Au moins 70 perquisitions menées contre 15 employés du Bureau national anticorruption d’Ukraine [NABU], avec recours à la force contre un inspecteur. Le SSU [Service de sécurité de l’Ukraine]  pourrait obtenir des informations susceptibles de perturber nos enquêtes, selon la NABU.

Selon la NABU, les perquisitions concernent au moins 15 employés de la NABU. D’après les informations disponibles, les mesures d’enquête sont menées sans mandat judiciaire.

« Dans la grande majorité des cas, ces mesures sont motivées par la participation de personnes à des accidents de la route. Cependant, certains employés sont accusés d’avoir des liens avec le pays agresseur. Ces faits ne sont pas liés entre eux », indique le communiqué.

 « Elle [ la perquisition] concerne les employés du NABU qui ont accès à des secrets d’État et mènent des actions d’enquête secrètes. Sur la base des résultats de cette inspection, le SSU pourrait obtenir des informations sur les activités opérationnelles et les actions d’enquête en cours et prévues par le NABU et le SAPO | Agence nationale de prévention de la corruption]. La divulgation de ces informations pourrait perturber les actions d’enquête et les enquêtes en cours », a ajouté le NABU.

En outre, il est à noter qu’une inspection de routine du Service spécial des communications de l’État, qui couvre l’infrastructure technique du NABU, est également en cours.

 « Au cours d’une des perquisitions, la force physique a été utilisée contre un membre du NABU, malgré l’absence de résistance de sa part », a déclaré le Bureau.

Au moment de l’incident, le directeur du NABU était en voyage d’affaires au Royaume-Uni, où il devait rencontrer le ministre des Affaires étrangères. Le directeur a décidé d’interrompre immédiatement sa visite et de retourner en Ukraine.

21 juillet 2025

Source : RESU / PLT.

Notre commentaire

La corruption est une mauvaise manière, souvent héritée du passé soviétique en ce qui concerne l’Ukraine, qui en général indique des pratiques insupportables de la part des élites politiques et économiques. Elle est un indicateur du degré d’autonomie que ces mêmes élites entendent prendre à l’égard de tout contrôle populaire que ce soit via la tenue d’élections, ou l’existence d’une presse libre et indépendante, ou par l’activité libre d’associations indépendantes, ou via des institutions de justice menant des procédures dans le respect des lois et des droits humains.

La présente vague de perquisitions est un très mauvais signal quant à la façon dont la classe dirigeante entend se soustraire à tout contrôle relatif à ses mœurs et pratiques. Ce n’est assurément pas comme cela que la lutte pour l’indépendance et la souveraineté nationale face à l’agression poutinienne sera renforcée.