La guerre est là. L’internationalisme, c’est de dégager concrètement ce qu’est l’issue positive pour le prolétariat, pour l’humanité. Le mot d’ordre concret pour des millions de femmes et d’hommes aujourd’hui, c’est : troupes russes hors d’Ukraine, DEHORS POUTINE.

C’est le sens de la résistance ukrainienne armée. C’est le sens des manifestations et de la courageuse agitation clandestine dont frémit la Russie. Avec Poutine, doivent être renversés le tyran biélorusse Loukatchenko et le tyran kazakh Tokaïev. Résistance passive, manifestations héroïques de femmes contre la guerre, déclaration des responsables syndicalistes indépendants, se succèdent en Bélarus, tandis que les grèves et piquets d’ouvriers et de chômeurs se poursuivent dans l’ouest du Kazakhstan. DEHORS POUTINE !

C’est le sens des manifestations qui se dressent dans le monde entier, comme elles s’étaient dressées contre la guerre du Vietnam, contre G. Bush bombardant l’Irak en 2003. Poutine menace le monde de la Bombe. DEHORS POUTINE !

Il faut, dans le mouvement ouvrier international et en particulier européen, briser un tabou : oui, il faut des armes et il faut des combattants pour l’Ukraine. Des armes pour les unités de Défense territoriale, des Brigades internationales !

Chasser Poutine et armer les combattants ukrainiens, cette voie devrait être celle de tout courant se réclamant de la révolution prolétarienne, qui n’est pas une abstraction mais qui est la nécessité vivante de ce XXI° siècle de guerres et de révolutions, où se joue la survie même du genre humain.

Chasser Poutine et armer les combattants ukrainiens, ce n’est évidemment pas ce que recherchent les dirigeants nord-américains et européens ainsi que l’OTAN. Que font-ils ? Ils isolent la résistance ukrainienne d’un cercle de bonnes paroles comme leurs prédécesseurs avaient isolé la révolution espagnole et catalane de juillet 1936. Par contre, ils entourent la Russie d’un cordon sanitaire commercial et financier, vouant les plus larges masses du peuple russe à la misère. Ce n’est pas là aider l’Ukraine. L’aide efficace est celle des peuples.

Tous ceux qui mettent d’emblée un signe égal, dans la guerre d’agression impérialiste russe contre l’Ukraine, entre Russie et OTAN, faisant une condition préalable de la lutte contre l’OTAN ou contre les impérialismes « occidentaux », ne sont pas des internationalistes en acte et vont à l’encontre du véritable internationalisme.

Au prétexte de combattre l’ennemi prioritairement dans leur propre pays, ils trahissent Karl Liebknecht en ne combattant pas le système capitaliste et impérialiste mondial dont le fer de lance réactionnaire sur toute la ligne s’appelle aujourd’hui Poutine. Ils coupent la lutte mondiale des classes en tranches et retombent dans une forme mensongère de chauvinisme en prétendant ne voir que « mon ennemi dans mon pays ». La seule voie de la liquidation de l’OTAN et de toutes les alliances militaires impérialistes, c’est la lutte maintenant pour chasser Poutine par l’action conjointe de la lutte armée ukrainienne, de la résistance russe, bélarusse et kazakhe, et de la mobilisation mondiale des peuples.

Cette voie conduit à reprendre à l’aube du premier quart du XXI° siècle, la question de la perspective stratégique des États-Unis socialistes d’Europe et du monde, sous des formes appropriées au monde présent, qu’il faut mettre en discussion sur la base du combat internationaliste concret pour chasser Poutine : libre union des peuples souverains de l’Est, de l’Ouest et du Sud !

Avec ses tout petits moyens, Aplutsoc a une méthode : celle d’un centre politique proposant une orientation posant la question du pouvoir, dans notre pays et dans chaque pays, et travaillant à la reconstruction d’une stratégie révolutionnaire internationaliste. Nous ne sommes pas une fraction qui appelle à se rallier à elle mais un groupe qui tire la sonnette d’alarme et appelle à engager la discussion et l’action.

Par étapes, le monde est entré dans la guerre permanente, et une étape majeure vient d’être franchie. Poutine ne menace pas l’OTAN ou « l’Occident », il menace le peuple ukrainien de génocide, le peuple russe de plongeon dans l’obscurité, et l’humanité de l’hiver nucléaire.

La tâche de l’heure est de redonner vie et jeunesse au vieux cri de guerre :

SOCIALISME OU BARBARIE !

DEHORS POUTINE !