Edito du 16/12/2020 du comité de rédaction avec les participants à notre réunion en visio du 12/12/2020. Précision : édito écrit et discuté avant l’information de ce matin 17 sur le Covid d’E. Macron.

 

Mardi 24 novembre suite aux violences policières contre les migrants place de la République à Paris, puis à grande échelle le samedi 28 novembre – après une tentative d’interdiction de la manifestation parisienne par le préfet de Macron, M. Lallement – se sont déroulées dans tout le pays des manifestations de masse, de centaines de milliers, avec de nombreux jeunes manifestant parfois pour la première fois, des manifestations réalisant à nouveau dans ce cadre l’unité des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, manifestations dans lesquelles a remonté le mot-d’ordre : Macron démission !

Depuis, violences policières déchainées le 5 décembre, arrestations arbitraires pour intimider le 12 décembre, d’une part, et absence de volonté des directions de nos organisations d’aller à l’affrontement qui se dessinait déjà, ont temporairement repris le haut du pavé, permettant à Macron de tenter de continuer d’avancer contre les libertés démocratiques et les droits sociaux.

Avec des difficultés et des contradictions, il tente de casser le bloc de lois démocratiques qui entravent la pleine action du régime autoritaire qu’est la V° République : lois sur la presse et sur la liberté de réunion de 1881, lois sur les associations de 1901, loi laïque de 1905.

Il nous annonce maintenant vouloir faire un référendum inscrivant la lutte contre le réchauffement climatique dans cette constitution, lutte qu’il a consciencieusement sabotée à ce jour (comme Trump, comme Bolsonaro, comme Poutine, comme … etc.). Il faut d’abord qu’il ait pour cela l’accord de l’Assemblée nationale et du Sénat : le but premier de la manœuvre est donc de pouvoir afficher un « large consensus » de droite à gauche !

Et son gouvernement discute publiquement du bienfondé de la remise en œuvre de la réforme de destruction des retraites d’ici aux présidentielles …

Le tout alors que les plans de licenciements pleuvent, que les grèves et actions locales se multiplient, soulevant la nécessité de s’unir pour stopper les licenciements et donc d’aller en direction du pouvoir : pourquoi pas une montée nationale à l’Elysée pour imposer l’arrêt des licenciements ?

« Peut-être que je ne pourrai pas être candidat, peut-être que je devrai faire des choses dans la dernière année, les derniers mois, qui seront dures parce que les circonstances l’exigeront et qui rendront impossible le fait que je sois candidat, je n’exclus rien« . Voilà ce que Macron déclarait le 4 décembre sur Brut.

C’est clair : il veut faire le maximum de dégâts et après, on verra. Et il compte pour cela sur les entraves à la généralisation et au regroupement des luttes sociales et du mouvement démocratique qui montent contre lui.

La question concrète à laquelle l’immense majorité est confrontée n’est donc pas celle des candidats ou des programmes pour les présidentielles de 2022, lesquelles dépendent en fait de ce qui va se passer auparavant, de ce qui va se passer maintenant.

Comme les paysans indiens qui ont réussi à unir salariés, femmes, étudiants, contre le président Modi en imposant grèves générales et montée sur le siège du pouvoir, il nous faut aider à unir pour affronter, battre et chasser Macron et ce régime. C’est cela le réalisme.

Aplutsoc et les participants aux discussions que nous organisons sur ce thème appellent à expliquer partout ce qu’est la situation réelle, pour imposer l’affrontement social et démocratique victorieux. Parce que les directions des organisations existantes ne nous aideront pas, et quelle que soit (ou non) notre organisation, aidons-nous nous-mêmes !