Enfin : le livre de Laurent Mauduit et Denis Sieffert (que j’ai discuté dans une recension sympathique), a reçu une « réponse » de la part d’une partie de ceux qui y sont le plus mis en cause : les « lambertistes » ou se tenant pour tels, par la voix de Daniel Gluckstein, dirigeant de la « Tendance Communiste Internationaliste du Parti des Travailleurs » (lequel s’appelait encore récemment le POID, « Parti Ouvrier Indépendant Démocratique ») et de son bras international, une « IV° Internationale » tout aussi récemment « reconstituée ».

Ceci consista dans un « vendredi marxiste », le 2 février dernier, lesdits « vendredis marxistes » étant formés de longs exposés de Daniel Gluckstein auprès d’une salle de militants que l’on ne voit pas dans la vidéo (on les entend approuver une ou deux fois), celui-ci dure près de 2 heures et a pour titre « Défense du trotskysme et de Pierre Lambert. Réponse à deux faussaires. » : en ligne ici.

Le « trotskysme » aurait donc été attaqué, forcément par des individus de la pire espèce : des « faussaires », à propos desquels D. Gluckstein tentera une théorie morale malgré lui très intéressante par ce qu’elle nous dit de lui-même et de ses méthodes, sur laquelle nous terminerons cet article.

La chose commence par un interminable préambule durant lequel D. Gluckstein ne dit en réalité rien : les faussaires écrivent très mal, maitrisent mal « la langue française », mais Lénine aussi s’était défendu de l’accusation d’avoir été un agent du Kaiser, donc D. Gluckstein son héritier doit faire de même, et ainsi il se dévoue pour les générations futures, car les « matérialistes » croient aux « faits » et à « la vérité » : c’est pourquoi son laïus est enregistré, pour que plus tard d’autres faussaires ne puissent prétendre qu’il avait parlé en chinois à des militants qui, sans rien comprendre à ses propos, les auraient entièrement approuvés, en prouvant qu’il leur avait parlé en français. On notera qu’en disant cela, il sait d’avance que la salle va approuver tout ce qu’il dira : il aurait donc pu parler en chinois.

Entrant enfin dans le sujet, D. Gluckstein aborde le point qui, manifestement, lui a semblé le plus délicat et le plus important : celui concernant les relations entre l’appareil politique construit par P. Lambert, dont il fut le gestionnaire en chef depuis le début des années 1990, et l’appareil syndical de FO. Pour mieux marteler ce qui n’est pas une réfutation, mais un interdit, il reviendra plusieurs fois ensuite sur ce sujet, toujours sous la forme de raccourcis et de numéros de fausse indignation.

Il démarre donc en amusant la salle de la phrase du livre (p. 13) selon laquelle tous les secrétaires généraux de FO de Blondel à Veyrier inclus étaient de l’OCI. Facile, à partir du moment où la différence n’est pas faite entre l’appartenance formelle à une organisation, que seule sont censés connaître les adhérents de la TCI/PT comme autrefois ceux de l’OCI, et l’appartenance au réseau officieux amicalo-syndicaliste en réalité tissé par Pierre Lambert, une distinction indispensable à quiconque cherche effectivement la vérité et les faits, distinction que Laurent Mauduit et Denis Sieffert argumentent progressivement dans leur livre (et mettent peut-être à jour pour eux-mêmes au fur et à mesure qu’ils écrivent, d’ailleurs), à propos de FO, et à propos de Mélenchon, même s’ils font souvent le raccourci de parler de membres « de l’OCI » au sens de membres dudit réseau amicalo-syndicaliste.

Pour D. Gluckstein, il est essentiel d’exclure toute esquisse d’un début de compréhension de ce phénomène social et politique du réseau d’affinités de cadres syndicaux se confortant mutuellement dans leurs positions d’appareil, en posant une différence radicale, ontologique, entre les « trotskystes », définis exclusivement comme les membres déclarés de son organisation lui payant leurs cotisations, et les « réformistes » du syndicat, dans lesquels figurent tous ces secrétaire généraux ainsi que Roger Sandri (dont il se garde bien de rappeler que, sous le nom d’Angelo Geddo, il était un chroniqueur essentiel d’Informations Ouvrières donnant le plein contenu de l’orientation voulue par Pierre Lambert), et Claude Genet.

Ce faisant, il protège ce qu’a construit réellement Lambert et qui a largement échappé aux prétendus « trotskystes » : et pour cause, puisque le POID/PT, identique en cela à son frère ennemi le POI, poursuit les mêmes méthodes dans la CGT-Force Ouvrière. Ceci a eu, depuis longtemps, pour conséquence que les orientations, intérêts et même les conflits internes à l’appareil de FO, dont les facteurs fondamentaux n’ont rien à voir avec le « trotskysme » réel ou supposé, prévalent sur les orientations du prétendu parti révolutionnaire en construction et peuvent même, ainsi qu’il le rappelle de manière furtive sans en réaliser la portée, produire des conflits entre les supposés « trotskystes » (à deux reprises, selon lui, sans doute lors de la scission-exclusion du POID et lors du dernier congrès confédéral de FO).

Tout cela titille D. Gluckstein qui ne veut certainement pas l’aborder de front, car il lui faut interdire cet élément essentiel de compréhension du réel s’agissant de sa propre histoire. Ce thème revient donc en boucle dans tout son long prêchi-prêcha, mais jamais de manière cohérente et synthétique. Plus loin en effet, il s’indigne que l’on puisse prétendre que les grosses pointures du réseau de Lambert n’étaient pas définies par le paiement de leurs « phalanges ». Un peu plus loin encore il s’esclaffe lourdement de la petite bourde des auteurs (indiquée avant lui par Robert Duguet puis par moi-même) sur la FSU p. 201.

On notera l’absence totale, dans son pensum, de toute référence à la question clef, pour les auteurs comme pour la réalité, de l’UNEF dans les années 1970, si ce n’est pour s’irriter de leur affirmation sur l’ouverture de l’Elysée à Lambert en 1981, « selon certaines de nos sources ». D. Glucsktein épilogue pesamment sur ces journalistes qui se permettent de dire n’importe quoi en invoquant leurs « sources », et puis, sans même s’en rendre compte, il vend la mèche en racontant d’un ton patelin aux braves militants impressionnés qu’en 1981 il convenait très bien à Lambert que Cambadélis serve de lien entre Mitterrand et lui-même ! Qu’est-ce qu’il était malin quand même, ce Lambert ! La source, ici (de ce que l’on savait déjà), c’est Gluckstein !

Il tente ensuite de manier l’ironie à propos de la notion d’ « osmose » utilisée par les deux auteurs du livre sur les relations entre Lambert et des secteurs de la franc-maçonnerie (un aspect inévitable, en fait, de la formation d’une coterie amicalo-syndicaliste en France) en lançant à « ses » militants dans la salle : quand vous allez à des congrès syndicaux, vous êtes en « osmose » avec les francs-maçons. Il voudrait par-là faire croire que les auteurs traitent de cela comme d’une contamination virale, mais il ne fait que signaler qu’il sait très bien, en fait, quels sont le terrain, et le terreau, social, politique et, disons-le, fromagiste, de ladite « osmose » !

Un peu plus loin toujours, D. Gluckstein annonce une « pièce de choix » : p. 182 du livre, les auteurs l’auraient accusé de « mensonge », lui et Lambert, à propos du légendaire congrès de FO de 1969 où Bergeron, appuyé par Lambert, a appelé au vote « Non » au référendum gaulliste visant à intégrer les syndicats dans un « Sénat économique et social ». Le mot « mensonge » est une invention de D. Gluckstein. La formule réelle des auteurs, qui me semble fort juste en l’occurrence, est : « Gluckstein et Lambert réécrivent l’histoire », et cela sans « mentir », mais en focalisant sur ce qui les arrange et en taisant ce qui les dérange, tout simplement.

Les éléments repris dans le livre sur les congrès FO de 1969 et de 1959 proviennent de mes propres articles et des travaux de Jean Hentzgen, donc, par nous, des archives syndicales des congrès de FO ainsi que des collections d’Informations Ouvrières et de la Révolution prolétarienne (RP), la revue de Pierre Monatte et de ses continuateurs (Raymond Guilloré notamment, sur FO), toutes choses dont, sauf pour IO, D. Gluckstein n’a aucune connaissance.

Le fait est bien que le premier vote pour le rapport moral dans FO, approuvé et argumenté par Lambert, ne date pas du congrès antigaulliste de 1969, contrairement à la légende ayant court dans l’organisation, mais du congrès de capitulation devant De Gaulle et d’acceptation de la V° République de 1959 !

Et le fait est (« les faits, les faits », comme disaient et Lénine selon D. Gluckstein, et saint Thomas !), que cette vérité historique a été passée sous silence dans presque tous les récits et évocations de cette histoire faites par des « lambertistes », à commencer par le livre Itinéraires de Gluckstein et Lambert.

Glucskstein s’en sort par trois tours de passe-passe, pas moins.

Il prétend que le vote de 1959 n’a absolument pas été caché puisque IO en avait parlé à l’époque – bien entendu, et de même que la RP, voix principale des militants lutte de classe dans FO à cette époque, pour s’en étonner quant à elle – et que lui-même ayant préfacé un recueil d’articles de IO paru en 1993, comprenant un extrait du numéro qui avait parlé dudit congrès, n’a donc jamais rien caché aux militants. Cette exception ne dément en rien la réalité de la légende interne, toujours en vigueur d’ailleurs, dans les deux tronçons issus de l’appareil de Lambert.

Il entreprend d’autre part d’expliquer – pour la première fois ! – qu’il était juste de voter pour le rapport moral de FO en 1959 car, voyez-vous, Bothereau avait refusé d’être ministre de De Gaulle. C’est vrai : en juin 1958 De Gaulle fait venir Bothereau et le dirigeant de la CFTC Bouladoux, et un responsable non PCF de la CGT, Lebrun, et leur propose d’être ministres : ils ont refusé (Bouladoux, le chrétien, sans doute en premier !). Il n’empêche qu’avant cela la direction de FO a contribué à laisser la FEN seule à appeler à manifester contre le coup d’Etat, et qu’après cela, à la différence de la FEN et de la CGT, elle a ensuite refusé d’appeler au vote Non contre la constitution gaulliste en septembre 1958, et a salué la victoire du Oui comme « le Oui de la démocratie ». Bothereau s’est couché devant la mise en place de la V° République et a juste estimé que devenir tout de suite ministre c’était trop, comme la CFTC. C’est cela qu’entérinait le vote Oui au rapport moral en 1959, et non pas un « pas en avant » de réformistes sincères soucieux de ne pas se faire intégrer à l’Etat …

Troisième tour de passe-passe : la principale raison alléguée pour voter le rapport moral de 1959, par Alexandre Hébert (de sa part, pour la première fois) avec l’appui notoire de Lambert (qui n’était pas alors à FO), n’a pas été celle qu’invoque D. Glucskstein de refus d’un ministère, mais l’obligation dans laquelle s’est trouvée Bothereau d’exclure les dirigeants FO devenus directement gaullistes et « Algérie française », Le Bourre et son groupe (cet ex-pivertiste finira au FN), photographiés par des journalistes en conférence discrète avec Michel Debré et Jacques Soustelle à l’occasion d’une panne d’ascenseur ! C’était bien la moindre des choses, mais ça a donc servi de prétexte à un Oui au rapport moral de l’avènement de la V° République, par Hébert et son conseiller Lambert …

L’embarras de Gluckstein sur des faits réels qu’il pourrait bien n’avoir connu que fort tard et qu’il doit maintenant justifier, car ils contredisent l’un des contes fondateurs racontés à ses militants visant à justifier l’osmose avec l’appareil de FO au nom de la résistance à la V° République voulant intégrer les syndicats à l’Etat, le conduit encore à revenir, beaucoup plus loin dans son discours fleuve auquel il ne faut pas chercher de plan cohérent, sur le congrès de 1969. Il lui faut maintenant affirmer que « personne n’en a jamais parlé ». Jamais parlé de quoi ? De l’accord d’appareil du congrès de 1969 passé, avant les prises de paroles, entre Bergeron et Lambert : Lambert parlera juste après le rapport de Bergeron, pour donner une interprétation explicite comme étant un appel à voter Non, de l’introduction de celui-ci qui était beaucoup plus, disons, enveloppée, et qui laissait ouverte la possibilité de participer au « Sénat économique et social » de De Gaulle une fois que le Oui l’aurait emporté, ce que Lambert ne contestait pas, et, au nom de cette interprétation, il appellera à voter Oui au rapport moral – et à tous ceux qui suivront jusqu’à la fin des temps, le seul précédent, à cette date, ayant été celui de 1959. C’est dans le compte-rendu du congrès de FO donné immédiatement dans la RP que ces informations, éclairantes et jamais démenties, ont été publiées à l’époque.

Ajoutons que cela ne veut pas dire que la prise de position de FO fut sans portée : elle était importante, elle a facilité celle de la CGT et la défaite au référendum, et donc la démission, de De Gaulle, conséquence différée de la grève générale de mai-juin 1968. Le déroulement des faits de la lutte des classes à ce moment-là montre qu’un accord d’appareil de Lambert l’engageant, et ce fut respecté, dans un bloc définitif avec Bergeron, n’était en rien nécessaire à cette victoire sur De Gaulle !

Passons sur le tour de passe-passe supplémentaire de D. Gluckstein pour croire ridiculiser les auteurs qui mettent en contradiction le vote pro-Bothereau et en fait, pro-De Gaulle, de 1959, et l’affirmation contenue dans Itinéraires selon laquelle Lambert et Hébert animent un courant « lutte de classe » dans FO dans les années 1960 : 1959, ce ne sont pas les années soixante, ce sont les années cinquante, développe pesamment le logicien Gluckstein … Et voilà le travail !

Mais notons en passant que c’est à ce moment de son compendium que D. Gluckstein lance une pique contre celui qui l’a, en fait, contraint à ces tours et détours bien contournés et bien emberlificotés, car Mauduit et Sieffert se réfèrent vraiment à « des charlots », voyez-vous : « Vincent Présumey », qui, après un « bref passage dans nos rangs », a été au PS, à la Gauche socialiste, au NPA et à LFI !! « Les faits, les faits, comme disait Lénine », ose rabâcher ce comique troupier !

Si je soupçonne qu’il ne connaissait pas bien son histoire de FO avant d’être contraint de l’examiner d’un peu plus près, je ne doute guère qu’il a ses petites fiches sur moi : il est un homme de fiches et de dossiers, et, permanent à vie depuis quatre décennies, il en a le loisir et les moyens. Qui plus est, nous avons mangé à la même table puis siégé à la tribune d’un même meeting, début 2015, contre l’état d’urgence, où j’intervenais comme syndicaliste. Difficile de croire que D. Gluckstein ne sait pas mon appartenance à l’OCI … antérieure à la sienne (et même que j’ai fait les séances de formation de camarades dont certains sont aujourd’hui autour de lui), que j’y suis resté dix années, n’ai jamais appartenu au NPA et encore moins à LFI, etc., etc. D. Gluckstein, qui a dû se contorsionner à propos de FO, ment donc résolument à propos de « Vincent Présumey ». C’est que, voyez-vous, il faut bien raconter aux militants « des histoires pour endormir les enfants », pour employer une de ses expressions favorites.

Comme on peut le constater, le pensum glucksteinien est, pour le moins, décousu : c’est en partie pour les besoins de la cause comme nous venons de le voir, mais cela semble aussi relever d’une incapacité à appréhender lui-même les éléments de sa propre histoire. Il se lance à un moment donné dans un développement sur les « purges » qui ont structuré l’histoire de l’OCI et façonné son fonctionnement. Il prétend que la TCI, elle, n’a exclu personne en huit ans. Bien que connaissant des militants qui semblent pourtant ne pas avoir eu la berlue quand ils ont été mis dehors, ou ont appris leur « départ », je n’irai pas chipoter : les astres morts n’ont plus trop besoin de grandes purges, et il n’y a pas eu de « grandes purges » dans l’appareil lambertiste depuis 1993 puis dans ses deux tronçons, mais beaucoup de petites mesquineries sans doute, et autres mises à l’écart individuelles avec cordon sanitaire, n’osant même pas s’appeler du nom d’exclusions, mais qui en sont. Notons d’ailleurs que les statuts de l’OCI ne prévoyaient pas que l’on puisse quitter soi-même l’organisation, sensée être seul sujet agissant dans ces relations : la radiation soldait en fait un départ, l’exclusion étant censée désigner un « ennemi ».

L’OCI vivante et bien vivante avait de fort belles purges, si j’ose dire. Il est vrai que D. Gluckstein, qui, en ce temps-là était, selon lui, « pabliste », n’a pas vraiment connu la vivante OCI : il est le terne exécuteur testamentaire de l’étoile rabougrie.

Démarrant sur les purges, D. Gluckstein commence par faire un exercice de style sur une purge ancienne, qui fut selon lui une rupture politique, une prise de distance, celle de Robert Chéramy en 1960. Il est effectivement un peu rapide de réduire cet épisode à une « purge », mais inversement, il ne se réduit pas à la bonne franquette entre braves militants qui, un beau jour, constatent qu’ils ont des désaccords, selon D. Gluckstein. La documentation existe : dans mes articles sur Pierre Broué et dans la thèse de Jean Hentzgen. Sans développer ce point ici secondaire (je pourrais si nécessaire y revenir et j’en ai donné une interprétation dans mon article sur la thèse de Jean Hentzgen), disons que ce fut un débat politique nécessaire, qui fut, comme pour toutes les vraies « purges » d’ailleurs, tronqué, en l’occurrence sur la nature du PSA puis du PSU et les conditions d’interventions d’alors, et qu’elle ne s’est pas limitée au seul Chéramy, mais à tout l’ancien noyau intervenant dans le SNES-FEN en dehors de Pierre Broué – un « mauvais signal » pour l’organisation, mais pas une catastrophe. Pas encore.

Daniel Gluckstein, en tout et pour tout, en matière de purges, prétend « réfuter » le livre de Mauduit et Sieffert sur Fraenkel, sur le groupe Avant-Garde Israël, et sur la seule exclusion d’Alexis Corbière en 1993. Pas un mot sur les exclusions clefs de Varga, la pire de toutes les purges qui eut à certains égards un rôle fondateur, scellant les traits d’appareil de l’organisation, ni sur celles de Just et de Broué, et seulement une allusion à celle de Berg consistant à faire croire à son auditoire que les auteurs reprennent une version (peu reluisante pour Lambert) que Berg leur aurait donnée, alors qu’ils la mettent en doute. Toutes purges auxquelles Mauduit et Sieffert donnent une grande importance, à juste titre. Rien non plus sur la purge visant Langevin, Panthou et Vania (Roland Michel) en 1992, dont ne parlent pas, il est vrai, Mauduit et Sieffert. Les militants curieux, s’il y en avait, écoutant leur dirigeant, seront donc restés sur leur faim car, manifestement, les seules purges sur lesquelles D. Gluckstein est ici en capacité d’exercer son pauvre bagout sont les purges, disons, les plus « périphériques ».

Sur Fraenkel, toute son argumentation tient en deux points : Fraenkel aurait dit avoir « devancé » son exclusion, c’est donc qu’il n’a pas été exclu (c’est bien le contraire qui fut enseigné dans l’OCI pendant 20 ans : pensez-vous, une clique « sexualo-sectaire » : en réalité, Fraenkel sachant la décision prise ne s’est pas rendu à son « tribunal »), et Mauduit et Sieffert datent de « 2006 » une attaque de Stéphane Just à un congrès contre lui, ce qui est manifestement absurde : cela l’est tellement que la coquille ou faute de frappe est évidente, D. Gluckstein le sait mais son mépris de son auditoire lui permet de plaisanter sur cette prétendue erreur grossière. C’est tout : rien sur le contenu politique et la portée de l’élimination de celui qui fut à la fois le responsable à la formation de tous les jeunes de l’organisation pendant huit ans et le pionnier de la thématique de la « révolution sexuelle » en France !

Sur Avant-garde Israël, D. Gluckstein prétend qu’une discussion publique a eu lieu mais il n’a qu’une seule « source » à montrer : un bulletin intérieur de 1972, concernant en fait l’éclatement de l’affaire Varga dont il évite de parler, dans lequel un lecteur attentif pourrait constater que ce groupe avait des positions indépendantes sur la plupart des sujets. Remarquons bien ici le procédé de petit procureur falsificateur de D. Gluckstein s’adressant à cet auditoire qui doit gober tout ce qu’il lui raconte. Le nom de ce groupe, Avant-Garde Israël, signifie Avant-Garde en Israël, et se réduisait d’ailleurs souvent à « Groupe Avant-Garde », suite à leur départ/exclusion du Matzpen en 1970, et à partir de 1972 il se désigne comme « Ligue ouvrière ». Or, ce nom devient dans la bouche de D. Gluckstein Avant-Garde d’Israël, comme si cela voulait dire, en somme, « pointe avancée de l’Etat israélien » ! Cela facilite la suggestion selon laquelle ils étaient des « sionistes », crime gravissime. Ces militants – majoritairement arabes – soulignaient en effet qu’il existe un peuple judéo-israélien, lequel, pour D. Glucskstein, n’existe pas (« les faits ! les faits ! » …). Ils ont été abandonnés comme le racontent Mauduit et Sieffert, officiellement exclus en 1975, et ceux de leurs membres qui ont rejoint le courant international de l’OCI sont rapidement passés au SU. Rien de tout cela dans les commentaires de D. Gluckstein, qui se contente de cracher à son auditoire que c’était « des sionistes » !

Dans la foulée, D. Gluckstein prétend que le POR bolivien (Parti Ouvrier Révolutionnaire, une organisation d’un poids historique notable) n’a pas été exclu mais qu’il s’est agi d’une séparation politique car le POR voulait pousser trop loin l’unité « anti-impérialiste ». Il brandit sous le nez de son candide auditoire un bulletin intérieur de 1974 où se trouvent des discussions OCI/POR à ce sujet. D. Gluckstein, ici, ment : le POR bolivien et l’organisation Politica Obrera d’Argentine, ainsi qu’un groupe chilien liée à cette dernière, ont bel et bien été exclus explicitement du courant international que dirigeait l’OCI, en janvier 1979, et pas à la suite de la discussion dont parle D. Gluckstein, mais sous la calomnie grotesque de s’être rangés « au ban du mouvement ouvrier » en se mettant à la solde des « syndicats » policiers verticaux chiliens et du péronisme argentin. Tout cela est parfaitement documenté et D. Gluckstein pourrait à ce sujet tirer encore quelques profits des travaux historiques fait par des gens qui ne sont pas, eux, des charlots, comme par exemple la biographie de Guillermo Lora par Vincent Présumey, disponible sur le site d’Aplutsoc à la rubrique « documents ».

Enfin, sur la purge de 1993, D. Gluckstein ne parle que d’Alexis Corbière, alors que ce fut tout un groupe qui fut exclu, ou plutôt trois d’un coup, chacune de leurs figures (Pedro Carrasquedo, Antonio Guzman et Alexis Corbière) ayant eu, immédiatement, un parcours différent. Déformant grossièrement les indications, ici fort précises, de Mauduit et Sieffert, D. Gluckstein justifie cette fois-ci l’exclusion de Corbière, car son groupe aurait détourné les moyens de l’organisation pour tirer son propre journal. P. 146 (là, D. Gluckstein ne donne pas la page !), les auteurs indiquent ce qu’il en fut réellement de ce prétexte à purge, monté de toute pièce par le membre du Bureau Politique Seldjouk, Daniel Gluckstein à la ville.

Assumant donc cette dernière « grande purge » dont il fut l’orchestrateur (comme, déjà, celles visant Broué en 1989, et Langevin en 1992), D. Gluckstein, à 47 minutes de son pensum, présente pourtant Alexis Corbière comme « celui que je suis censé avoir exclu de la pire manière », lorsqu’il dit l’avoir rencontré « sympathiquement » pour le compte du PT/POI en 2008, au moment de la constitution du Front de Gauche, pour affirmer que les relations entre le courant lambertiste et les mélenchoniens furent alors nouées entre « moi » et Alexis Corbière (ce dont nous ne doutons pas !).

Aux « purges » est relié le thème de la « violence » dans l’organisation. D. Gluckstein se livre, longuement, à un grand numéro sur le « contexte de l’époque » quand les staliniens cherchaient à terroriser physiquement tout ce qui était à leur gauche, dont une partie croyait à la guérilla. Tout cela est vrai, mais ce n’est pas le sujet : le sujet, c’est la violence dans l’organisation, notamment lors de la purge des purges, la mère de toutes les purges que fut l’effroyable affaire Varga, sur laquelle D. Gluckstein n’a rien à dire et ne dit rien. Or, c’est bien le SO de l’OCI, pas celui du PCF, qui, pendant des années, s’est acharné sur les militants de ce courant, blessant gravement plusieurs d’entre elles et eux.

Tout ce qui précède n’est au fond, selon Gluckstein, que hors d’œuvre par rapport au pire du pire, au plat de résistance qu’il annonce à son auditoire après à peu près 50 minutes de causerie. Il n’en est naturellement rien : ce qui précède, sur l’osmose amicalo-fromagère-syndicaliste et sur les « purges », est essentiel, mais devait être émietté, dissimulé, dispersé en petits morceaux plus ou moins digestes séparément, mâtinés de mensonges directs et de mensonges par omission. Ce qui va suivre vise à faire s’exclamer les militants décidément pris pour des ânes, censés faire une moue de dégoût suprême devant ce qui va à présent leur être révélé. Pensez donc : Mauduit et Sieffert auraient accusé Lambert d’avoir été un collabo pendant la guerre !

Cette élucubration diffamatoire repose sur la citation, tronquée par Gluckstein, d’un passage p. 84 où les auteurs résument à grand traits le parcours militant de Pierre Lambert, qui, pendant la guerre, appartenait au groupe-fraction d’Henri Molinier, lequel préconisait, en 1941, l’entrée dans le RNP de Déat (et dans le PCF, ajouterais-je). Henri Molinier lui-même n’était en rien collaborationniste et est mort dans les combats de la libération de Paris – il ne se considérait pas pour autant, au sens de l’époque, comme de la « Résistance », contrairement à ce que déclare D. Gluckstein montrant sa légèreté de charlot envers les faits et envers l’histoire. Lejeune (Lambert) s’est opposé à l’orientation de Testu (Henri Molinier). Après avoir qualifié le projet de H. Molinier d’ « entrisme nauséabond », les auteurs du livre écrivent : « Il semble en vérité qu’il [Lambert] n’a jamais franchi le pas : en font foi ses écrits dans le bulletin intérieur de l’époque, par lesquels il condamne sans ambiguïté le choix de « Testu », le pseudonyme de Molinier. C’est d’ailleurs au même moment qu’il intègre la CGT. » (en fait, ce sera un peu plus tard).

C’est donc bien sans ambigüité que Mauduit et Sieffert séparent Lambert de toute tentation d’intégration dans des organisations relevant de la collaboration (et il faut préciser que même si la position de Testu, qu’il a défendue un semestre, était folle, elle ne relevait pas pour lui de la collaboration). Mais devant son parterre de militants menés par le bout du nez, D. Gluckstein tronque toute la citation du livre aux mots : « Il semble qu’il [Lambert] n’a jamais franchi le pas … ».

Et c’est sur cette pierre qu’il bâtit son église : le « dénommé Laurent Mauduit » manie « l’insinuation », or « Une insinuation est pire qu’un mensonge ».

Or, que fait Gluckstein au moment même où il assène cette sentence de petit inquisiteur ? Il insinue consciemment à ses militants que les auteurs de ce livre cherchent à amalgamer nazisme et trotskysme. Il distille la haine pure : Médiapart, ce « machin » qui mérite la « détestation », aurait déjà tenté de monter de telles accusations dans un livre d’Edwy Plenel datant de 1999 – Gluckstein affirme mensongèrement que Plenel aurait traité Lambert de « nazi ». En réalité dans ce livre, nous n’avions qu’ une interrogation, légitime et méritant discussion, sur les positions exactes de Lambert, dont Plenel n’avait pas une haute estime, pendant la guerre.

Naturellement, D. Gluckstein tait le fait que c’est le journal en ligne Médiapart qui a clos cette discussion légitime en publiant en Une, le 1° juin 2017, la plus importante et éclatante défense de l’honneur des trotskystes pendant la seconde guerre mondiale en France, contre les calomnies de ceux qui parlaient de « lepénotrotskystes » et avaient voulu faire croire, lors des présidentielles de 2017, par la voix de M. Jacques-Alain Miller, psychanalyste de son état, que Lambert serait allé au RNP ou aurait soutenu un « entrisme » quelconque dans le RNP : cet article exposait les faits, la vérité, sur ce point.

Gluckstein et son parti, comme d’autre part le POI, étaient alors aux abonnés absents – trois ans plus tard, le POI, en 2020, a salué cette tribune dans IO, Gluckstein est resté coi.

Au fait, les auteurs de cette tribune ? Michel Broué, président de l’association des Amis de Médiapart, Benjamin Stora, historien, et Vincent Présumey. Comme dirait Gluckstein : tout cela est public, vérifiable, etc., etc.

Et tout cela est tu dans les rangs du PT/POID où « il semble » que « Médiapart » amalgame trotskysme et collaboration, ainsi d’ailleurs que trotskysme et CIA, puisqu’il se livre encore au même exercice répugnant sur les mots « il semble » à propos des développements du livre sur l’histoire de FO, qui sont en fait surtout consacrés à réfuter les préjugés staliniens sur cette confédération. Au passage, D. Gluckstein laisse planer le doute sur l’appartenance d’Irving Brown, émissaire de l’AFL-CIO de 1945 aux années soixante, à la CIA. Triste guignol, vraiment, qui peut douter de ce fait-là et ne pas douter du complot des faussaires de Médiapart …

On en viendrait, en défendant la vérité, à défendre Lambert, surtout le jeune militant Lambert, contre ces méthodes de « défense de Lambert », qui n’étaient alors pas les siennes. D. Gluckstein s’illustre encore, à un autre moment, à propos de la position de la FER le 10 mai 1968 appelant à quitter les barricades, présentée p. 105 du livre comme ayant été dictée par Lambert alors en vacances … au Portugal.

Et de s’indigner que l’on puisse prétendre qu’un tel dirigeant ouvrier puisse avoir une telle destination de vacances (c’était alors la dictature au Portugal), puis de se lancer dans un exposé bouffon sur les cabines téléphoniques qui, soi-disant, n’existaient pas en 1968. La clef de l’énigme, si énigme il y a, c’est que le refus des barricades venait de Stéphane Just, mandaté par Lambert, absent, et qui avait probablement discuté avec lui des méthodes à avoir dans le mouvement étudiant, conduisant à cette décision calamiteuse.  Je ne sais, quant à moi, si Lambert était à un congrès syndical ou en vacances je ne sais où. La version du Portugal, je l’ai entendue, et elle vient manifestement de ce que Claude Chisserey, suicidé en 1981, a confié aux auteurs (et à d’autres). S’il était à un congrès syndical il devrait y avoir des traces écrites : si elles existent elles sont inconnues à ce jour et D. Gluckstein s’abstient de les produire (c’est donc qu’il ne les a pas, car il ne se priverait pas de les exhiber : ce serait de bonne guerre !). Ce qui est certain, c’est que lui, Gluckstein, n’y était pas (moi non plus) et n’a donc aucune preuve de l’histoire qu’il raconte en ce « vendredi marxiste » 2 février 2024, comme quoi c’est Lambert qui aurait, le premier, critiqué, dès son retour, la fameuse « erreur des barricades » …

J’ai à peu près traité de l’essentiel de ce marais indigeste. Il est intéressant aussi de signaler ce dont D. Gluckstein ne parle pas dans le livre de Mauduit et Sieffert. Rien à propos des portraits de militants, et rien sur le chapitre concernant les campagnes internationalistes et notamment la campagne victorieuse pour la libération du dissident ukrainien de gauche séquestré dans une prison psychiatrique en URSS, Léonide Pliouchtch. Cela n’a rien d’anodin : l’un des thèmes majeurs de D. Gluckstein à ses propres yeux consiste à traiter ce livre de franco-français car il ignore la « IV° Internationale ». Or, le livre est bien plus « international » que sa dénonciation de petit chef franchouillard qu’il nous offre là, laquelle donne la vraie mesure de sa prétendue « IV° Internationale » !

Entre les deux branches de la boutique, seule celle de D. Gluckstein s’est donc exprimée. Le POI n’a rien dit à ce jour, ni Mélenchon, et ils ne font qu’un sur ce sujet comme sur bien d’autres. Bien entendu, le fait que Dan Moutot et Daniel Shapira aient rencontré les auteurs alors que lui-même n’a pas donné suite à leur demande de rendez-vous comble d’aise D. Gluckstein, qui y voit la preuve que l’essence de la continuité de Lénine-Trotsky-Lambert est bien au chaud dans son fonds de commerce à lui et pas dans celui des rivaux qui discutent, eux, au bistrot, avec le diable : Médiapart !

Mais au fond, c’est une division objective des taches entre eux : D. Gluckstein nie toute relation profonde, historique, entre Mélenchon et Lambert, Mélenchon et l’OCI, faisant en somme une partie du travail si, d’aventure, Mélenchon, Moutot, Lagrave et Shapira devaient avoir quelque chose à dire.

En conclusion, Gluckstein s’aventure encore sur le terrain de la morale. Les auteurs du livre auraient falsifié Trotsky en s’inquiétant, dans leur conclusion à eux, du jeu dangereux qu’il aurait joué à propos de la fin justifiant les moyens. Trotsky, pontifie-t-il, explique en vérité que n’importe quels moyens ne conviennent pas à la finalité révolutionnaire. C’est exact : dans Leur morale et la nôtre, Trotsky a des élans d’indignation qui confirment malgré lui la validité de l’universalité de la morale chez lui, les pires méthodes ne convenant pas aux bonnes fins. Et l’on pourrait facilement démontrer que ce petit ouvrage est un peu kantien, en fait, tout en refusant de l’être … mais ce n’est certainement pas ce que voulait dire Gluckstein, à supposer qu’il soit à même de le comprendre.

Trotsky tient aussi à préciser que les méthodes de tromperie sont nécessaires dans la guerre des classes (il pense singulièrement à la guerre civile). C’est cela, et uniquement cela, que D. Gluckstein retient : seraient bonnes les méthodes qui améliorent le moral de notre classe, uniquement, et contre les adversaires de classe, hé bien tout est permis. Que cette classe, le prolétariat, soit plus qu’une classe et représente l’humanité et donc cet acquis historique concret que constituent les valeurs universelles, est au-dessus de son entendement.

L’essentiel est bien entendu que pour D.Gluckstein, tout est permis avec les ennemis de classe : que recourir aux fakes news, aux crimes de masse, à la torture … avec les ennemis de classe, soit préjudiciable aux intérêt du prolétariat, il ne semble pas s’être élevé à ce niveau de conscience, conscience de classe et conscience humaine. Or, il a commencé son prêche en précisant bien que le livre de Mauduit et Sieffert est « une arme dans la guerre des classes », n’est-ce pas.

Donc, il est permis, il est même recommandé, d’user avec eux (et avec l’auteur de ces lignes) des moyens dont il les accuse et qui sont, systématiquement, les siens : mensonge direct, mensonge par omission, insinuation calomnieuse, citations tronquées, etc.

Il est permis, il est même recommandé, de n’user QUE de ces méthodes-là : car une fois que l’on enlève les mensonges directs, les mensonges par omission, les insinuations calomnieuses, les citations tronquées, que reste-t-il de l’édifice de D. Gluckstein ? Il n’en reste rien. Pas de contenu politique. La contradiction politique argumentée n’existe pas ici. Ce qui vise à interdire tout débat, et aucun débat en effet ne saurait avoir lieu dans ces termes.

Car dans le fond et dans la forme, nous ne sommes pas là dans la sphère de celles et de ceux qui aspirent à l’émancipation humaine, à la révolution. Je pense pour ma part que la révolution prolétarienne, repensée, est d’une brûlante nécessité : c’est là une chose qui me distingue des auteurs de ce livre, sans doute, mais le débat est possible parce que nous parlons un langage commun où une vérité est une vérité, un fait est un fait, un point à élucider est un point à élucider, une interrogation est une interrogation, les méthodes sont celles de la franchise et excluent la manipulation.

Dans le fond, avec Seldjouk, nous ne sommes pas dans la sphère du combat révolutionnaire, mais dans celle de l’autoreproduction d’un appareil ayant son rôle imparti de par la division du travail dans la société capitaliste, celui de petit frigo où enfermer des militants mus au départ par des aspirations réelles.

Quel mépris, d’ailleurs, il manifeste tout du long envers ces militants : la vraie cible des méthodes du mensonge et de la falsification qu’il prétend s’autoriser envers les ennemis de classe, mais ce sont EUX, bien entendu !

Un exemple : Lionel Jospin aurait été « trotskyste » tant qu’il payait ses phalanges à Lambert. C’est à cela qu’est ramené l’engagement révolutionnaire d’un individu, alors qu’il est évident qu’il ne s’estimait plus tel depuis des années. Et puis, en 1988, quand il devient ministre, il n’est plus « trotskyste » puisqu’il a cessé de payer ses phalanges !

Et si, ministre, il avait continué à les payer, il l’aurait encore été ? Sans doute …

La forme va avec le fond. Loin, très loin, des jeunes et moins jeunes, qui tous les jours, luttent pour la vie et aiment, travaillent, combattent, loin, très loin de ces jeunes qui entrent dans le combat pour sauver le monde humain de la destruction environnementale, préoccupation totalement effacée de l’univers grisâtre de tels prêches, loin, très loin, de ce que furent les belles figures de l’OCI signalées dans le livre de Mauduit et Sieffert, loin, aussi, de Lambert et de Just eux-mêmes aux moments magnifiques et terribles de l’OCI, la vraie, nous avons là tout le style jésuitique d’un petit vicaire de sous-préfecture entretenant son parterre de chanoines, dans une médiocrité pathétique de style et de pensée.

Estimons-nous heureux et fiers de ressentir un tel contraste !

VP, le 12/02/24.