Les médias annoncent qu’un accord de « cessez-le-feu » est en vue en Ukraine et qu’on attend … la réponse de Poutine. Rien que cela incite à la prudence, mais en fait, on attend aussi une autre « réponse » : celle de Trump. En effet, c’est Marco Rubio, son secrétaire d’État aux Affaires étrangères, qui a été à la manœuvre à Ryad, et il y a clairement crise dans l’appareil d’État nord-américain, produite par les initiatives « intempestives » de Trump de ces dernières semaines.
Marco Rubio a obtenu de Zelensky (il est probable qu’ils se sont rencontrés en « off » avant la réunion officielle) l’acceptation de principe d’un cessez-le-feu impliquant la renonciation à la libération des territoires occupés dans la période immédiate, et donc la poursuite des déportations, russification, viols, tortures, etc., avec en contrepartie la promesse de – nous disons bien : « la promesse de » – la reprise de l’aide militaire US à l’Ukraine et du partage du renseignement américain – sachant que les jours précédents, c’est du partage ouvert de renseignement américano-russe que l’on se rapprochait.
On attend donc ce que Poutine … et Trump feront de cet « accord » qui, fondamentalement, même s’il peut servir à donner un répit aux Ukrainiens, ne règle rien. Pendant ce temps, Trump a déclaré une telle guerre commerciale au Canada que le spectre, certes ahurissant, mais bien réel, de la guerre, l’accompagne : jusqu’à 250% de tarifs douaniers sur les produits ligneux et laitiers ! Le lendemain, il rétropédale, et ainsi de suite, mais les bourses fléchissent de ces incertitudes. Des secteurs conséquents de la classe capitaliste US sont en train de tirer la sonnette d’alarme. En arrière-plan, les larges masses, le Labor, les migrants, les femmes, les fonctionnaires … observent et sont parcourus de frémissement, leurs organisations n’appelant, ne soyons pas surpris, à aucune action commune et centralisée. C’est leur ébranlement qui menace et qui, également, inquiète en haut lieu.
A propos de Gaza, les contradictions se tendent aussi : les pires composantes du gouvernement israélien veulent passer à la mise en œuvre des promesses de déportation de Trump. Mais les peuples votent avec leurs pieds faute de pouvoir faire autrement : la vraie résistance palestinienne, ce n’est pas le Hamas, ce sont les Gazaouis qui ne veulent pas partir de chez eux et reviennent dans les gravats dès qu’ils peuvent, ce sont les Cis-jordaniens, et aussi les Libanais du Sud qui reviennent ou veulent revenir.
La révolution syrienne est une épine majeure dans le pied des Trump et des Poutine comme des dirigeants européens. Le prétendu « soulèvement alaouite », en fait opération des secteurs d’ancien régime et du Hezbollah appuyés par l’Iran, ne deviendrait un soulèvement réel que si la répression aveugle se poursuivait, dérapage lié à la présence de forces contrôlées par la Turquie et déménagées du Nord du pays suite à un premier accord entre le nouveau régime et le PYD. Et pendant ce temps, l’armée israélienne ne veut pas quitter les zones druzes qu’elle a occupées. Les ingérences iranienne, turque et israélienne concourent, contre la volonté populaire, à « libaniser » la Syrie : c’est leur objectif, et derrière elles, Trump et Poutine appuient.
Le premier échec politique majeur de Trump, qu’il ne saurait naturellement comprendre, est qu’il suscite des sentiments nationaux de défense contre la menace dans toute l’Amérique du Nord. Les élections de l’Assemblée locale du Groenland ont eu lieu mardi 11 mars. Le parti écolo-libéral et indépendantiste « à terme » au pouvoir, Ataqatigiit (« Communauté populaire ») tombe de plus de 37% à 21,6% et son allié Simiut, social-démocrate, de 30% à 15% ; les vainqueurs sont les Démocrates, de 9% à 30%, et Nalerak, indépendantiste, de 9% à 12,5%, le tout avec une participation de 90% sur les quelques 50 000 électrices et électeurs. Les Démocrates, parti bourgeois libéral, ont tourné en faveur de l’indépendance rapide, à l’instar des Libéraux canadiens en train de s’opposer à Trump. Ces résultats ne doivent pas être interprétés comme un tournant à droite mais comme un virage pour l’indépendance rapide en opposition à Trump.
Tant l’éventuel cessez-le-feu en Ukraine que les pressions erratiques de Trump sur les tarifs commerciaux avec la déstabilisation des relations entre Canada et États-Unis et Groenland et États-Unis, relèvent d’une logique à présent mondialisée, inaugurée par Poutine en Crimée en 2014 : celle du partage de zones d’influence pouvant aller jusqu’à des annexions territoriales. La Chine observe, prend position tactiquement contre l’abaissement de l’Europe (ça ne lui coûte rien), et évalue si l’annexion de Taïwan est réalisable dans ce cadre d’un partage global. Quelles que soient les variantes, elles ont trois points communs centraux :
- 1°) l’abaissement de l’Europe vouée à l’extrême droite par Poutine, Trump et Musk,
- 2°) à terme la guerre mondiale,
- 3°) le tout dans l’amplification accélérée de la crise bio-géo-climatique produite par l’accumulation capitaliste.
En Europe, prêcher la hausse des dépenses militaires au détriment des services publics, de la protection sociale et de l’écologie, comme le fait Macron qui tente de se remettre en selle par cette situation, c’est faire le jeu de l’abaissement du continent. Et prêcher « la paix » en prétendant qu’il n’y a pas de menace, idem. Une politique indépendante du prolétariat serait la seule qui ne relève pas de l’union sacrée avec les uns ou les autres, la seule qui peut peut-être éviter la guerre tout en s’y préparant.
VP, 12/03/2025 matin.
Point rapide très salutaire -repérez et évitez les bombinettes cognitives des propagandes- : missile anti-missile de la noosphère informationnelle.
Un note peut-être passée rapidement : les bourses qui dévissent, le dollar érodé, la stagnation des prix du pétrole (le CAD lui-même est bas, parce qu’il vend énormément « en volume »- l’opep aussi a besoin de très forts volumes)… emploi, inflation/stagflation (!), les Trumponomics vont de façon sûre et quasiment certaine provoquer un « nouveau facteur de crise endémique » au capital, de l' »encore-jamais-vu » (type un nouveau complexe gordien déflation/inflation, oxymore inconnu…?…), où l’issue est -de façon absolue, aléatoire, incalculable- C’est un effet stratégique osé mais recherché : déjouer toutes les calculabilités, par l’irruption massive des « incalculables » : d’où ces opérations (au sens encore largement virtuel du Performatif) simultanées, dans au moins 4 directions : l’Ukraine, les guerres tarifaires proches et lointaines, la liquidation de l’état du savoir et de l’état de droit en interne, les purges du service public…, Israël et le moyen-orient. Il ne peut pas réellement « perdre sur un front » et gagner sur les autres, il joue la « stratégie du jouer » »gamble gagnant », passe de 4, de 5.. de 7…
Il en a déjà passé deux ou trois (sa réélection etc.), il s’attaque au 4,5,6,7 : gros morceau, « inplannifiable »: la réserve stratéqique qui se lance dans des opérations de percées, c’est super dangereux ! (de mémoire, le Plan Dyle de Gamelin, le 3-10 mai 1940 : on y perd son armée !). On imagine des adversaires atones, soumis, incapables d’initiatives stratégiques alternatives (« on tient les élites »). On a oublié à quels désastres avaient conduit en URSS les « opérations spéciales » dans le Comecon et dans les républiques de l’URSS, réoccupées en 1939-41-45. Les USA font semblant de méconnaître, que leurs armées de terre, et même l’air et de la marine, malgré leurs immenses arsenaux, sont parmi les plus mauvais soldats de la planète !
D’où cette utilisation incessante des « proxys », de maffias fascistes ou de narko-maffias. (Le Kremlin de Poutine est, vu d’un certain côté, un « Proxy » US – de ses secteurs hypercapitalistes pétroliers, militaro-industriels, de propagande et d’obscurantisme; encore qu’on ne sait plus vraiment « qui est le proxy de l’autre » – question toute lacanienne, « dialectique »). Il nous faut, je crois, spéculer sur un très fort mouvement mondial « anti-impérialiste », donner ce contenu à la Discursivité politique démocratique », fondée sur le droit des peuples, des nations, protecteurs et garants des libertés et sécurités de leurs citoyens, dans une pratique internationale de règlements pacifiques des conflits, selon les normes du droit partagé. L’intérêt du meilleur pour le plus grand nombre, appréhendé à l’échelle globale-internationale. Cà concerne aussi bien le militaire, que le commercial, le technologique, l’écologique, le bien-être social. Tout est intrinsèquement entrelacé.
Il n’y a pas de « solution militaire » à l’écologie, il n’y a pas de « solution écologique » à la guerre, mais les deux sont intrinsèquement liés, dans les causes finales (le mobile), agentives, aux conséquences matérielles et formelles. Accords sur le climat, accords sur la bio-diversité et la zoo-diversité, accords commerciaux, accords diplomatiques… sont tous en train de « valser », dans le blocus, le pillage, les frappes aveugles, les déportations, exécutions…
Déjà : Cessez-le-Feu, en effet, en Europe, au Moyen-Orient, et… en Afrique (troupes russes hors d’Afrique ?) ! S’ils persistent ces Cannibales : Contre-Blocus mondial contre les « deux têtes d’épingle » de l’impérialisme polaire -nord (au sens géographique). Ce sera évidemment une « Longue Marche », avec des avancées, des replis, des reculs….où l’ennemi est déjà dans nos propres pays !
J’aimeJ’aime
Que de contorsions pour masquer que vous êtes bien sur le terrain de l’union nationale ! Il y a deux jours, aplutsoc disait ouvertement : « pour imposer la résistance européenne, avec le tournant militaire nécessaire »….qui deviendrait le but de la fameuse « lutte sociale », ce qui nous éviterait, si on suit le raisonnement d’aplutsoc et de son frère jumeau Présumey, l’union nationale…..QUELLE FARCE !!! le tournant militaire nécessaire, avec donc une nouvelle explosion des dépenses d’armement.
Campisme derrière les impérialismes européens ou Internationalisme prolétarien derrère Lénine et Trotsky, il ya un fossé infranchissable, soutien au Front populaire oblige !
« lier lutte sociale et lutte pour affronter et battre l’Axe Trump/Poutine » Tiens donc, pour aplusoc, c’est : vive l’union sacrée avec Macron, le nouveau chef de guerre de l’Europe ! L’ennemi principal n’est donc plus dans notre propre pays, pauvres Liebnecht et Luxemburg !
„tournant militaire nécessaire, résistance européenne“ (merci pour ceux qui ont voté non à l’Union européenne en 2005)… mais pas au détriment des services publics osent-ils même affirmer !
Le dernier gag, Poutine l’initiateur d’une logique mondialisée avec la Crimée en 2014, la Crimée territoire russe jusqu’à ce que la bureaucratie toujours stalinienne la donne à l’Ukraine pour se faire pardonner les crimes de Staline dans ce pays !
Et le terrible Poutine, dictateur mafieux de son Etat, à la tête d’un non moins terrible pays impérialiste, incapable d’avancer plus loin que les territoires du Dombass qu’il ocupait déjà depuis 2014…quel dangereux pays impérialiste en effet, cela vaut bien une troisième guerre mondiale pour tous les va-t-en guerre !
J’aimeJ’aime
Cher Coq., tu es manifestement dans l’incapacité de comprendre
1) que Poutine n’est pas un Bisounours, et que les connexions mafieuses Trump-Poutine forment l’épine dorsale de la renaissance de l’Axe que les trotskistes de l’époque se sont contentés d’attaquer au ronéo : si tout le monde en avait fait autant, le Troisième Reich aurait eu de beaux jours devant lui ;
2) qu’une « politique militaire prolétarienne », indépendante de la bourgeoisie, donc, est indispensable à la survie… du prolétariat dans le contexte de la 3e guerre mondiale que les fascismes poutinien et trumpiste sont en train d’enclencher, main dans la main. Il s’agit de transformer la guerre en révolution, et ce n’est pas armés seulement d’une liasse de « Tribune des travailleurs » qu’on y arrivera.
J’aimeJ’aime
D. Coquema est certes caricatural et surtout, son orientation politique est radicalement opposée à celle que j’ai tenté de mettre en question dans de précédents commentaires et qui a été ridiculisée en atlantisme odieux.
Pour autant, force est de reconnaître que D. Coquema pointe une tension effective dans la position d’Aplutsoc. Se moquer de lui ou alors du pôle inverse (celui que j’avais esquissé) ne fera pas disparaître cette tension.
En clair, Coquema a raison de dire que vous vous retrouvez étrangement alignés sur le discours de la Sorbonne de Macron en 2017, peut-être parce que ce fichu Macron avait en bonne partie largement raison (pas lui tout seul, il est la voix d’une partie de l’intelligentsia).La plupart des Ukrainiens sont beaucoup plus clairs que vous, eux : ils souhaitent faire partie de l’UE et de l’OTAN. Ils souhaitent que l’UE ait une armée unifiée, puissante et cohérente, enchassée dans le système militaire supérieur qu’est l’OTAN. Bref, exactement ce que Poutine ne veut pas, exactement ce que j’ai décrit comme le début de la gouvernance mondiale, caricaturé en pro-impérialisme US.
Depuis plusieurs années, Aplutsoc nous annonce la 3e guerre mondiale, inéluctable. Depuis autant d’années, je demande des clarifications : guerre mondiale de qui contre qui ?
Je n’ai jamais eu de réponse, à part les attaques violentes.
On peut déduire des textes de VP que la guerre mondiale (à l’issue totalement impossible à prédire, sinon ce n’est pas une guerre) opposera d’un côté : la Chine et ses alliés, la Russie, l’Iran, la Corée du Nord. De l’autre les US, avec ses alliés de l’Otan, donc Royaume Uni, France mais aussi Israël et les pays du Golf + la Turquie et l’Egypte car tout ce beau monde est sous matériel militaire occidental (si les US le décident, plus aucun des avions de chasse qu’ils ont vendu de décollent). + évidemment toute l’Asie pacifique opposée à la Chine (Corée du Sud, Japon, Philippines, Indonésie, Australie).
Reste l’Inde, j’ai déjà souligné son opposition profonde avec la Chine qui la fera pencher dans le camp US.
Bref, comme je l’ai tant expliqué, toujours dans le vide, il n’y a pas match. Donc encore une fois, on vous le demande, de quelle guerre mondiale parlez-vous précisément ? Puisque c’est un point important de votre vision, qui revient sans cesse, dédiez un texte à la description de cette guerre mondiale à venir, cela nourrira à coup sur la discussion.
Récemment, vous actiez l’union nouvelle entre l’impérialisme US et l’impérialisme Russe. On n’y comprend plus rien : la guerre mondiale, se ferait avec US + Russie contre la Chine ?! Cela voudrait dire encore moins d’incertitude quant à l’issue et donc encore moins d’idée de guerre.
Votre position n’est pas aussi claire que vous semblez le dire en évacuant les commentaires de façon lapidaire ou par le silence.
Dans mon post, j’avais indiqué que vous enterriniez beaucoup trop vite une alliance entre l’armée US et l’armée de Poutine (sur le dos de l’Europe à commencer par l’Ukraine). Une telle alliance est contraire à l’histoire et à ce que j’avais appelé la russophobie structurelle des élites US. On s’était gaussé de mon emploi du terme „élite“ (procès en conspirationnisme bien mal venu me concernant). Deux mois plus tard on se rend compte qu’il y a des contradictions dans le capitalisme US qui est plus réticent que Trump ne le laisse croire à prendre dans ses bras ce fruit pourri et déclinant qu’est la Russie.
J’ai déjà expliqué que Larry Fink n’était pas du tout sur la ligne pro-russe que vous avez décrite, même s’il a certes modifié son discours dans le sens du vent pour devenir hélas moins woke et plus trumpiste. Or, Larry Fink et Aladdin pèsent bien plus lourd dans l’époque que Trump, Poutine et Xi réunis. Dire cela n’est pas conspirationniste, c’est faire de l’histoire et constater qu’aucune ligne de puissance sur Terre ne peut durer ou s’affirmer en opposition au titan Blackrock.
Vous avez donné un article entier sur l’IA sans mentionner le nom Aladdin, ce qui est un peu ballot quand on tente de cerner les contours de notre temps, comme vous le faites par ailleurs de façon souvent intéressante.
Le cirque trumpien ne changera rien au cours de l’histoire, comme Wall Street le rappelle cette semaine. La suite du film est évidente, la prolongation des épisodes pércédents : une synthèse du capitalisme mondial de plateforme. Une intégration de la tech asiatique dans la tech US, qui deviendra plus sécuritaire, moins libertaire. D’abord l’Inde, puis la Chine. Bref, l’inverse du morcellement actuel qui n’est qu’un petit moment et surtout qu’en surface. En profondeur, l’unification et l’intégration du système monde se poursuit, malgré la fragmentation liée à Swift ou délirée par la Chine.
La Russie peut gagner le Dombass et la Xi annexer Taïwann, et alors ? Bientôt, la Russie sera effondrée par la fin du pétrole et du gaz et la Chine sera effondrée par sa démographie. A l’inverse, Blackrock ne va pas décliner, bien au contraire. C’est le coeur du capitalisme mondial, et il va continuer de grossir en maîtrisant le quantique et la fusion nucléaire. Derrière le sketch des impérialismes, il n’y a qu’un Empire, le seul et le même depuis 1917, qui aura loisir d’intégrer le réseau Chinois et d’abandonner le réseau russe quand le moment sera venir. La guerre mondiale, c’est pour occuper et massacrer les foules en attendant, car la guerre mondiale, Aladdin ne la prédit pas, or c’est toujours Aladdin qui a raison car le monde est désormais construit autour de lui, à travers lui.
(Macron lui, sait bien qu’il faut toujours demander à Fink ce qu’il en est du monde, c’est pour ça qu’il le voit régulièrement. Quant au nouveau chancelier allemand, il travaillait chez…)
L’Europe va s’armer, pour assurer les arrières de l’Empire (il n’y en a qu’un seul, les autres ne jouent pas dans la même catégorie, loin de là). En cela, Macron avait eu raison en appelant à ranimer l’Otan en mort cérébrale. C’est possiblement pour cela qu’une partie du capitalisme US a laissé passer Trump, car il permet effectivement de se réveiller. De fait, l’Europe, et surtout l’Allemagne profitait bel et bien gratos de la sécurité US, tout en se gavant de gaz russe et commerçant honteusement avec la Chine. Ce n’était effectivement plus possible, Trump l’avait déjà dit dès son premier mandat et il avait déjà raison. Il faudrait reconnaître cette réalité quand on parle d’abaissement de l’Europe ou de poignard dans le dos. En tous cas, avant que cela ne tourne en guerre mondiale (Russie et Chine contre US et alliés), l’Empire s’est ébroué, réveillé, aidé par ce pathétique Poutine dont chaque geste avait été annoncé par la CIA qui l’a donc laissé faire, histoire que les Européens se rendent compte dans leur chair qu’il va falloir faire un petit effort. Vu que l’avertissement de Trump 1 n’avait réveillé personne, et l’invasion en Ukraine à peine déclenché un sursaut, Trump 2 a fait l’électrochoc. Il va pouvoir retourner à sa niche. Qu’on ne s’étonne pas si Trump explose en vol (accusé par exemple d’intelligence avec l’ennemi russe, trahison sacrée) et si Musk est viré par ses actionnaires. A l’heure où on les dit sur-puissants, il y a aussi une vraie possibilité qu’ils finissent en psychiatrie (Musk) ou en taule (comme Netanyahu). A nous de ne faire attention aux illusions d’optique de l’époque.
En attendant, les militaires (anti-russes par essence) sont désormais contents : dans 10 ans, la suprématie occidentale sera plus forte que jamais car coordonnée, et le reste du monde à genoux, Chine incluse. La synthèse pourra avancer, integrant la dimension sécuritaire chinoise. En un mot, le monde de demain c’est Singapoor, ni occident ni orient, ni démocratie ni dictature, le pire et le meilleur à la fois. La dialectique recondensée.
Du coup on fait quoi, me direz-vous à juste titre, dans le contexte d’effondrement climatique qui sera de toute façon tragique et meurtrier ?Eh bien on s’organise mais de façon réaliste, non pas pour renverser cette gouvernance mondiale en devenir (fantasme complètement puéril et en cela c’est un luxe romantico-bourgeois) mais pour la rendre la plus démocratique possible, la moins totalitaire, malgré le prétexte écologique qui sera l’arme ultime pour justifier la dictature, en partie, hélas, à juste titre (débats à avoir). Nous avons réussi à transformer nos monarchies absolues (résultats de processus d’intégration et d’unification de même type mais à échelles plus réduites : la „France“ par exemple, unité linguistique, etc) en relatives démocraties, il nous faut continuer ce combat à l’échelle globale pour transformer la future monarchie mondiale en démocratie (avec l’anglais comme langue, peut-être le bitcoin comme monnaie). Mouvements transnationaux (féministes particulièrement), droit international, forces armées a-nationales. Autant de prémisses de cette démocratie-monde.
PS : Dans votre article sur le cinglé anglais vous écrivez „que le mouvement trotskyste a pu avoir quelque part un « Ceaucescu », autrement dit qu’il a pu y avoir des « Staline » dans le mouvement trotskyste, soulève de redoutables questions“. Redoutables pour les trotskystes qui, comme leur l’indique sont par essence dans le déni de ce que fut Trotsky. Pour tout autre personne, il n’y a rien de bien étrange à voir qu’un mouvement qui se réclame d’un criminel de masse, qui a massacré tant de camarades, n’a pas détecté la toxicité de tel ou tel. Le mécanisme d’auto-aveuglement a forcément des effets partout et tout le temps. De même, le trotskysme se fourfoyait dans l’entre-deux guerre, comme vous le soulignez ici („ronéo“), ce qui n’était pas bien surprenant non plus. Heureusement la secte a toujours été pathétique et le Troisième Reich a été combattu et vaincu. Heureusement aussi la secte finit de crever, l’histoire faisant son oeuvre, comme dans le cas anglais, mais le mécanisme de déni originel agonise puissamment, c’est ce que j’avais appelé le campisme historique.
J’aimeJ’aime