Le 24 février, la Russie a lancé une invasion militaire illégale et injustifiée contre un État souverain et indépendant, l’Ukraine. Nous, partis progressistes d’Ukraine, de Lituanie, de Finlande, de Tchéquie, de Roumanie, de Pologne, condamnons fermement cette invasion qui contrevient à toutes les valeurs que nous défendons.

Nous nous opposons catégoriquement à un ordre où le plus fort impose sa volonté par la force sur le plus faible, et c’est comme cela que l’agression lancée par Moscou doit être vue. Le peuple ukrainien a un droit fondamental à vivre libre, à choisir ses dirigeants et à se gouverner par lui-même. Le futur de l’Ukraine devrait dépendre uniquement de la décision libre et indépendante de son peuple. C’est donc avec fierté et détermination que nous exprimons notre solidarité avec le peuple ukrainien dans son combat pour sa dignité et sa souveraineté.

Une telle solidarité ne doit pas rester un slogan vide. Face à l’agression qu’elle n’a pas provoquée, l’Ukraine a besoin d’aide pour résister aux forces russes et assurer la sécurité de ses citoyens. Nous appelons tous les gouvernements de nos pays et l’Union Européenne à fournir toute l’assistance nécessaire. Nous soutenons, entre autres, l’envoi de matériel militaire, la fourniture d’eau, d’alimentation et d’assistance médicale pour les civils et la mobilisation de tous les canaux diplomatiques possibles pour établir des couloirs humanitaires permettant l’évacuation des civils et la fourniture de moyens matériels.

Notre solidarité s’exprime aussi en faisant écho aux revendications du mouvement ukrainien Sotsialniy Rukh (Mouvement Social) et des syndicats ouvriers. L’Ukraine a succombé à une dette extérieure massive et a dépensé environ 10 à 15 % de son PIB pour son service. Des prêts internationaux, dont ceux du FMI, ont été accordés à la condition d’une réduction des dépenses sociales et leur remboursement obligeait les gens à rogner sur leurs besoins vitaux et à appliquer l’austérité sur les services de base de l’économie. Aujourd’hui, l’État a besoin de ressources pour protéger sa population civile et fournir le logement aux personnes déplacées et les soins aux blessés. L’Ukraine doit être libérée du fardeau de la dette extérieure et de la pression destructrice du néo-libéralisme. C’est pourquoi, nous appelons la BCE à prendre en charge le coût de son entretien.

Nous restons attentifs au sort de tous les réfugiés qui entrent dans nos pays, fuyant la guerre en Ukraine. Nos gouvernements doivent être tenus responsables pour assurer que tous les réfugiés reçoivent les mêmes droits et traitements que leurs citoyens ; cela concerne les conditions de travail, l’accès au logement et à l’éducation aussi bien que la santé et tous les autres services publics. Dans ce contexte, nous appelons l’Union Européenne à assurer sa solidarité et son soutien financier pour consolider les systèmes sociaux des pays d’accueil.

En même temps, nous devons nous assurer qu’une pression constante est mise pour forcer la Russie à arrêter son agression et à retirer ses troupes du territoire ukrainien. L’Union Européenne et ses états membres doivent agir avec fermeté et sans tenir compte des intérêts commerciaux et du lobbying. Nous appelons à la confiscation des biens des oligarques russes en Europe et à leur transfert à l’État ukrainien. Nous demandons également l’exclusion de Sberbank et Gazprombank du réseau SWIFT et à un arrêt immédiat des importations d’énergie fossile de Russie dans l’UE. Nous pensons que nous pouvons user des effets de ces sanctions sur nos systèmes énergétiques pour hâter la transition énergétique verte et juste socialement.

Signataires :
Sotsialniy Rukh (Ukraine)
Vasemmistoliitto (Finland)
LKairiųjų aljansas (Lithuania)
Budoucnost (Czech Republic)
Jsme Levice (Czech Republic)
Demos (Romania)
Razem (Poland)

Le 8 mars 2022.