Belarus : quelque chose est brisée, pour Loukachenka tout est fini, mais il se pourrait que tout commence.
1) « Il » a 80% des voix, mais tout le monde le savait … même en admettant qu’il ait le vote assuré des campagnes, ce qui n’est pas sûr, le fait qu’il fasse gonfler les résultats apparaît comme un signe de faiblesse.
2) Une opposition sociale massive s’est affirmée et ne compte pas désarmer. Mouvement de masse démocratique et féminin contre lequel le chef de l’Etat apparaît comme le gros macho épais qu’il est, ce qui, maintenant, le dessert.
3) Pour contrer la mobilisation sociale il a choisi de la faire passer pour manipulée par … Poutine. Jeu risqué pour l’un et l’autre (Poutine et Loukachenka). Refuser à la fois toute démocratisation et toute réabsorption dans une grand Russie, c’est simplement le choix de l’impasse : la Belarus devient la propriété du despote au petit pied.
4) Ce scrutin se termine avec l’Internet coupé et des chars dans les rues. C’est sans doute pour cela qu’il avait besoin de truquer à 80% : pour créer les conditions de l’emploi de la force.
D’une façon ou d’une autre, tout commence à Minsk. Et comme Minsk c’est un peu K’yiv et un peu Moscou, ça veut dire beaucoup.
09-08-2020.