Contrairement à la tonalité « tristounette » de certains articles de presse, notamment ceux de Mediapart et du Monde qui n’ont d’ailleurs vu que quelques centaines de manifestants à Paris là où il y en a bien eu 6000, les militants du RESU (Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine) en France tirent un bilan positif de la séquence d’évènements liés au triste premier anniversaire, non de la guerre (elle a commencé en 2014), mais de l’attaque de toute l’Ukraine à visée génocidaire.

Ce fut d’abord le meeting du RESU du jeudi 23, où se sont exprimés les Ukrainiens Yuri Samoilov, syndicaliste de la KVPU, et Vitali Dudyn, du Sotsialnyi Rukh, en visio de K’yiv, et Jean-Pierre Pasternak, de l’Association des ukrainiens de France, l’universitaire Bertrand Badie, l’historien Gilles Manceron par un message, la Ligue des droits de l’homme, le secteur féministe du RESU, Solidaires, la FSU et la CGT, devant une centaine de participants.

Allez donc expliquer aux réfugiées ukrainiennes que c’est l’OTAN qui fait la guerre …

Ce fut ensuite la manifestation parisienne du samedi 25, avec des milliers de participantes, d’abord, et de participants, de l’émigration ukrainienne – et russe, et bélarusse, et géorgienne, et tatare – dont de nombreuses réfugiées récentes, heureuses de voir des manifestants français exiger « des armes pour la résistance, pour chasser Poutine ».

Manifestation Paris le 25/02/2023. Le contingent des Russes contre la guerre de Poutine

Dans la manifestation, le pôle constitué par la banderole des syndicalistes et les deux banderoles du RESU a été très remarqué, approuvé et photographié. Nous avons ainsi affirmé haut et fort que c’est aux exploités qu’il appartient d’assurer la victoire de l’Ukraine. C’est en étant là, nombreuses et nombreux, que nous avons affirmé le soutien indépendant du mouvement ouvrier et des féministes à l’Ukraine, indépendant aussi des quelques hommes politiques bourgeois présents dans la manifestation et dans le podium final, où le RESU est intervenu au début.

Meeting final du 25/02/2023. Prise de parole de Mariana Sanchez pour le RESU (Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine)

Cette présence découle de la mobilisation pour les retraites, qui a pour l’heure verrouillé l’intersyndicale sur le mot-d’ordre de retrait et permis du même coup de l’unir sur le mot-d’ordre de retrait des troupes russes de toute l’Ukraine. Cette unité n’a été brisée que par la direction de FO se déclarant favorable aux cessez-le-feu pour « négocier ». On verra si cela vaut aussi envers Macron …

A la même heure, les « pacifistes » PCF-Mouvement de la paix-ARAC,POI-POID-LO … rassemblaient, selon leurs dires, environ 500 participants pour le cessez-le-feu et la poursuite de l’occupation des territoires ukrainiens et donc de la guerre.

A Nice, Saint-Brieuc, Chartres, Lyon, Toulouse, Cahors, Valence, ailleurs en France, comme à Londres ou Bruxelles, le RESU était aussi dans la rue pour cet « anniversaire ». L’heure est à l’opiniâtreté sur ce « troisième front » décisif, s’ajoutant à la résistance armée et à l’auto-organisation civile : celui de la solidarité internationaliste.

Une des banderoles du RESU