Le Premier ministre Édouard Philippe déclarait en décembre dernier devant le Conseil économique et social que “les femmes seront les grandes gagnantes” de la réforme des retraites.
Le mensonge était suffisamment énorme pour emporter immédiatement un succès retentissant.
« Les grandes gagnantes » comme se surnomment désormais ses victimes les plus sévèrement frappées et les plus mobilisées mettent largement en avant l’exigence du retrait de sa réforme des retraites pour appeler à manifester le 8 mars 2020 avec toutes celles et ceux qui, partout dans le monde, se dressent contre le capitalisme, contre le patriarcat, pour les droits des femmes et leur émancipation.
En France, le 8 mars 2020 ne sera ni un temps fort, ni une journée saute-mouton, ni la commémoration du 110e anniversaire. C’est un moment décisif de notre lutte. Par centaines de milliers nous avons manifesté le 23 novembre contre les féminicides et pour dire stop aux violences faites aux femmes.
Par centaines de milliers nous manifestons depuis le 5 décembre contre la réforme des retraites. Les femmes savent qu’à ce moment où le rapport de force peut basculer, leur mobilisation joue un rôle essentiel.
Le 8 mars peut être un tremplin pour la montée en masse unitaire à Paris contre Macron, la grève des femmes peut être un moment de la grève générale qui emportera la réforme et cette violence instituée contre les femmes.
« Grandes gagnantes », le mensonge était trop énorme pour tenir longtemps : à trois jours de l’ouverture de l’examen du projet de loi, les ministres de Macron revoyaient à la hâte leur texte en matière de droits familiaux et conjugaux afin que « ces nouveaux droits puissent réellement profiter aux femmes » ainsi que Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de l’ex-ministre Agnès Buzyn, le disait naïvement pour rectifier le tir.
Mais le sexisme du projet est plus criant encore que les éléments de langage des ministres.
Avec la réforme Macron de retraite à points, les femmes prendraient de plein fouet les mesures les plus discriminatoires :
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les 2 annuités de cotisation par enfant (et un an dans le public) dont bénéficient les mères seraient supprimées ;
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la pension de réversion, dont les bénéficiaires sont à 90 % des femmes, ne serait plus accessible en cas de divorce qu’à hauteur de 55% proratisée à la durée du mariage, rapportée à la durée de cotisation et mise sous condition de ressource, comme l’a annoncé Laurent Pietraszewski .
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la prise en compte de toute la carrière au lieu des 25 meilleures années (et des 6 derniers mois dans le public) ne permettrait plus de neutraliser les périodes de temps partiels, ou d’interruption pour s’occuper des proches ;
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400 000 femmes fonctionnaires (aides-soignantes, infirmières, sages-femmes…) perdraient la « catégorie active » et la reconnaissance de la pénibilité. Alors qu’elles peuvent partir à compter de 57 ans aujourd’hui, elles devraient attendre 64 ans ;
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il faudrait travailler toujours plus longtemps, ce qui est particulièrement défavorable aux femmes qui sont déjà aujourd’hui 40 % à partir avec une carrière incomplète.
Le 8 mars, les femmes dénonceront la répression des manifestations et des luttes, seul domaine où Macron et son gouvernement savent créer l’égalité devant la matraque, le LBD et la gazeuse.
Le 8 mars, les femmes combattront la violence sexiste des réformes de Macron et de son gouvernement, la violence de leur 49-3.
Le 8 mars, les femmes manifesteront pour une société débarrassée des oppressions et des violences que produisent le patriarcat et le capitalisme.
Le 8 mars 2020, la force des femmes peut changer la donne et engager le mouvement pour une montée en masse à Paris, pour chasser Macron et sa réforme.
LN, le 02-03-2020.
Et pour rester dans cette violence contre les femmes ils nous sortent le 49.3 .
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