Commençons par les aspects positifs de ce livre, certes intéressants mais limités par l’analyse essentiellement philosophique. L’auteur pose la question à propos de ce nouvel obscurantisme qui gagne les milieux de gauche contre les Lumières. « Quelle mouche les a donc piqués ? » pose t’elle. Les intellectuels de la gauche historique se situaient dans la continuité du combat des Lumières. Ils considéraient que le prolétariat devenant classe politique intégrait dans son corps de doctrine pour l’émancipation sociale, l’apport considérable des matérialismes du 18ème siècle et des découvertes des sciences de la nature.
On assiste aujourd’hui à une mise en cause, bien sûr du matérialisme historique rendu responsable des dictatures « communistes » du XXème siècle, mais aussi de toute forme de rationalisme, par des penseurs ou courants qui eux défendraient la vraie modernité. Pour Stéphanie Roza s’ouvre à la fin de la seconde guerre mondiale un horizon intellectuel qui met en cause, non seulement les fondements de la pensée progressiste, mais encore la perspective même de l’émancipation socialiste.