J’apprécie qu’on puisse, sur Aplutsoc, débattre sans s’excommunier.
Étant largement d’accord avec ce dernier texte de VP, je vais essayer de préciser ma position.
À la question de VP en conclusion : *« Peut-on préparer 2022 en ne combattant pas pour chasser Macron et la Vème … avant 2022 ?* », je réponds « Non, on ne peut pas ».
On ne peut pas, parce que les producteurs, les exploités et donc les militants révolutionnaires sont le dos au mur. Macron exécute le contrat signé avec ceux qui l’ont fait élire : il attaque tous les acquis sociaux et ce qui subsiste de démocratie. Les travailleurs sont contraints au combat.
Je reviens un instant sur 1968. VP note que le départ de de Gaulle en 69 en constitue un effet différé, et (ce qui me parait plus discutable) le succès de Mitterrand treize ans plus tard aussi. Mais il y a un point sur lequel je veux insister. Les suites d’une telle grève, aussi large, aussi profonde (occupation, comités de grève), quand elle échoue, sont lourdes. Je ne parle pas principalement de la victoire électorale massive de la droite en juin, qui a eu son importance.
Après ce mouvement qui a « posé » la question du pouvoir, intensément, sans du tout esquisser une réponse à cette question, Il n’y a pas eu de défaite « physique », comme avec la chute de la Commune de Paris.
Mais…de 1969 à 1977 les demandes d’emploi non satisfaites sont passées de 200.000 à 1.200.000. Un million de travailleurs ont été rejetés du processus de production et d’une même coup, d’une vie décente. L’automatisation, les délocalisations, la désindustrialisation sont à relier avec le peur et la rage ressenties par les classes dominantes en mai 1968. Tout cela s’est poursuivi et se poursuit de nos jours.
L’un de mes camarades et amis a ressenti ce phénomène comme une saignée froide de la classe ouvrière productive. Il m’a dit une fois, à propos de l’automatisation « *Si la valeur va vers zéro, ce sera la barbarie* ». C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles il a mis fin à ses jours (il s’agit de Claude Chisserey).
Dans la guerre des classes il n’y a pas de match nul. L’échec d’une grande grève, c’est une grande défaite.
Je reviens sur la question de la transition. Il y a un programme de transition, document écrit par Trotski en 1938, qui reste pour moi d’une importance et d’une actualité majeures. Par contre je ne crois pas qu’il existe une notion de « gouvernement transitoire », parce que tout ceux que nous pouvons qualifier ainsi peuvent transiter aussi bien vers le socialisme (Gouvernement provisoire sous Kérenski) que vers une stabilisation momentanée du capitalisme (gouvernement Mauroy sous Mitterrand), voire être balayés par le fascisme (Unité Populaire sous Allende).
Mais nous pouvons considérer avec un intérêt spécial les gouvernements en lesquels les masses exploitées investissent massivement leurs espoirs, y compris avec leurs illusions, sachant que le moment le plus décisif n’est pas celui du succès électoral à leur origine, mais celui où ils capitulent devant la résistance du capital. Un gouvernement faisant suite à une victoire de Mélenchon aurait été tel. Son futur n’était pas écrit d’avance. Ceci en dépit du fait que JLM se présentait comme « keynésien » en économie et promoteur d’une révolution « citoyenne »…
Pour terminer (je pense que Aplutsoc a raison d’exiger des contributions courtes). Encore un mot sur le concours que, selon moi devrait apporter les révolutionnaires à la construction d’une perspective politique pour le mouvement social.
J’ai dis que les travailleurs sont le dos au mur. Mais Macron, mandataire du Capital, aussi ! Paralysé jusqu’ici par les grèves et par le mouvement des gilets jaunes, il est loin d’avoir rempli son contrat. Il est à mon avis absolument contraint d’attaquer en 2021 sur tous les fronts (et d’abord sur les retraites). Imaginons (on peut appeler cela de la « politique fiction », mais des physiciens parleraient simplement d’« une expérience de pensée ») que Macron se souvienne de 1968 et de l’élection de Juin. Qu’il ne retienne pas ses coups, ne craigne pas de provoquer un mouvement social majeur et compte sur l’échec de ce mouvement pour assurer sa réélection.
Certes, fin mai 1968, de Gaulle est allé à Berlin et aurait reçu d’un envoyé du Kremlin l’assurance que « *le PCF ne tentera rien* ». Il n’y a pas, en 2021, un facteur d’ordre d’une force comparable à ce qu’était le parti stalinien en 1968. Il n’y a pas de facteur d’ordre pour empêcher le mouvement, mais pas non plus pour lui offrir un débouché politique.
Peut-il y avoir, en France, en 2021, un double pouvoir en forme d’Assemblées Populaires et d’Assemblée Constituante, comme débouché à un grand mouvement social, qui finalement s’imposerait comme le pouvoir (de transition) ?
Ni les chiliens (malgré la première victoire qu’ils ont remportée) ni les algériens, ni les libanais n’ont pu encore aller jusque là.
Les français le peuvent-ils ? Nous ne savons pas si cela se produira, mais c’est évidemment possible.
Selon moi, cette possibilité ne s’oppose pas à ce que je propose : mettre publiquement la question du débouché politique (incluant les échéances électorales, constitutionnelles) en discussion avec les Gilets Jaunes, avec les militants du NPA, du PCF, de la FI et des bribes du PS non encore phagocytées par le pouvoir macronien.
Le débouché politique prend nécessairement la forme de la question de l’unité. Personnellement (dans mon essai « …Ni Tribun ») j’insiste pour dire qu’elle ne peut pas être posée à partir du choix d’un homme, comme l’exige la Vème République, mais à partir d’une ÉQUIPE équilibrée.
Je présente les choses comme si préparer l’échéance électorale de 2022 et préparer un débouché politique à un grand mouvement social, c’était la même chose. Oui, c’est bien ce que je fais. On peut objecter : une équipe « de gauche » allant de Besancenot à Boris Vallaud en passant par Roussel, Duflot et Ruffin, cela peut être la bonne manière pour le Capital de « coiffer » et de castrer un grand mouvement social.
Oui, mais c’est forcément comme ça que les choses se passent dans une lutte. Il fut un temps où on appelait cela la dialectique. A nous (et à beaucoup d’autres) de ne pas rester « inertes ».
JPB, 13/12/2020
« Il n’y a pas, en 2021, un facteur d’ordre d’une force comparable à ce qu’était le parti stalinien en 1968. Il n’y a pas de facteur d’ordre pour empêcher le mouvement, mais pas non plus pour lui offrir un débouché politique.
Le parti stalinien en 68 aurait-il été un débouché politique ? ? ? Le débouché politique devra se construire dans la lutte elle-même, il n’en a jamais été autrement. Ce sont les masses en lutte qui auront la solution, le problème posé aux militants n’étant pas la recherche d’une équipe ou d’une combinaison d’organisations, mais la recherche de la perspective juste au bon moment. Les perspectives ouvertes par les échéances électorales ont plutôt tendance à brouiller les cartes dans les consciences.
Un mot en guise de souvenir pour C. Chisserey, qui a sans doute sombré pour bien d’autres choses que la peur de la barbarie.
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En 1968, au plus fort de la grève, le journal l’Humanité a rendu compte que des manifestants criaient « gouvernement populaire ». Bien sûr que le PCF aurait pu mettre cette perspective en avant et contacter à ce sujet le parti Socialiste. Du point de vue des centaines de milliers de militants qu’il encadrait, il DEVAIT le faire. Nous savions, nous trotskistes, qu’il ne le ferait pas.
Je dirais au contraire de toi, René, que le débouché politique ne se construit jamais seulement au cours de l’évènement social qui pose la question du pouvoir. Jamais. En Russie, en 1905, les révolutionnaires étaient trop faibles. Des Soviets ont couvert le pays, mais le mouvement n’a pas abouti. En 1917, le prolétariat disposait d’une avant garde. Faible, mais aguerrie. Les Bolcheviks faisaient « de la politique ». Ils discutaient et polémiquaient avec les Mencheviks, avec les SR de gauche (avec lesquels ils ont par la suite gouverné) et même avec les KD. Ils avaient des députés à la DOUMA !
Ta position, il me semble qu’on peut la dire « spontanéiste ». Le spontanéisme est une croyance, plutôt qu’une théorie. Il y a d’un côté le mouvement, forcément sain et de l’autre les combinazione, clairement dégoûtantes. Mais si tu regardes bien tu verras que les bolchéviks étaient capables de passer des alliances à tel ou tel moment avec à peu près n’importe qui. Ce n’est à aucun moment contradictoire avec le développement des organes propres du mouvement ouvrier : syndicats, assemblées, comités de grèves. Gérard Bloch, qui a dirigé mon GER, disait : « non pas « ceci ,ou bien cela », mais « ceci et cela ».
Les révolutionnaires font feu de tout bois.
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Je ne crois pas être spécialement spontanéiste, en ce sens que je pense utile et même indispensable un parti, qui est toujours long à construire. En 1917, le bolchéviks avaient déjà un parti, mais pas les « thèses d’avril », et n’étaient pas armés pour la prise du pouvoir. C’est la « spontanéité » des masses qui les a obligés à accélérer leur préparation. Les choses sont donc un peu plus compliquées, et plus dialectiques, donc, que ce que l’on peut penser à première vue.
Passer des alliances sans théorie, et donc sans stratégie, c’est la victoire assurée de l’opportunisme. Alliance pour ou contre l’union européenne et la coalition de soutien qui s’y prépare sous le nom d’union de la gauche ?
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Ayant participé aux évènements de 68 en tant que dirigeant de Villejuif de la jeunesse communiste, participant aux débats de l’Odéon, je me suis aperçu qu’un bon nombre de militants « gauchistes » était anti-PCF et que la CIA-RG jouait un rôle non négligeable dans le mouvement. Le pouvoir était vide dans les ministères et on pouvait s’y installer malgré les forces de police. Mais cela aurait été une aventure et nous aurions eu sûrement un bain de sang car De Gaulle avait encore beaucoup de légitimité , de plus les accords de Matignon avec Pompidou ont apporté des avantages sociaux non négligeables aux travailleurs d’où la réserve des dirigeants du PCF pour une prise de pouvoir . Que l’URSS ait joué un rôle , c’est possible dans le cadre de la guerre froide de l’époque, mais le PCUS devait avoir des informations sur cette première « révolution orange » avec Cohn-Bendit organisée par la CIA pour essayer de déstabiliser l’anti-américain Général De Gaulle, ce qu’elle a réussi un an plus tard avec le NON au référendum d’avril 1969 avec la complicité de Giscard atlantiste patenté . Le patronat par la suite , par peur et intérêt de classe, a pris sa revanche en désindustrialisant le pays (sidérurgie-textile-chantiers navals-chimie etc …). La classe ouvrière s’est réduite en nombre et s’est paupérisée , le chômage est devenu endémique ….
Aujourd’hui nous sommes nus , avec des syndicats minorés en adhérents, avec des partis de gauche dont le PCF dans la tourmente électorale et des militants désabusés . Pourtant l’histoire continue et le capitalisme s’affaiblit à l’échelle du pays comme au niveau mondial surtout avec la crise des Etats-Unis fer de lance du capital . Il faut espérer que le mouvement révolutionnaire retrouve des couleurs et des victoires majeures comme la Chine populaire nous le démontre aujourd’hui sur le plan économique avec sa NEP Léninienne intelligente et créative . Grève générale insurrectionnelle c’est une solution majeure pour réussir la fin du capitalisme français et mettre en place une République fraternelle , sociale et culturelle avec une autogestion citoyenne dans les villes et villages et une autogestion des travailleurs dans les entreprises… Vaste programme …..
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Vous nous dites camarade Sarton Bernard que la prise du pouvoir PS PCF était impossible ou douteuse en 68 parce que De Gaulle avait encore des forces derrière lui.
Je vous rappellerait quand même que le mot ordre fédérateur de 68, pas que gauchiste, c’était De Gaulle : dix ans ça suffit !
Mais alors si en 68 la prise du pouvoir était aventure, que peut on dire alors de 45 où le PCF là encore se coucha ?
Après coup , vous êtes près à posteriori à couvrir la politique de Thorez et Staline ?
Parce que De Gaulle était plus que populaire, il était un Dieu dans les milieux bourgeois, parce que les Yankee était plus qu’une force d’occupation, ils étaient des libérateurs du monde libre ?
Faites le si vous voulez, mais si nous suivons votre théorie, fous alors étaient les bolcheviques à prendre le pouvoir en 17.
Ne rigolez pas, c’est exactement la principale critique formulée contre Lénine à l’époque , de la part de tous les sages socialistes dans le monde.
Et puis il y a eu la guerre civile … gagnée, et puis il y a eu la NEP, non pas une théorie marxiste mais une politique de circonstance pour notre patrie, notre Russie soviétique à l’agonie, et puis il y a la planification stalinienne et ce pays de serfs devenir la deuxième puissance mondiale, et puis il y a l’ URSS .
L’ URSS ? Une première tentative, une première expérience, pour que le proletariat sorte de son cadre national et pense son développement dans des Etats Unis d’ Europe Socialiste et Sovietique.
Vous tentez de faire un parallèle entre cette politique opportuniste de la NEP, oui revenons un instant sur cette période courte de la NEP, et avec ce que font les dirigeants chinois.
IL NY EN A AUCUNE.
Lénine mettait cette politique au service de la révolution mondiale, il était internationaliste.
La bureaucratie maoïste chinoise elle met cette politique au service de ses privilèges de castes, elle est nationale et dangereusement impérialiste.
La bureaucratie maoïste suit de près dans le précipice sa devancière stalinienne.
Il n’y a pas de solution dans le socialisme dans un seul pays, NEP ou pas NEM !
Tout bêtement 😊
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Cher Camarade Sarton,
Il est intéressant de noter que plus d’un demi-siècle a passé et que, à tes yeux, les bredouillis de Georges Marchais au sujet du rôle de la CIA dans « le mouvement » ont toujours valeur de preuve. Ce serait la CIA qui, à l’aide du provocateur DCB, aurait poussé les étudiants, puis les ouvriers, à une aventure qui conduisait à un bain de sang.
C’est avec de telles balivernes que la direction du PCF a tenté de faire digérer aux militants comme toi la honte d’être resté politiquement passifs, inertes, hostiles devant un mouvement de classe d’une telle puissance, d’une telle générosité.
Sache que l’alternative n’était pas, le 25 mai, au sommet du mouvement, n’a jamais été, de dévaliser les armureries et d’occuper les ministères. C’était plutôt (et c’est là que cette question rejoint la présente discussion) d’unir les comités de grèves en un seul « comité central national de grève » et de revendiquer le pouvoir.
Il était à tout le moins possible d’exiger et de tenter d’imposer un gouvernement de transition, avec le PCF et le PS. C’était logique et nécessaire. Il était ensuite possible et encore nécessaire de boycotter activement les élections de juin organisées par de Gaulle. Il était possible de constituer, sous la direction du comité central de grève, des assemblées de quartier gérant les urgences de la vie quotidienne.
La leçon est actuelle en ceci qu’il ne s’agit pas d’attendre un « mouvement » qui tomberait du ciel et dont le nom serait « révolution », et de l’opposer à une activité politique et sociale réelle à partir de ce qui existe.
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J’ai été un acteur actif de 68 avec la JC et je partage, avec le recul historique nécessaire, avec vous cette nostalgie de cette époque où la France pouvait bas culer dans le bon sens révolutionnaire . Pourtant la bourgeoisie a repris la main dés juin 68 et le peuple a élu une large majorité bleue à l’assemblée grâce au scrutin majoritaire à deux tours . Le mouvement ouvrier a obtenu des avancées sociales substantielles(smic-retraites salaires, libertés syndicales) dans la négociation CGT-Séguy et Pompidou-Chirac gouvernement), ce qui a permis l’arrêt du mouvement dans les usines en grève malgré les cris dit de trahison de nombreux trotskystes . L’histoire ne repasse pas les plats et la victoire très courte de la gauche dite unie en 1981 est arrivé trop tard(13 ans après 68) pour changer quoi que ce soit avec ce programme commun de compromis social-démocrate que Mitterrand et le PS ont très vite mis au placard sous la pression des multinationales françaises et européennes. Les ministres communistes ont fait leur valise en avalant leur chapeau marxiste . Depuis, d’échec électoral en échec électoral, nous traînons notre misère sous l’égide de gouvernements socialiste ou de droite qui gèrent les affaires du capital au mieux du rapport de force favorable qu’il a .
La pandémie actuelle , affaiblissant le capitalisme , peut peut-être permettre un réveil populaire dans les mois qui viennent en unissant les salariés et la petite bourgeoisie spoliée du commerce et de l’artisanat en y ajoutant la jeunesse et les retraités progressistes. A ce moment-là vos théories d’organisation de cette révolte à venir seront efficaces et la grève générale insurrectionnelle pourra développer sa grande créativité pour rendre inoffensives les forces de la bourgeoisie. Mais après tout restera à faire comme à Cuba ou en Chine-Vietnam et même en Bolivie-Vénézuéla . Notre adversaire capitaliste ne restera pas l’arme au pied, comme nous le voyons partout sur la planète , en utilisant toutes les compromissions et corruptions, les guerres civiles et les coups d’Etat. La société socialiste-communiste sera la réponse mais à quel prix ???? Les générations qui viennent ont du pain sur la planche !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Rapidement 2 points – la victoire de Mitterrand est plus inscrite dans la suite logique des luttes défaites contre la vague de licenciements des années 70 qui débute par l’IP certes petite boîte, mais grand symbole et qui continue par Manufrance et plein de boîtes de la métallurgie sidérurgie, la disparition des usines Creusot Loire ou de la réduction forte des effectifs suite à l’introduction de l’informatisation…
Défauts localement, les travailleurs reportent leurs espoirs dans une protection gouvernementale que seul Mitterrand pouvait apporter. Je ne crois pas que la fin de de Gaulle fut un facteur expliquant la victoire de Mitterrand.
Ensuite et pour moi c’est le point le plus important, le programme de transition écrit par Le T en 1938 est un livre truffé d’erreurs et de pronostics qui se sont révélés loufoques à l’usage !
Et je crois bien avoir un patrimoine trotskiste réel, qui d’ailleurs est utile pour critiquer certains écrits de LT comme certains de ses actes pendant la guerre civile russe 1917 1924
Le livre de 1938, écrit pour fonder la 4eme internationale, acte indispensable, je suis moi même adhérent de la 4, dit des affirmations stupides :
Non les forces productives n’ont pas DEFINITIVEMENT cesser de croître, au contraire la guerre et la reconstruction qui en suivit ont provoqué un développement explosif des forces productives
Non l’avenir de l’humanité ne se réduit pas à la crise de la direction ouvrière. L Temps a parfaitement raison de critiquer Staline et le stalinisme, de rejeter le socialisme dans un seul pays, il a aussi raison d’imputer les défaites des révolutions en Europe à l’orientation suivie par l’I C stalinisee, même si en Allemagne la situation compliquée retrait antérieure à la stalinisme de l’I C, mais il fait ensuite une généralisation qui s’appuie sur l’implicite que le capitalisme est au bord du gouffre. Du coup usieurs générations d’écrivain s trotskistes après la 2eme G M vont prédire la crise ultime du capitalisme à partir des crises répétées qu’il a connu .
Nous sommes aujourd’hui plus de 70 ans après la fin de la 2eme G M et le capitalisme se porte bien, pire il a l’OMC, et quand l’OMC s’enraille des traités bi latéraux, etc. du même tabac le remplacent, des centaines de politiciens néo libéraux contrôlent les gouvernements des puissances capitalistes, l’U E contrôle l’Europe, nerf la réalité dit que le pronostic de La T était tout simplement faux. Y compris dans le secteur de la revolution politique puisque la disparition de l’URSS a accouché du retour du capitalisme triomphant !
Enfin : dynamique transitoire, revendications transitoires : voilà à mon avis une tentative redoutable ( parce qu’elle n’a rien au voir avec la réalité ) d’intellectualiser les dynamiques populaires explosives qui elles existent bel et bien, comme celle des gilets jaunes que nous avons connu récemment :
Le discours d’avril : » la paix, du pain, la terre à ceux qui la travaille, tout le pouvoir aux soviets », globalement il a une dynamique transitoire, il servira même de billet pour la victoire de la révolution ouvrière.
Pourquoi ? D’abord parce qu’il vient dans le cadre d’une dynamique insurrectionnelle reelle, reponse populaire au chaos de la société tsariste due à la guerre.
Donc Lénine ne provoque pas une insurrection il lui donne un but en disant que ni le gouvernement provisoire, ni l’Assemblée constituante ne satisferont paix, pain et terre et les faits des mois suivants lui donnent raison.
L T en introduisant cette notion abstraite de « dynamique de transition » pense mener la bataille contre la vieille division mortifère programme minimum, programme maximum utilisée par les socio démocrates de la fin du 19eme siècle pour justifier leur renoncement de l’affrontement nécessaire avec l’état bourgeois. Je parle là des s d allemands et français surtout, bien sûr à l’exception de Rosa ..
Mais Jaurès pratiquait la division prog max prog minimum…
En menant cette bataille politique là L T passe en fait à côté de la réalité sociale des années 30
En Allemagne, les mobilisations populaires sont vaincues des 33 par les nazis par l’élection, ELECTION d’Hitler au gouvernement et une fois chancelier la dictature s’affirme et la nuit tombe sur l’Allemagne.
En 36 en France la victoire ÉLECTORALE du front populaire entraîne la grève générale et l’acquis ouvrier incontestable des congés payés, mais MAIS MAIS en aucun cas cette situation ne débouche sur une transformation revutionnaire de la société, au contraire retour des capitalistes dont nombreux disent alors ouvertement » Hitler plutôt que le front populaire » et c’est bien, hélas, ce qui va se passer, la France ne fera pas la guerre aux nazis, les nazis font la conquête de la France sans aucune vraie résistance militaire, hormis de Gaulle bien sûr. Et il faudra attendre les FTP pour que la lutte armée se déclanché contre les nazis.
D’accord entre temps Le T a été assassiné par un sbire de Staline, donc il n’a pas pu modifier son appréciation globale.
Respect pour L T bien sûr pour sa critique et sa lutte contre Staline, le liquidateur de la première révolution ouvrière, sans problème, mais justement sa méthode de pensée, le marxisme révolutionnaire doit aussi nous amener à critiquer ses prises de positions erronées comme ses actes posant problème pendant la guerre civile. Et l’extermination de Kronstadt par l’armée rouge alors que les insurgés étaient des » sovietiste » demandant des élections libre au soviet, la libération de tous les prisonniers politiques socialistes, etc. est un acte condamnable !
En mars 1921 la direction politique bolchevique Lénine Trotski devient » tchekiste » et tourne définitivement le dos au » sovietiste » y compris avec la NEP, deuxième chance possible encore.
Après Mars 1921 le processus révolutionnaire n’avait plus ses 2 jambes, la direction bolchévique d’une part pour s’opposer aux volontés contre révolutionnaires, et les soviets d’autre part qui auraient dû institutionnaliser et veiller à la marche du peuple en avançant dans le processus de transformation révolutionnaire, au rythme de la satisfaction de ses besoins, cette jambe là est coupée par l’action de la direction bolchévique.
A mon avis c’est le tournant qui annonce Thermidor, la fin du processus de transformation révolutionnaire. Staline s’en chargera à coup de Tcheka, de goulags, de collectivisation forcée, de Nomenclatura. Fin de l’histoire, provisoire
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Avec des trotskystes de votre tonneau camarade Tervidesert, certes nous n’avons plus besoin d’ennemis sur le plan des idées !
Vous êtes de ce type de bolchevique-léninistes, un trotskyste expérimenté comme vous vous présentez ; » … je crois bien avoir un patrimoine trotskiste réel, qui d’ailleurs est utile pour critiquer … « , qui rejettent la nécessité d’un programme de transition devant faciliter le passage du capitalisme vers le socialisme.
Comme la dit Trotsky lui même, pour des camarades comme vous, pas besoin de pont, vous semblez être bien là où vous êtes, tout occupé à refaire l’histoire des révolutions et passer en revue les erreurs supposées des Lénine et des Trotsky.
Alors rapidement deux points ;
« …pour( vous ) c’est le point le plus important ( sic ), le programme de transition écrit par Le T en 1938 est un livre truffé d’erreurs et de pronostics qui se sont révélés loufoques à l’usage ! … »
Vous énumérez ces erreurs supposées :
– Classique :
« …Non les forces productives n’ont pas DEFINITIVEMENT cesser de croître … »
Alors non camarade, pour un marxiste rien n’est jamais définitif, puisque comme le disait Lénine, la seule chose immuable c’est le changement. Trotsky n’a jamais écrit que les forces productives avaient -définitivement- cessées de croitre, il a borné son analyse dans une époque donnée, celle de la crise des années 30, et sans même spéculer sur celles qui allaient éclater en 2008 et 2020, quel idiot.
Trotsky ( comme Marx à son époque ) « …fait ensuite une généralisation qui s’appuie sur l’implicite que le capitalisme est au bord du gouffre… ». Est ce que par hasard c’est un reproche que vous lui faites ? Auriez vous préféré qu’il vous écrive : » T’inquiètes camarade, avec la planche à billet et des bons contacts avec les chefs ouvriers, la bourgeoisie va te le sauver ton capitalisme ! »
– Intéressé :
« Nous sommes aujourd’hui plus de 70 ans après la fin de la 2eme G M et le capitalisme se porte bien » nous dites vous, avec votre paire de lunettes de grand optimiste pour le compte de la bourgeoisie chaussée sur votre nez.
Non camarade le capitalisme ne se porte pas bien, et même si la bourgeoisie avec son argent magique et ses partenaires politiques dans les sommets des organisations ouvrières, a pu différer les échéances historiques jusqu’à nos jours, plus que jamais pour un communiste combattant pour la dictature du prolétariat, un trotskyste un peu optimiste quoi, l’heure est venue de s’interroger sérieusement sur la nécessité d’un programme de transition. Celui de Trotsky est plus que bien, il est incontournable.
Evidemment, tout ceux qui redoute une traversée en mer et de futurs rivages à accoster, des rivages peut être inhospitaliers, seront les premiers à diaboliser les Christophe Colomb et les traversées en mer, aux yeux des ouvriers-marins !
C’est votre cas et c’est le second point que je viens traiter à présent : les marins de Kronstadt.
Résumons un peu de ce que vous pensez du bolchevisme et de la révolution russe Monsieur « … je suis moi même adhérent de la 4 … ». Là encore vous faites dans le classique, enfin dans le classicisme petit bourgeois anarchiste, plus que un classicisme que nous pourrions légitimement et logiquement attendre d’un militant de la 4 :
( … ) le marxisme révolutionnaire doit aussi nous amener à critiquer ses prises de positions erronées comme ses actes posant problème pendant la guerre civile.
( … ) l’extermination de Kronstadt par l’armée rouge alors que les insurgés étaient des » sovietiste »
( … ) En mars 1921 la direction politique bolchevique Lénine Trotski devient » tchékiste » et tourne définitivement le dos au » sovietiste »
( … ) A mon avis c’est le tournant qui annonce Thermidor
Affreux ces bolcheviques le couteau placé entre les dents ! Plus que des tchékistes, des sauvages et des barbares tout simplement !
Type de littérature que nous pouvons compulser en général dans les revues bourgeoises à papier glacé type Valeurs Actuelles, et que nous trouvons chez nous maintenant, de manière assez classique et habituelle.
Vous nous écrivez camarade, ce que fondamentalement vous reprochez à Lénine, Trotsky et les révolutionnaires bolcheviques, ayant les premiers réalisés une révolution prolétarienne à l’échelle d’un pays, et ayant su garder le pouvoir en gagnant une guerre civile, au service du début de la construction du socialisme:
il n’était pas assez cool avec leurs opposants, avant même Staline, ils étaient portés sur la répression policière, Tcheka et GPU même combat, Thermidor ce n’est pas Staline, c’est Lénine, vous écrivez :
« …l’extermination de Kronstadt par l’armée rouge alors que les insurgés étaient des » sovietiste » demandant des élections libre au soviet, la libération de tous les prisonniers politiques socialistes, etc. est un acte condamnable ! … »
Et bien là encore vous vous trompez : aussi sûr que les anarchistes de Kronstadt n’étaient pas les » soviétiques », les anges démocrates, comme vous tentez de nous les présenter, les bolcheviques n’étaient pas des diables rouges exterminateurs .
Les premiers, les anarchistes, voulaient la Démocratie et le pouvoir des soviets sans les communistes. Hélas les conditions historiques et sociologiques n’existaient pas, pour qu’il y ait une telle démocratie ouvrière, il y avait un prolétariat en Russie ridiculement faible à tout point de vue.
Les seconds, les communistes, voulaient incarner la volonté politique, non seulement du faible prolétariat russe, mais aussi être symboliquement la pointe avancée des intérêts historiques du prolétariat mondial. Ils ne croyaient pas du tout possible les Lénine et les Trotsky de revenir comme cela à une démocratie formelle dans les soviets, alors même qu’on crevait de faim dans les rues de Pétersbourg, que les petits bourgeois démocrates anarchistes, tentaient politiquement de se refaire, en exploitant de manière démagogique cette misère générale .
« …De ce fait, les dirigeants bolcheviques ne font pas mystère. « Le pouvoir soviétique, affirme Zinoviev, n’aurait pas duré trois ans ni même trois semaines sans la dictature de fer du parti communiste. Le contrôle du parti sur les organes soviétiques et sur les syndicats est l’unique garantie solide qu’aucune coterie, aucun groupe d’intérêts ne s’imposera, mais seulement les intérêts du prolétariat tout entier » [17]. Et Trotsky, dont une partie de l’ouvrage Défense du terrorisme est consacrée à la justification de la « dictature du parti », écrit : « Le parti a assuré aux soviets la possibilité de se transformer, d’informer les Parlements ouvriers qu’ils étaient en un appareil de domination des travailleurs. Dans cette substitution du pouvoir du parti au pouvoir de la classe ouvrière, il n’y a rien de fortuit, et même, au fond, aucune « substitution ». Les communistes expriment les intérêts fondamentaux de la classe ouvrière. Il est tout à fait naturel qu’à une époque où l’Histoire met à l’ordre du jour la discussion de ces intérêts dans toute leur étendue, les communistes deviennent les représentants avoués de la classe ouvrière dans sa totalité » [18]… »
https://www.marxists.org/francais/broue/works/1963/00/broue_pbolch_6.htm
Vous n’êtes pas trotskyste camarade, pas communiste mais démocrate, c’est votre droit pas de problème . Par contre c’est bien pour cela que vous avez bien du mal à faire preuve de discernement et de justesse dans vos analyses historiques.
Qu’est ce que le drame de la prise de l’assaut de la citadelle de Kronstadt dans cette période historique de guerres sur les cinq continents ?
Un épisode malheureux de la guerre civile, mais justifiable du fait que les deux camps en sont responsables, si on ne se laisse pas abuser par une sensibilité intéressée à deux balles !
Elevez vous au dessus de l’analyse historique dite vulgaire, lisez des marxistes, et par exemple lisez ( ou relisez ) ce » Le Parti Bolchévique » de Pierre Broué, l’un de vos camarades à vous croire Monsieur le camarade de la 4, vous vous rendrez compte très vite de la richesse de l’analyse marxiste incomparable vis à vis des productions littéraires de notre époque, qui faute de pont pour aller ailleurs, fini par nous transformer en imbéciles, comme simple perroquet des idées reçues véhiculées par la bourgeoisie réactionnaire sur toute la ligne.
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