Pour la démocratie syndicale sans laquelle on ne peut organiser les luttes et les grèves nécessaires à la satisfaction des revendications !
Le 20 octobre prochain au tribunal de Bobigny (93), la direction de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie (FTM) entend obtenir de la justice l’exclusion de la CGT de 16 militants du syndicat historique de PSA Poissy. Sont particulièrement visées les figures de Jean-Pierre Mercier, DS central CGT du groupe PSA-Stellantis jusqu’à son démandatement par la FTM, et de Farid Borsali, secrétaire général du syndicat.
La guerre lancée depuis plus de 18 mois par la FTM contre un syndicat historique dans le secteur de l’automobile, syndicat qui a du faire face pendant des décennies aux coups et aux provocations d’un patronat de combat pour imposer l’expression des revendications des salariés, a un caractère surréaliste à l’heure où la crise rend nécessaire le renforcement des moyens de lutte des salariés.
Cette exclusion va livrer au patronat des dizaines de militants syndicaux à Poissy et ailleurs dans le groupe PSA où il y aura des suites semblables. Démandatés par la FTM, exclus de la CGT, ces militants dont la plupart totalisent de très nombreuses années de lutte contre leur direction, vont subir la vengeance du patron qui n’attend que cela. On ne saurait douter des procédures disciplinaires que les DRH tiennent sous le coude, prêts à frapper.
Nous reviendrons plus longuement dans un prochain article sur le contexte de cette offensive bureaucratique, destructrice du syndicat. En attendant, nous appelons tous nos lecteurs et amis à signer la pétition, à faire circuler l’info dans leurs syndicats, et pas seulement dans la CGT !, à participer au rassemblement du 20 octobre au tribunal de Bobigny.
Il ne peut y avoir qu’un seul bénficiaire à cette chasse aux sorcières dans le syndicat, c’est le patron de PSA Stellantis. Cette répression ne peut que produire des perdants, ce seront tous les salariés de PSA Stellantis interdits de s’organiser par eux-mêmes. Il y aura la honte pour les bureaurates de la FTM qui rêvent de concertation et de dialogue social à l’heure où la crise économique comme la crise climatique vont poser des problémes de licenciements, de fermetures de sites et de reconversion dans toute l’industrie automobile.
Avant cette échéance judiciaire, les militants CGT visés par cette répression au service du patronat ne relachent pas leur action quotidienne : la mobilisation pour l’augmentation des salaires est portée par ces militants à travers plusieurs débrayages par sites ou ateliers. La généralisation de la grève dans tout le groupe Stellantis pour arracher les hausses de salaire sera la victoire de tous les salariés contre les bureaucrates corrompus !
Signez la pétition de soutien :
Participez massivement au rassemblement de 12H à 14H au tribunal de Bobigny (devant l’annexe du tribunal au 1, promenade Jean-Rostand ) le jeudi 20 octobre.
Metro ligne 5 ou Tram T1.
La video de la CGT PSA Poissy à la manif parisienne du 29 septembre
Arguments pour la lutte sociale 
J’aurais voulu connaître le contexte et les détails de ce conflit. Qu’est-ce que la direction de la FTM reproche au syndicat PSA Poissy ?
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Pour répondre vite à Jean-Pierre avant de plus amples développements :
– d’être capable de faire vivre démocratiquement un syndicat en tenant le congrès du syndicat en présence de 200 salariés du site un dimanche (Y’en a beaucoup qui font çà ? Réunir démocratiquement et massivement les syndiqués en dehors des heures de travail, un dimanche …)
– réussir à tenir une assemblée extraordinaire et massive des syndiqués à Montreuil dans les murs de la confédération et obtenir un soutien quasi-unanime des votants en faveur de l’équipe animant le syndicat, pour se voir répondre par le délégué de la FD : « ce vote ne vaut rien ! »
– organiser des grèves et des AG dans les ateliers
– ne pas pratiquer le « dialogue social et la concertation »
– bref perturber les rêves de Martinez (cf. interview de ce dernier dans Libé en septembre) de finir sa carrière professionnelle comme conseiller social du PDG de Renault : quelle ambition pour un futur ex-secrétaire général de la CGT ! Quelle naïveté à défaut de corruption – çà palpe combien un conseiller social qui parle à l’oreille du PDG ? – ! Quelle déchéance stratégique de croire que l’on peut influer sur les choix du patron en chuchotant à son oreille !!…
Regarde la vidéo en fin de notre article : on y voit le secrétaire de la FTM, Sanchez, répondre à l’interpellation de JP Mercier lui demandant s’il y avait trop de syndiqués pour se permettre de dégommer un syndicat qui fonctionne, lutte et recrute, « t’en fait pas : je vais continuer à semer ma merde ! ». Avec de tel justificatif, on a un aperçu des visions stratégiques des sommets d’une des plus puissantes FD de la CGT …
L’approche d’une crise économique et sociale dans l’industrie automobile sous l’effet en particulier du changement climatique et de la fin de la filière essence et gaz-oil, va créer des tensions sociales pour lesquelles la direction de la FTM ne veut surtout pas d’emmerdeurs gréviculteurs dans ses pattes.
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