« Je ne veux pas de ministres qui administrent, je veux des ministres qui agissent. Je ne veux pas de gestionnaires, je veux des révolutionnaires. » « J’attends de vous des résultats, encore des résultats et toujours plus de résultats. » C’est peu crédible … mais voilà qui annonce une volonté d’accélération de l’offensive de Macron !
Ces perles, sorties du premier conseil des ministre de l’exécutif Macron-Attal, ne sont pas signes de force, mais de faiblesse et d’enlisement. Macron devient poussif, mais toujours aussi dangereux, à vouloir montrer qu’il a « l’initiative » par des petits coups d’État permanents. Son nouveau gouvernement réussit à combiner rétrécissement accru du cercle du pouvoir et mimétisme sarkozien : reconduisant Le Maire, Lecornu, Darmanin l’homme de la préférence nationale cogérée avec le RN, et le « relaxé bien que coupable » Dupond-Moretti, il est dirigé par une pure créature présidentielle, Gabriel Attal, dans un climat de népotisme et de clientélisme accentué.
D’emblée, deux ministres sont porteurs de déclarations de guerre aux couches sociales qu’ils sont censés gérer : Rachida Dati à la Culture, et la nouvelle ministre de l’Éducation nationale. Ce ministère, ayant servi à Macron de manche à air pour faire d’Attal le premier ministre, semble être devenu une annexe du ministère des Jeux Olympiques – car il y a un ministère des Jeux Olympiques, confié à Mme Oudéa-Castéra dont la toute première intervention publique consiste à attaquer l’école publique, indigne de ses enfants, et à justifier leur scolarisation à l’école Stanislas, établissement privé catho « tradi » subventionné : l’école de la « Manif pour tous » ! Le tout alors que le ministère de la Fonction publique, cible d’une nouvelle « réforme » dont ceci est peut-être, après tout, la mise en œuvre, a disparu !
Les conditions sont donc en train de se réunir pour que la défense de l’école publique, de la culture et de la fonction publique, et donc la défense de la jeunesse visée par les pires fantasmes de ce pouvoir obscurantiste (uniforme, service national universel …), voient monter l’affrontement avec cet exécutif Macron identique à ce qu’aurait été un gouvernement Ciotti sous pression du RN.
Et, immédiatement, dans la rue les dimanche 14 et 21 janvier pour le retrait la loi Macron/Le Pen. Car telle est bien la seule conclusion raisonnable de cette « séquence » : contre Macron et contre Le Pen, ne pas attendre 2027 !
Pour compléter l’ information sur les choix politiques de la ministre Oudéa Castéra :
Au règlement intérieur particulièrement gratiné de Stanislas on doit ajouter que le formatage des enfants est aussi une entreprise lucrative de sélection par l’argent :
Participation des familles Année scolaire 2023-2024
Frais de SCOLARITÉ, Forfait annuel par élève
École 2 027 €
Collège 2 238 €
Lycée 2 561 €
Classes préparatoires 2 702 €
Ces montants ne comprennent ni fournitures scolaires ni demi-pension ni études surveillées ni toutes sortes de prestations qui ajoutent leurs grilles tarifaires aux « frais de scolarité »
Cette sélection par l’argent, assumant l’inégalité devant l’éducation est le corollaire de la politique qui livre les jeunes aux patronat en liquidant l’enseignement professionnel et qui veut créer les classes de niveau antichambre de la fourniture de jeunes apprentis au employeurs. Oudéa-Castéra n’est pas dans le registre de la bévue mais dans celui de l’application du projet de Macron-Attal concernant la jeunesse : anéantir son avenir pour la faire travailler plus, pour l’enchaîner à la reprise de la croissance. C’est Macron-Attal qu’il faut virer !
Notons aussi que cette politique trouve le soutien du Conseil régional d’Ile de France où Pécresse a fait voter début juillet 023, une subvention de 487028 euros pour Stanislas (subvention facultative, pour l’investissement s’ajoutant à la subvention légale sur fonds publics de l’institution privée).
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