Cette fois-ci, le niveau des abstentions (68%) est tel qu’aucun commentateur ne peut pas ne pas en parler avant tout : c’est bien là le fait clef du scrutin régional et départemental d’aujourd’hui.
Nous le sentions venir mais à partir de ce soir un spectre menace la présidentielle, et menace donc la V° République : celui du rejet, non de la démocratie, mais du caractère anti-démocratique tant des institutions que des appareils politiques postulant à leur direction. Les présidentielles de 2022 se présentaient déjà, pour le commun des travailleurs et des jeunes, comme les pires de l’histoire de la V° République. Mais le rejet majoritaire exprimé en creux par l’abstention peut se transformer en action majoritaire contre la catastrophe sociale et pour la démocratie. Rien n’est perdu, la catastrophe n’est pas en marche.
Si l’on regarde les pourcentages des uns et des autres, tous étant en chute libre quant au nombre de voix, un autre fait confirme cette réalité : les deux forces politiques nationales vaincues ce dimanche sont LREM et le RN, c’est-à-dire les deux partis posés en principe comme devant se partager le second tour de cette présidentielle de 2022.
Dans ces conditions, le RN en recul en pourcentage par rapport à 2015 en PACA (de 40,5% à prés de 35%) est néanmoins encore capable de gagner cette région, ce qui résulte directement des opérations macroniennes visant à entraîner ou à disloquer LR.
On notera, sur l’Ile-de-France, l’échec politique d’Anne Hidalgo, la liste qu’elle soutenait faisant jeu égal voire un peu moins que la liste Autain.
Cela dit, la nature bonapartiste du scrutin régional est de fait accentuée par la très faible participation, et conduit à une énorme prime aux « présidents » sortants, tout en ayant déteint sur les scrutins départementaux qui, parfois, par eux-mêmes, pouvaient souvent encore avoir du sens.
Aplutsoc invite ses camarades, amis et lecteurs souhaitant participer à la réunion-débat en vision de mercredi soir 23 juin à 20h à nous envoyer leur mail pour recevoir le lien de connexion.
Le 20-06-2021 à 21h45.
Le niveau de l’abstention peut faire penser à ce qui se passe en Algérie, où le mot d’ordre d’Assemblée Constituante existe, non comme conséquence de l’élection présidentielle, mais comme une exigence en amont. Mais il faut éviter toute analyse simpliste. L’élection présidentielle, en France, est celle où l’abstention est au plus bas (mais en hausse d’une élection à l’autre). De manière sourde, les électeurs ne croient plus qu’aucun « Tribun » puisse améliorer la situation écologique et sociale.
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Précision :
« On notera, sur l’Ile-de-France, l’échec politique d’Anne Hidalgo, la liste qu’elle soutenait faisant jeu égal voire un peu moins que la liste Autain. »
Il apparait à la lecture des résultats définitifs que, contrairement aux estimations diffusés sur les médias pendant leur » soirée électorale », Audrey Pulvar recueille 241 019 voix soit 11,07% devant Clémentine Autain, 223 059 voix, soit 10,24% .
Cela ne change rien au commentaire sur l’échec politique d’Hidalgo dans son soutien à une liste qui n’a pas réussi à se distinguer.
L’évènement majeur restant une abstention jamais vue.
Deux électeurs sur trois n’allant pas voter.
A la différence du camarade Boudine cette abstention ne me fait pas penser aux élections algériennes. Ce qui a caractérisé les élections algériennes n’est pas un phénomène abstentionniste, c’est une campagne de boycott des élections qui a donné des résultats prodigieux et pas seulement en Kabylie ou le Hirak a eu la force de poursuivre les manifestations ces dernières semaines avec le mot d’ordre « Zero vote » . Mot d’ordre qui s’est concrétisé dans les urnes des bureaux de Béjaïa et des villes de Kabylie, où l’objectif a été atteint.
Mais le chiffre de participation qu’a finalement concocté le régime mafieux de Tebboune après le vote du 12 juin c’est 23,03%. Ce chiffre malgré son invraisemblable exagération a été comparé avec celui de la » présidentielle » de décembre 2019 (39,88%) ou des législatives de mai 2017 (35,37%).
C’est bien une victoire politique du Hirak qui a administré à Tebboune la plus grosse claque de l’histoire électorale de l’Algérie depuis l’indépendance.
Pour le moment nulle campagne de boycott ne peut se targuer en France d’une telle victoire politique.
Mais comme dit JP Boudine ceux qui, en France, ont « l’exigence de l’Assemblée constituante en amont » peuvent « penser à ce qui se passe en Algérie ».
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