquelle n’est pas, à proprement parler, une « élection représentative », mais plutôt son contraire.

Devant le mur du politique, Jacques donne des coups de tête dans diverses directions et attribue ce désarroi au mouvement social : il va être tenté par l’abstention, il va être tenté par le vote pour le candidat de gauche le mieux placé (Mélenchon ?), il va chercher à être sa propre solution aux problèmes posés. Non : le mouvement social, d’ores et déjà, cherche organiquement à s’unir, se généraliser et se centraliser contre le pouvoir, il cherche un 13 janvier à l’échelle de tout le pays et de tous les secteurs, et le simple fait qu’il cherche une chose pareille à 77 jours du premier tour indique que sa tendance réelle profonde est le rejet du scrutin présidentiel. Reste à exprimer cela consciemment à une échelle suffisamment grande : rarement le niveau atteint par une éventuelle expression consciente aura autant été un enjeu !

A propos des couches supposées immatures.

Ce n’est pas seulement « par la lutte et par la grève » que tout change. D’ailleurs, le fond de la perspective de Jacques n’est pas le changement, mais la continuité : après quelques grèves on manifeste dès le 1° tour fini car tout va continuer comme devant. Tout change par la lutte et par la grève et par leur prise en main du politique. Les grèves et la tendance vers la grève générale, l’abstention et/ou le vote sans espoir et la tendance vers le boycott, se rejoignent dans et vers l’affrontement social généralisé avec l’État. Le mouvement réel ne procède pas de façon gradualiste mais par mûrissements et bonds, la conscience ne mûrit pas par des « étapes » mais par des brassages, des bonds en avant, et parfois en arrière aussi : il est à cet égard étonnant que Jacques envisage que « les couches populaires » entrant en lutte commenceraient par aller voter … aux pires élections présidentielles de l’histoire de la V° République!

En fait, quand les couches populaires font irruption, elles créent du nouveau, ce qui déplaît souvent aux militants rodés et blasés : des soviets en 1905, des … rond-points en 2018 … en 2022 ? Le boycott n’est pas une fin en soi mais une arme pour les aider à se dégager la voie.

Pas de pronostics mais une méthode.

Nous ne fondons pas, ceci dit, notre orientation politique sur un pronostic tenu comme nécessaire. On ne saurait exclure que divers phénomènes de va-et-vient électoraux se produisent encore. Ceci dit, la comparaison avec les élections professionnelles à la RATP est discutable. A la RATP, la CGT et FO ont fortement progressé, avec un gros recul de l’UNSA dont une composante spécifique est passée à FO. Les élections présidentielles sont encore plus éloignées d’un tel scrutin que d’un vote parlementaire, et il y avait là des organisations traditionnelles, avec leurs défauts, susceptibles d’être utilisées. Il y a peut-être gros à parier que les couches qui ont fait le succès de la CGT et de FO à la RATP pourraient bien avoir une tout autre approche du scrutin présidentiel ! Mais répétons-le, il ne s’agit pas de pronostiquer, mais d’avoir un levier politique pour agir.

L’orientation pour le boycott repose sur une vielle méthode : partir des revendications et de l’état actuel des plus larges masses pour poser la question de la conquête du pouvoir par le prolétariat, ou de la réalisation de la démocratie (c’est la même chose). Mais cette vieille méthode appelle aujourd’hui à sortir des vieux schémas qui l’ont figée, soit sous la forme « il y a les élections, je cherche l’unité sur le moins mauvais programme puis j’appelle à voter pour le mieux placé », soit sous la forme « il y a les élections, j’explique que seule la lutte paie et que les luttes doivent continuer », soit sous les deux ensemble. Parce qu’il ne s’agit pas de reproduire l’existant mais d’aider les nôtres à gagner.

VP, le 23/01/2022.