C’était il y a 19 ans, l’ONU, proclamait que le 18 décembre serait « Journée internationale des migrants ». C’est l’assemblée mondiale des corrompus, des brigands et des despotes qui appelle à des migrations « sûres, ordonnées, régulières, bénéfiques à tous » comme dit son secrétaire général. Le 18 décembre parce qu’en 1990 l’ONU adoptait à cette date une Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Cette Convention entrée en vigueur en 2003 commence malencontreusement par distinguer entre migrants en situation régulière et clandestins, pour prévoir que « les migrants en situation régulière ont un droit légitime à davantage de droits que les migrants en situation irrégulière »
Alors, faut-il revendiquer l’application de cette Convention de l’ONU ou proclamer : Égaux, égales, personne n’est illégal ?
Le gouvernement Macron-Philippe veut effectuer un tri sélectif des migrants sur leurs talents et compétences, en ressuscitant la politique des quotas chère à Sarkozy. Il veut restreindre l’accès aux soins de santé (Protection Universelle Maladie) pour les réfugiés sans papiers et les demandeurs d’asile. Il construit de nouveaux centres de rétention pour l’expulsion des sans-papiers. Il envoie sa police détruire des camps de migrants pour mieux les traquer. Comme sa police n’y suffit pas, Macron en appelle à « une société de vigilance » où chacun serait chargé de « signaler » les autres.
Alors, faut-il croire ce gouvernement capable de ratifier quelque texte que ce soit pour accueillir, légaliser et garantir l’égalité des droits des réfugiés ?
Ce 18 décembre, nous sommes aux cotés des manifestants, de tous ceux qui combattent pour l’égalité des droits, pour la fin du système de Dublin, nous sommes avec ceux qui combattent la répression contre les organisations et les militants qui viennent en aide aux réfugiés.
Personnes n’est illégal quand les associations et les syndicats ouvriers combattent dans l’unité pour la régularisation des travailleurs sans papiers comme à Chronopost Alfortville où des travailleurs en lutte ont déposé les dossiers des grévistes, et ont réussi à obtenir, jeudi 4 décembre, les 5 premières régularisations.
L’égalité veut d’autres lois, mais la grève des sans-papiers de Chronopost, les défenses acharnées dossier par dossier de chaque réfugié en préfecture pour les dé-dublinages, les demandes d’asile, les régularisations, pour nécessaires qu’elles soient, n’y suffiront pas. Tout le travail militant des nombreux collectifs de sans-papiers, associations de solidarité, organisations d’appui aux migrants, pour indispensable qu’il soit, n’y suffira pas.
Les organisations politiques et syndicales ouvrières ont une grande responsabilité pour établir le rapport de force nécessaire à en finir avec les politiques de pillage des ressources et de destruction de la planète, de surexploitation et de guerre qui jettent les réfugiés sur les routes sinistres de l’exil. Elles ont une grande responsabilité dans la lutte contre le racisme et la violence policière que subissent les migrants.
Personne ne sera plus illégal quand le mouvement ouvrier fera sienne la revendication d’égalité en droits des travailleurs français et des réfugiés et, par la mobilisation et la grève, que tous obtiendront l’abrogation de la loi Macron-Collomb (dite Asile et immigration) et la liberté de circulation et d’installation.
Personne n’est illégal…c’est Macron qu’il faut chasser. Quelle que soit la revendication, le 18 décembre, comme le 5 décembre, l’existence de ce gouvernement est le premier obstacle à surmonter.