Comme on s’y attendait, l’intersyndicale donne un « ultimatum » au premier ministre Lecornu – et donc aux ministres « démissionnaires » et à Macron.

Que les organisations syndicales cherchent à négocier avec le patron, en l’occurrence avec l’Etat-patron, pour engranger le plus de limitation des dégâts ou de gains revendicatifs possibles, oui. Mais s’agit-il de cela ?

« La balle est dans le camp du Premier ministre », écrit l’intersyndicale. Elle lui donne ainsi « la balle », car elle en disposait : la force sociale dynamique et légitime n’est pas l’exécutif, moins que jamais !

Que peut-il en faire d’ici le jeudi 24 septembre ? Soit la ligne Retailleau – le véritable homme fort de ce qui reste de pouvoir exécutif en France (1) – prévaut, et il n’en fait rien. Soit il manœuvre réellement en recul : la « suspension » de la réforme des retraites serait un vrai recul (2) qu’il tenterait alors de négocier contre une non-censure du PS, dont il n’a ceci dit pas besoin tant que le RN le soutient sans rien dire.

L’ « ultimatum » est donc un bail offert généreusement par l’intersyndicale à un pouvoir chancelant. Elle avait une autre possibilité : appeler à une journée de grève générale avec montée à Paris, vers l’exécutif, ce qui serait la méthode d’un syndicalisme indépendant, c’est-à-dire ne se liant pas les mains par peur de renverser le pouvoir en place.

Elle appelle à « maintenir la pression » d’ici là. La pression qui, en effet, va monter vise bien sûr à gagner sur les revendications, mais la grève politique de masse du 18 septembre signifie que pour cela, la perspective montante est de renverser ce pouvoir exécutif tout entier, ce qui appelle la nécessité d’une assemblée constituante imposée par le mouvement social, et non de nouvelles élections, présidentielles ou législatives, dans le cadre de la V° République.

Que faire pour que le mouvement engagé mette en œuvre sa capacité à imposer l’unité tant syndicale qu’aux partis élus au titre du NFP l’an dernier : la question passe par l’organisation et la discussion politique.

Aplutsoc en débattra dimanche.

(1) Nota Bene : on ignore si c’est en ayant consulté Macron ou pas que M. Retailleau se permet d’ordonner aux préfets d’interdire aux mairies de hisser le drapeau palestinien lundi 22, au moment où la France doit officiellement reconnaître un Etat palestinien, alors même que la pire offensive, le pire massacre, est mené à Gaza !

(2) Un vrai recul si et seulement si suspension veut dire que les décrets pris cessent d’être appliqués, ce que Lucie Castets s’était engagée à faire il y a un an en exigeant démocratiquement d’être nommée à Matignon pour le NFP !

Document : le communiqué de l’Intersyndicale du vendredi 19 septembre 2025

Nota : changement d’horaire !

En raison de la manifestation appelée ce dimanche à 14H place de la République, nous reportons le début de notre réunion publique à 16H