Syndiqués, le savez-vous ? La confédération CGT est signataire (avec la FSU et Solidaires parmi les syndicats) de l’appel à manifester du Trocadéro vers l’ambassade russe samedi 10 décembre à 14 heures, pour le retrait des troupes russes de toute l’Ukraine.

Hé bien non, souvent, syndiqués, vous ne le savez pas, parce que votre syndicat soit ne le sait pas lui-même, soit ne vous l’a pas dit. On peut s’interroger sur la diffusion de cette prise de position syndicaliste, indépendante, internationaliste, auprès de toutes les structures, Fédés et UD, de la CGT. Il n’y a guère de doute qu’un certain nombre de responsables s’assoient dessus, sans doute par crainte de la frénésie des campistes, « PCF orthodoxes », « insoumis », pro-FSM dont sont membres le « syndiqué » Loukatchenko et les auxiliaires des Chambres islamiques du travail aux ordres des tueurs de femmes en Iran, du POI, du POID, de Lutte ouvrière : de toutes les forces pour qui le mot d’ordre allant vers la paix ne doit surtout pas être la défaite de Poutine, mais son installation éternelle dans les zones occupées, par le « cessez-le-feu ».

Honte à tout « pacifiste » qui habille cette infamie du beau nom de « paix » ! Honte à ceux qui se prétendent internationalistes et traitent d’agents de la CIA quiconque combat Poutine !

Camarades responsables CGT apeurés à l’idée d’avoir affaire aux énervés de service FSM, PRCF, POI, ou simplement le « mec au courant qu’il y a des nazis en Ukraine » … n’ayez pas peur !

Le syndiqué de base, lui, n’est pas comme ça. L’ouvrier, l’employée, la femme de ménage, le contrôleur SNCF, le technicien …, eux, comme tous les travailleurs, détestent les envahisseurs qui massacrent et violent, et comprennent très bien, sans nourrir la moindre illusion sur les manœuvres des Macron et des Biden, que Poutine est une ordure qu’il faut renverser !

Et puis, franchement, ce type de rétention d’information en évoque d’autres. Les ouvriers opérateurs des raffineries se sont mis en grève progressivement à partir du 21 septembre dernier. Comment avons-nous été au courant ? Croyez-vous que les chefs pro-FSM de la FNIC-CGT ont informé les gens ? Certainement pas ! Pas plus que la confédé, d’ailleurs, et c’est dommage dans les deux cas. Les gens ont été au courant quand le gouvernement de Macron s’est mis à faire des démentis sur la pénurie de carburant dans les stations-services ! Et ces derniers jours, des contrôleurs SNCF s’organisent eux-mêmes pour que toutes les primes deviennent du salaire, une revendication largement partagée, et ils appellent à la grève : la puissante Fédé cheminots et ses sections pro-FSM à Trappes ou Versailles laissent passer le train. On découvre une grève ultra majoritaire des contrôleurs quand il n’y a pas de trains !

Hé oui, il y a un point commun : à chaque fois, il s’agit de lutte de classe et d’action indépendante des travailleurs eux-mêmes. Car la manifestation du 10 décembre, suscitée par la branche française du Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine, repose sur la solidarité de terrain avec des femmes et des hommes d’Ukraine engagés dans le Mouvement social ukrainien, dans les syndicats, dans les groupes féministes, dans les comités anti-autoritaires et, oui, dans la Défense territoriale et dans l’armée. L’émancipation des travailleurs et des peuples sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Place au seul syndicalisme : le leur !

Alors, le syndicalisme de classe et de masse, ça doit être aussi, ça doit être maintenant, dans la rue à Paris le 10 décembre, contre Poutine et tous les impérialismes, pour le retrait des troupes russes de toute l’Ukraine !

Les syndiqués CGT d’Aplutsoc.