D’après Christopher Ford, introduction à l’ouvrage Borot’bism. A Chapter of the History of the Ukrainian Revolution, Ibidem-Verlag, Stuttgart, 2019, et la notice d’Y. Maistrenko sur les « communistes de Kobeliaky » dans le même ouvrage.
Yvan Maistrenko est le genre de personnage qui prouve aux militants cultivés occidentaux que leur connaissance de leur propre histoire, celle des luttes émancipatrices, est encore insuffisante et doit encore être réappropriée pour les luttes d’aujourd’hui.
Né en 1899 à Opishnya, dans la région de Poltava, il faisait partie d’une famille de paysans et de petits fonctionnaires, d’origine cosaque, d’une nombreuse fratrie dont les aînés seront russifiés et les cadets ukrainisés, notamment avec Yvan et sa sœur Marusya, célèbre cheffe de bande « verte » dans l’Ukraine en révolution. Yvan se forme à devenir instituteur quand, en 1915, il participe à une Union de Jeunes Socialistes, illégale, qui convergera vers le Parti socialiste-révolutionnaire ukrainien quand éclatera la révolution de 1917, le plus grand parti de masse d’Ukraine cette année-là, et sans doute de toute son histoire (un million d’affiliés, le plus souvent lors de réunions de masse). Yvan Maistrenko devient un cadre organisateur, des travailleurs, des paysans, des enseignants, dans la révolution : à 17-18 ans il est élu à la tête d’une union paysanne et d’une association culturelle ukrainienne, organisant une marche massive sous les portraits du poète national Tarass Chevchenko et les drapeaux rouges et jaune-bleu mêlés.
En 1918, bibliothécaire dans un village du district de Kobelyaky, il organise la résistance du parti s-r ukrainien, qui devient le mouvement « borotbiste » (du nom de son journal, Borotba, « La Lutte »), au régime de l’ataman Skoropadski appuyé par les troupes allemandes et autrichiennes. L’insurrection de fin 1918 le voit élu au Comité révolutionnaire de Kobeliaky, qui proclame la « République rouge de Kobeliaky » sous le mot d’ordre « libération nationale et communisme international ». C’est son expérience fondatrice : animer une sorte de commune, avec des garçons et des filles de son âge, borotbistes, bolcheviks, populistes, marxistes – les étiquettes se mélangent et s’échangent- et organiser, de manière démocratique, la vie sociale d’une région ayant la taille de la moitié d’un département français, dans une autonomie de fait envers le Directoire ukrainien comme envers la République socialiste « officielles ».
Durant toute cette période, il agit et est connu sous le nom de Dalekyi, ce qui lui évitera, pendant la seconde guerre mondiale, d’être identifié pour son action d’alors. Le Comité révolutionnaire de Kobeliaky groupe quelques dizaines de jeunes paysans, qui organisent partages de terres, taxation des riches, et séparation de l’église et de l’État. Sous l’influence d’une militante marxiste ayant connu l’émigration, Nina Khmelevtsev, qui sera tuée avec son mari par des bandits fin 1919, le groupe local se proclame « communiste » et propose la fusion des borotbistes, soit la majorité des anciens socialistes-révolutionnaire ukrainiens, implantés chez les paysans, et des sociaux-démocrates indépendantistes – les uns et les autres se proclameront bientôt communistes, en se référant aux idées exprimées dans les textes de deux bolcheviks indépendantistes, Shakhraï et Mazlakh.
Mais, avec le pouvoir bolchevik en place quelques semaines au printemps 1919 les relations sont plus compliquées, les bolcheviks se gardant les postes relatifs à la Tchéka, aux questions militaires et à l’approvisionnement, et laissant la culture et l’éducation aux borotbistes dans les structures locales. En fait, la première « Ukraine soviétique » s’effondre en raison de la négation de la question nationale ukrainienne par les bolcheviks de Moscou, alors que la perspective du pouvoir des soviets avait été initialement majoritaire.
Ceci favorise l’approche des troupes blanches de Denikine. Lorsqu’elles arrivent, Maistrenko prend la route, comme « commissaire politique » d’un régiment rouge, commandé par un chef partisan proche des borotbistes, Pyatenko, et formellement incorporé à l’armée rouge. Mais lorsque celle-ci se replie vers la Russie, le détachement, qui a amalgamé des milliers d’hommes, refuse ce qu’il considère comme une livraison de l’Ukraine aux Blancs. Maistrenko est envoyé en mission clandestine pour étudier la possibilité de passer en zone blanche y constituer une base armée, et juge la chose impossible. Du coup, la troupe migre vers l’ouest et se trouve incorporée un temps aux forces du Directoire (nationalistes « bourgeois »), commandées par Petlioura, où elle est considérée avec suspicion. Quand les troupes petliouristes se heurtent à un détachement de l’armée rouge de Iakir en train de revenir en Ukraine, l’artillerie de la brigade tire sur les petliouristes. Ravagée par le typhus, cette armée en dérive tente ensuite une fusion avec une brigade anarchiste coincée entre Denikine et Petlioura, dont le chef fusille plusieurs des « communistes de Kobeliaky » (un chef qui fusille : ceci cadre mal avec les images d’Épinal sur les guérilleros anarchistes, mais on parle ici de l’histoire réelle …).
La défaite définitive des Blancs fin 1919 permet à Maistrenko/Dalekyi de se réinstaller à Kobeliaky après avoir rejoint directement l’armée rouge, où il commande même un train militaire. Le voici dirigeant local du parti borotbiste, le Parti Communiste Ukrainien (Borotbiste). Des négociations de sommet conduisent à la fusion des borotbistes et du PC ukrainien au pouvoir. Durant cette période, Yvan Maistrenko accuse celui-ci, dans un meeting le 23 février 1920, d’avoir l’année précédente provoqué la victoire temporaire des Blancs en opprimant la nation ukrainienne, puis il y adhère et est élu secrétaire exécutif du soviet local (8 avril), et délégué au congrès pan-ukrainien des soviets à Kharkiv en mai. Lors d’une réunion de fraction préparatoire, il se heurte à Zinoviev en personne. Celui-ci explique que ce sont les « soviets russes », pas ukrainiens, que veulent rejoindre, par exemple, les ouvriers révolutionnaires anglais. Maistrenko lui demande tout de go si les ouvriers anglais entendent par-là, selon lui, leur annexion à la Russie, et le traite de démagogue. Il est à noter que cet argument – la Mecque de l’internationalisme est « Moscou » et elle est donc russe – sera aussi celui de Staline pour condamner l’écrivain ukrainien Khvylovyi, quelques années plus tard.
Maistrenko quitte le parti au pouvoir quelques semaines après y être entré, et rejoint le Parti Communiste Ukrainien Indépendantiste, dit Nezhanelnykyi ou Oukapiste, issu du courant dont lui avait parlé Nina Khmelevtsev, en même temps qu’un secteur oppositionnel national-fédéraliste du bolchevisme ukrainien, et que les 34 responsables locaux du parti et de l’État appelés « les communistes de Kobeliaky ». Il anime son comité régional, avec deux autres militants ukrainiens et deux juifs, puis habite pendant deux ans à Kharkiv et séjourne aussi à Luhansk, animant le secrétariat régional du Donbass du parti oukapiste (légal, quoi que de plus en plus réprimé, en Ukraine soviétique jusque début 1925), qui intervient ici dans les usines, tout en étant employé par le commissariat du peuple à l’Éducation.
Fin 1921 début 1922, Yvan Maistrenko se trouve en désaccord avec la majorité des oukapistes à propos de la NEP (Nouvelle Politique Économique), que celle-ci condamne comme retour au capitalisme aggravant l’exploitation de l’Ukraine, mais qu’il juge, quant à lui, inévitable et nécessaire. Au même moment, le pouvoir communiste en Ukraine accentue la politique d’« ukrainisation », en partie sous l’influence des dirigeants borotbistes qu’il a intégrés comme Choumski, politique consistant dans la promotion linguistique, éducative et culturelle de la nationalité ukrainienne. L’ensemble de cette situation le conduit à réadhérer au PC ukrainien.
Ce retour dans le parti au pouvoir n’a rien d’opportuniste et s’explique politiquement. Mais ces années sont une période de crise terrible dans le cours de sa vie : après l’ivresse de la jeunesse révolutionnaire, ce sont des années grises où il connaît de graves problèmes de santé, y compris mentale, marquées par le sentiment démoralisant de faire partie d’une petite élite isolée dans une masse paysanne de plus en plus hostile et d’être coincé dans ce statut social, en contraste total avec l’exaltation fondatrice des années révolutionnaires.
Durant la suite des années 1920, il est en effet fonctionnaire de structures économiques ou éducatives du parti et de l’État, et joue un rôle important dans l’animation de la presse en langue ukrainienne du parti, destinée aux paysans, puis, à la date tardive de 1930, dans l’impulsion vigoureuse d’une presse communiste en langue ukrainienne à Odessa, consistant dans plusieurs journaux -les Izvestia locales, la « Commune de la mer Noire », des suppléments illustrés et des revues littéraires. C’est aussi dans ces années 1920 qu’il épouse sa compagne Zina et qu’ils ont un fils, Levko.
En fait, comme petit – tout petit – « bureaucrate » de l’État soviétique, Yvan Maistrenko est, et se sent, prisonnier d’un appareil qui devient de plus en plus criminel envers les paysans et le peuple ukrainien. Arrive la seconde partie de l’année 1932, où Staline organise la famine en Ukraine, le Holodomor, ce sur quoi Maistrenko voit clair, immédiatement et depuis. La politique d’ukrainisation, déjà fort illusoire, prend fin et une commission d’épuration l’exclut du parti. Très clairement, c’est pour lui un soulagement : il ne sera pas complice du crime de masse.
La suite logique de l’exclusion, il le savait, serait l’arrestation. Elle ne vint pas tout de suite, sans doute parce que les réseaux formés dans les années vingt à l’intérieur de l’appareil, conférant une protection relative, fonctionnaient encore plus ou moins jusqu’aux grandes purges. Son arrestation survient le 16 décembre 1936. Il est battu et torturé pendant deux mois pour lui faire avouer qu’il complote avec les « espions trotskystes » pour assassiner les dirigeants soviétiques. Il résiste et n’avoue rien, est envoyé en Sibérie dans la région de Tomsk, puis ramené dans un cachot à Kharkiv, et libéré fin 1940, trouvant un emploi de comptable à Sloviansk, aujourd’hui ville proche de la ligne de front est-ukrainienne, où il retrouve sa femme et son fils.
Pas pour longtemps : à l’été 41, c’est Barbarossa, la Wehrmacht approche. Zina, médecin, est évacuée, pas lui ni Levko : les voila séparés. L’armée allemande arrive. Yvan assiste au spectacle répugnant d’un sauve-qui-peut individuel général – le régime stalinien a, selon lui, produit cela. Des agents du NKVD se mettent au service des nazis. Une famille juive ne suit pas ses conseils, ne s’enfuit pas : elle sera massacrée.
Constatant l’exécution de tous les anciens borotbistes et oukapistes, dénoncés à la Gestapo par les ci-devant NKVD, il s’enfuit à pied, avec Levko (15 ans), vers K’yiv, planqués en chemin par des paysans. A K’yiv, ce débrouillard infatigable trouve un emploi de contrôleur des cafés-restaurants. Il constate avec étonnement une ambiance où les bureaucrates soviétiques se croient revenus en 1918, lors de la première occupation allemande, et affectent de parler « ukrainien », les nationalistes de l’OUN-M (Melnik, les plus proches des occupants, par opposition à l’OUN-B, Bandera), tenant le haut du pavé … jusqu’à ce que les nazis décident de s’en défaire, et les fusillent au-dessus du ravin de Baby Yar où ils tombent sur les cadavres des dizaines de milliers de Juifs précédemment massacrés. Yvan Maistrenko et son fils sont dans une situation on ne peut plus précaire. La Gestapo l’arrête pour l’interroger, le suspectant de nationalisme ukrainien – il confesse son passé des années trente, quand le NKVD l’a arrêté, mais ne remonte pas plus haut, les pseudonymes successifs qu’il a portés dans sa vie évitant qu’il ne soit identifié pour tout son passé.
Commence alors le moment le plus incroyable de ses pérégrinations : il trouve un emploi d’animateur d’une bande de « bandura », groupe folklorique ukrainien, toléré par l’occupant qui entreprend même de les embaucher pour une tournée dans le Reichskommissariat Ukraine, à Volyn et Rivne. Là, dans un discours introductif sur scène, il a des mots imprudents : il explique au public que les Ukrainiens ne doivent s’en remettre à « aucun libérateur ». Son groupe est alors envoyé … en Allemagne, en principe pour jouer et chanter auprès des Ostarbeiter berlinois, la main-d’œuvre esclave. En fait, ils sont envoyés à Hambourg et se retrouvent assez vite Ostarbeiter eux-mêmes. Yvan constate que les rations sont plus faibles qu’en Sibérie : la mort par la faim se dessine.
Toutefois, ce groupe folklorique par temps d’Apocalypse, dans lequel ses collègues, malheur supplémentaire, reprochent à Yvan d’avoir été, par son imprudence, la cause de leur calvaire, va être sauvé : les nazis les font se reconstituer, sans doute suite à des querelles internes, des cadres allemands ayant remarqué qu’un peu de distraction faisait remonter la productivité, très faible, des Ostarbeiter. Berlin, Vienne, Düsseldorf, et finalement retour à Rivne fin 1943. Dans la ville les nazis fusillent, autour l’UPA, l’Armée Insurrectionnelle Ukrainienne, tient la campagne et tue tous les nazis qui s’aventurent. Des jeunes viennent avertir Yvan que son fils Levko, qu’il a perdu de vue en quittant K’yiv, combat dans les rangs de l’UPA, tout près. Ils se retrouvent, se font des faux papiers et s’enfuient juste avant d’être pris, avec la plupart des compagnons du groupe folklorique, en fait une cohorte de survivants et de fuyards aspirant à une Ukraine libre dans un monde qui brûle de tous côtés.
Ils parviennent clandestinement jusqu’à L’viv où les aide une ancienne communiste indépendantiste ukrainienne, Nina Matuly, qui est en connexion avec la résistance polonaise et même avec les complots visant à abattre Hitler en 1944. Surtout, il rencontre là des militants du Parti Communiste d’Ukraine Occidentale (dont la figure la plus connue, par ailleurs, fut le spécialiste de Marx Roman Rosdolsky), dissout par Staline mais maintenu sur le terrain, qui l’aident à survivre en cachette et à passer, en mars 1944, à Königsberg, puis à Plauen, où, sous les bombardements alliés, la Wehrmacht retrouve son fils et veut l’enrôler de force – il s’enfuit à la faveur des incendies. Ce sont les troupes US qui prennent la ville, dont elle est la pointe orientale de leur avancée, et qui sera rétrocédée à l’armée soviétique. Dans cette interlude, Maistrenko et son fils « passent à l’ouest », sauvant ainsi leur vie sans aucun doute possible, en se retrouvant, pour commencer, dans un camp de réfugiés.
C’est dans ce camp qu’Yvan Maistrenko rencontre des Ukrainiens émigrés, qui le font entrer dans un parti, ou plutôt une association, formée en émigration : le Parti Révolutionnaire Démocratique Ukrainien. En 1946, il a retrouvé un moyen d’existence comme éditeur-rédacteur de son journal, Nasha Borotba, puis du journal Vpered jusqu’en 1959. Il a soudain des contacts internationaux et politiques larges, dans la diaspora ukrainienne et aussi parmi les organisations trotskystes ou d’origine trotskyste, les seuls courants politiques à s’être intéressés à des ukrainiens réfugiés, hostiles à Staline et de gauche. Il se rend à Paris en 1948 pour assister en observateur au « deuxième congrès mondial » de la IV° Internationale et écrit, sous le pseudonyme de Babenko, quelques articles pour son organe américain, Fourth International, puis surtout pour la presse du courant « shachtmaniste » dont il est plus proche (du nom de Max Shachtman, dirigeant trotskyste américain ayant rompu avec Trotsky lui-même sur le problème de la nature de l’URSS), ne considérant pas l’URSS comme un « État ouvrier » même dégénéré : Labor Action, New International . C’est avec ce courant qu’il aura des relations durables.
Mais le visa pour les États-Unis n’arrivera jamais : les réseaux nationalistes ukrainiens de droite et d’extrême-droite, à savoir les bandéristes « purs », qu’il attaque vigoureusement comme « nationalistes étroits » à tendances « totalitaires », le dénoncent comme « agent communiste » et s’efforceront, pendant trente ans, de l’isoler dans la diaspora. Ils lui en veulent d’autant plus qu’il a contribué à faire connaître les positions de certains chefs de l’UPA sur le terrain, s’éloignant du « nationalisme étroit » (anti-polonais et antisémite) et se prononçant pour la gestion démocratique des moyens de production collectifs, condition de l’émancipation nationale dans la liberté universelle (Petro Poltava, Ossip Hornovy).
Il vivra donc le restant de sa vie à Munich, son fils pouvant, lui, aller vivre à New York. Fondamentale fut pour lui la rencontre, et l’amitié, avec Volodomyr Vinnitchenko, dirigeant historique de la social-démocratie ukrainienne, engagé dans le Directoire nationaliste de 1918-1919 puis qui avait tenté un rapprochement avec la Hongrie de Bela Kun et la Russie rouge, qui représente la mémoire de l’ancienne génération nationaliste et révolutionnaire.
La mémoire : tel est désormais le travail de Maistrenko. Il écrit plusieurs ouvrages importants. D’abord en ukrainien et en anglais, Bolshevik Bonapartism, qui analyse l’URSS de son point de vue – il y voit un capitalisme d’État, construit sous cette forme en raison de la méthode de construction, soi-disant, du socialisme, « par en haut », ce que Lénine a tenté et qui a conduit au « Thermidor » dont Staline fut l’homme, ce Derzhimorda (flic chauvin), comme disait de lui, à la fin, Lénine, et marqué de traits « asiatiques » tendant au travail forcé en ayant écrasé toute forme démocratique et d’auto-organisation sociale. Puis c’est, en anglais, son importante histoire du borotbisme, et à travers lui des années 17-21 en Ukraine, en 1954, réédité récemment chez Ibidem-Verlag. Suivent une étude de l’économie soviétique (en ukrainien, 1955), des questions agraires en URSS en 1918-1923 (en ukrainien, 1967), de la politique des nationalités du PCUS (en russe, 1978), et ses mémoires (en ukrainien, 1984) : le présent article est inspiré par le résumé de celles-ci, rédigé par Christopher Ford en introduction à l’histoire du borotbisme par Maistrenko.
La conviction de Maistrenko était que le combat émancipateur de demain ne pourra pas se passer du bilan et de la compréhension de ce que furent et les révolutions authentiques et le stalinisme du XX° siècle. Jusqu’à la fin des années 1950, il anima la presse des « Révolutionnaires Démocratiques » ukrainiens en émigration, qui connaît un reflux au début des années 1960, après quoi, en contact avec les milieux de la New Left, il joue un rôle important dans la réédition universitaire de documents clefs comme les écrits et lettres ouvertes à Lénine des bolcheviks indépendantistes Shakrai et Mazlakh. L’association Démocratique Révolutionnaire est autodissoute à la fin des années 1970. Maistrenko poursuit jusqu’au bout son action pour la transmission de la mémoire aux « jeunes socialistes » de demain. Ce Jeune Socialiste exemplaire et pour toujours communiste de Kobeliaky meurt le 18 novembre 1984.
VP, 10-15 août 2020.