Ce vendredi 17 janvier, deux faits ont ponctué la crise de régime. L’un, bien médiatisé, visant à la colmater mais montrant aussi sa puissance, a été le « conclave », selon le terme popularisé par F. Bayrou (il aura au moins réussi ça !), l’autre, tout aussi importante en réalité, a été la réunion du Comité Social Ministériel de l’Éducation nationale, en présence de la ministre Borne et des représentants syndicaux.
Le « conclave » de Bayrou a vu tous les dirigeants confédéraux (CGT, CGT-FO, CFDT, CFTC, CGC, plus l’UNSA, invitée) et patronaux se rendre à l’invitation. Les dés sont pipés, non seulement parce que c’est théoriquement un accord avec le MEDEF, tout à fait partisan de la réforme des retraites de Macron et pire encore, qui doit en sortir – ce que dénonce la CGT qui, en même temps, est venue – mais aussi parce que tous les participants sont d’accord pour dire qu’il y a un « problème de financement », avec seulement des désaccords sur son ampleur. Tous acceptent (dirigeants des confédérations ouvrières compris) de convenir que les retraites « coûtent » à la nation et « creusent la dette ».
Mais qui doit les retraites ? Les employeurs (et donc l’État dans le cas de ses agents, fonctionnaires, contractuels et vacataires). Les retraites et pensions n’ont jamais été rien d’autre qu’une partie du salaire, et la valeur du salaire est produite par le travail des salariés qui, en plus, produisent les profits. Première vérité.
Et qui « creuse la dette » ? Ceux qui en profitent : les capitalistes financiers qui « prêtent » aux États et vivent de manière permanente sur le matelas qui leur procure le paiement quasi éternel des intérêts. Car, en réalité c’est comme cela que ça marche. Nous ne leur devons rien, c’est nous, nos impôts, qui alimentons cette dépense publique permanente qu’est le service de la dette dû au capital financier, dont les représentants achètent et vendent les titres de la dette sur les marchés boursiers. Deuxième vérité.
Donc, même le fait de revendiquer l’abrogation, certes, de la réforme des retraites tout en mettant en avant son « financement » dans le cadre du « déficit » et de la « dette » soi-disant publics, est pipé.
La réalité, c’est que le salariat, unique producteur des salaires et des profits, a droit à la retraite à 60 ans, avec 37,5 annuités et sur la base du meilleur salaire obtenu – pour le moins et pour commencer !
L’abrogation de la réforme des retraites de Macron est une revendication immédiate, politique, pour aller vers cette reconnaissance élémentaire.
Participer au conclave de Bayrou, d’ailleurs immédiatement suspendu après sa grande messe inaugurale car doit avoir lieu la « mission flash » de la Cour des comptes destinée justement à nous sermonner sur le prétendu coût et sur ces déficits et cette dette qui ne sont pas les nôtres, c’est donc faire son jeu.
De plus, FSU et Solidaires protestant contre le fait de ne pas avoir été invités font remarquer qu’il s’agit là d’isoler la question des pensions des fonctionnaires pour pouvoir les présenter comme un coût à raboter. Effectivement. Mais le coût à raboter est le dogme de base qui vise les retraites et les pensions de toutes et de tous, et donc nos salaires eux-mêmes, et tous les minima sociaux.
Cela dit, le fait même que le gouvernement laisse dire qu’il faut « rediscuter » de toute la loi Macron contre les retraites, 64 ans compris, constitue une défaite politique majeure de Macron. Pour la transformer en défaite tout court, et pas seulement de Macron mais de Bayrou et de leur régime, l’indépendance de nos syndicats envers eux et leur « conclave » et le retour au terrain de la lutte sociale, sont nécessaires.
L’autre volet central des attaques de Macron depuis 2022, après les retraites, concerne la jeunesse et l’école publique : « choc des savoirs », contre-réforme du lycée professionnel, Service National Universel (SNU), répression de la jeunesse, uniformes. Or, cet autre volet central a du plomb dans l’aile, confirmant la déroute politique de Macron, pourtant toujours président.
Au CSA ministériel de l’Éducation nationale, Mme Borne a fait distribuer des documents qui ont confirmé que les 4000 suppressions de postes d’enseignants n’ont bel et bien pas lieu. Pour arriver à un solde nul, ils en supprimeraient 470 dans les écoles, ce qui est inacceptable, en créeraient 324 dans les collèges et lycées, ainsi que 170 postes de Conseillers Principaux d’Éducation (CPE).
Surtout, Mme Borne a renoncé à appliquer les groupes de niveaux du prétendu « choc des savoirs » en classes de 4° et de 3° des collèges à la rentrée prochaine, et renoncé à la mesure choc visant à interdire le lycée, y compris professionnel, aux jeunes n’ayant pas eu le Brevet des collèges. C’est là une capitulation sans phrases, en rase campagne, qui veut dire que les personnels, les jeunes et les parents sont en mesure de liquider ce « choc des savoirs » lancé par Attal et soutenu par le RN, une bonne fois pour toutes !
Simultanément, au Sénat, le financement du SNU était annulé. C’est donc bien l’ensemble du plan anti-jeunes et anti-école publique de Macron, complément de son agression contre les retraites, qui s’effrite. Remarquons d’ailleurs que Mme Borne prévoit de créer 152 postes Jeunesse et sports dévolus au SNU : ils doivent être réaffectés !
Et les 3 journées de carence de Musk/Kasbarian sont retirés.
Qui oserait soutenir aux agents publics, fonctionnaires, CDI et contractuels, que ce ne sont pas là de premières victoires ?
Il est essentiel que les militants voient le verre à moitié plein, rempli par la puissance sociale réelle du monde du travail et de la jeunesse. Car le fait que ces divers points soient passés par les négociations Bayrou/PS, servant de prétexte au non-vote de la censure par le groupe parlementaire PS (moins 8 députés PS qui l’ont votée), ne doit pas occulter le fait central : ce qui s’exprime là est le rapport de force central entre les classes telle que la combinaison entre la grève très politique et majoritaire dans l’enseignement le 5 décembre dernier, et la censure de Barnier la veille au soir, l’a remis sur le devant la scène.
En réalité, nous sommes forts ! Voilà le fait central !
Ce qui nous affaiblit et sert Macron, Bayrou et leur régime, c’est la division. Vouer le PS à s’allier avec Bayrou est la pire des politiques, et c’est bien celle de LFI qui veut préserver la stature soi-disant présidentielle de J.L. Mélenchon et donc préserver le régime de la V° République.
Ne pas tomber dans le piège de la division, c’est comprendre et expliquer que Macron est mortellement blessé puisque ses deux attaques centrales, qui visaient à rétablir une V° République toute puissante, contre les retraites et contre la jeunesse, sont en train de faire eau de toutes parts : il faut les achever !
Ne pas tomber dans le piège de la division, c’est préparer l’affrontement social contre tous les plans de licenciements, contre les cartes scolaires qui vont encore fermer des classes et des écoles, pour l’abrogation totale de la réforme des retraites, du « choc des savoirs », du SNU et de la réforme des Bacs pros !
Et cela conduit à la chute du régime de la V° République : pas de présidentielles, une assemblée constituante !
Et il faut s’y engager MAINTENANT au lieu d’aller au conclave et d’attendre sa petite fumée, fut-ce en la dénonçant par avance !
18/01/2025.
Tonifiant!
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OUI la CFDT a raison, de déclarer que ne pas aller « au conclave », « serait une trahison, des travailleurs ! ». Oui le PS, a eu raison de négocier, « la non censure qui lui a permis d’obtenir des avancées, ne pas le faire « aurait été une trahison, des travailleurs ! » et n’aurait pas permis d’arracher, la suppressions de 4.000 postes d’enseignants, de jours de carence, .de suppression déremboursement et la remise en négociation entre les partenaire sociaux de la réforme des retraites, au niveaux constitutionnel une suspension, avant ENFIN un vote a l’assemblée, de la réforme des retraites, etc.. Alors qu’en face les résultats de ZMélenchon et sa clique : Zero, que des gesticulations impuissantes et de la haine, des menaces, comme tout dictateur, contre ceux qui agisent eux pour faire avancer le progres social ! Ceux qui ont trahi, c’est bien Zmelenchon et sa clique, par pour un plat de lentilles[GA1] , mais pour le délire obsessionnel ou et suscité, de ZMélenchon d’être président de la république, un poste « très juteux » ! N’OUBLIEZ PAS le Choix de ZMélenchon et sa clique, briser le NFP en présentant partout ailleurs a l’exemple de Villeneuve St Georges des candidats contre Le NFP, pour pouvoir désigner ZMélenchon, dans son délire obsessionnel et-ou suscité d’être président de la république ! Arrêtez de justifier, l’injustifiable censure en invoquant la stratégie du « grand soir », pour justifier de vous être coucher, par peur devant les « menace de ZMélenchon et sa clique, « le rouge brun vert de gris » ! ZMélenchon et sa clique, La MACHINE À PERDRE cela suffit ! Unis de la base au sommet, arrachons le progrès social, la fin de la misère, et des injustices, des répressions contre ceux qui résistent à la casse sociale et démocratique ! Ici et maintenant derrière « Lucie et NFP sans la ZFranceSoumise » », par-delà appareils et les directions des organisations, construisons par nos mobilisations malgré eux, un autre monde que leurs mondes pourris, qui puent la haine, la misère, les injustices, les impunités, les génocides, les écocides ! Ensembles unis de la base au sommet, arrachons face à cette classe politique incapable d’assurer la mise hors d’état de nuire un operateur internet chinois qui véhicule désinformation, haine, menaces terroristes contre notre France avec interdiction et brouillages de ses diffusions ! Ensembles unis de la base au sommet, pour la sécurité de notre pays, de nos enfants arrachons, imposons une enquête par les service de contre-espionnage, et de sécurité du territoire, sous contrôle du parlement, pour mettre hors d’état de nuire, pour limiter au maximum les risques d’attentats en France, mettre hors d’état de nuire les 5 èmes colonnes contre la France, tous ceux qui ont été corrompus par des puissances étrangères, avec dissolutions des structures dont elles sont membres, prison ferme en prison non aménagé, déchéance de nationalité, déchéance de droit civique a vie , saisis et confiscation de leurs biens pour haute trahison. Ni pardon, ni oublie, ils servent des puissances étrangères qui ont menacées notre France des pires représailles y compris de frappes nucléaires ! Pour respecter la devise de notre république « liberté, égalité, fraternité : une nécessité pour la démocratie, il y a urgence : créer de véritables structures juridiques indépendantes de « la classe politique », rendant la justice et respectant la devise de notre république « liberté, égalité, fraternité » et mettant fin à l’impunité des puissants, des gouvernants ! Ensembles unis de la base au sommet, arrachons le progrès social, la fin de la misères, et des injustices, des repressions contre ceux qui résistent à la casse sociale et démocratiques, derrière « Lucie et NFP sans la ZFranceSoumise » », par-delà appareils et les directions des organisations, construisons par nos mobilisations malgré eux, ici et maintenant, un autre monde que leurs mondes pourris, qui puent la haine, la misère, les injustices, les impunités, les génocides, les écocides ! Ensembles unis de la base au sommet imposons, pour gagner et ne plus perdre, pour arracher le progres social, imposons la poursuite de l’avancée obtenu par le PS, MALGRÉ LA HAINE DÉVERSÉE, par ZMélenchon, et sa clique, « en combattant l’illusion démagogique a destination des gogos, d’un grand soir véhiculée par ZMélenchon sa clique et Cie. Rappelons-nous la lettre de rupture de 1951, de Nadia Trotski ! « Ce qui est plus insupportable que tout, c’est la position sur la guerre à laquelle vous vous êtes engagés. La troisième guerre mondiale qui menace l’humanité place le mouvement révolutionnaire devant les problèmes les plus difficiles, les situations les plus complexes, les décisions les plus graves. Notre position ne peut être prise qu’après des discussions très sérieuses et très libres. Mais face aux événements des récentes années, vous continuez de préconiser la défense de l’État stalinien et d’engager tout le mouvement dans celle-ci. Vous soutenez même maintenant les armées du stalinisme clans la guerre à laquelle se trouve soumis le peuple coréen crucifié. Je ne puis et ne veux vous suivre sur ce point. C’est en 1927 que Trotski, dans une réponse à une question déloyale qu’on lui posa au Bureau politique, exprima ses positions comme suit : Pour la patrie socialiste, oui ! Pour le régime stalinien, non ! C’était en 1927 ! Aujourd’hui, vingt-trois ans après, Staline n’a rien laissé de la patrie socialiste. Elle a été remplacée par l’asservissement et la dégradation du peuple par l’autocratie stalinienne. C’est cet État que vous vous proposez de défendre dans la guerre, que vous défendez déjà en Corse. Je sais très bien que vous dites souvent que vous critiquez le stalinisme et que vous le combattez. Mais le fait est que votre critique et votre lutte perdent leur valeur et ne peuvent donner de résultats parce qu’elles sont déterminées par votre position de la défense de l’État stalinien et subordonnées à celle-ci. Quiconque défend ce régime d’oppression barbare, abandonne, indépendamment de ses motifs, les principes du socialisme et de l’internationalisme. Dans le message qui m’a été envoyé par le dernier Congrès du S.W.P., il est écrit que les idées de Trotski continuent à vous guider. Je dais vous dire que j’ai lu ces mots avec beaucoup d’amertume. Comme vous avez pu le constater de ce que je viens d’écrire, je ne vois pas ces idées dans votre politique. J’ai confiance dans ces idées. Je reste convaincue que la seule issue à la situation actuelle, c’est la révolution socialiste, c’est l’auto-émancipation du prolétariat mondial » Nadia Trotski 1951 Mexico, 9 mai 1951. Ni pardon, ni oubli, POUR LE PROGRÈS SOCIAL, contre la cogestion du système capitalisme, construisons pour gagner et ne plus perdre FRONT RÉPUBLICAIN ANTI FASCISTES qu’ils soient rouge brun ou vert de gris !! Le fils de Lulu!
[GA1]
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Le camarade Arnaudet pense que la CFDT a raison de déclarer que « ne pas aller au conclave serait une trahison des travailleurs ».
En matière de trahison, comme dans tout, il vaut mieux croire les experts. En plus il se trouve qu’en matière de conclave les saints dicalistes descendants de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens, ont aussi hérité de l’infaillibilité papale : Allons à Matignon et fermons les portes.
Au fait pourquoi enfermait-on, cum clave (avec une clé), les cardinaux en conclave ? Officiellement pour qu’ils ne soient exposés à aucune influence extérieure.
Le bruit de la rue c’est justement ce que détestent tous les bureaucrates syndicaux.
Horreur, malheur, influence extérieure ! On risque d’entendre le bruit de la grève, la clameur de l’unité « Ne nous trahissez pas ». Comme quand Z Mélenchon et les autres ont été obligés par la pression populaire, en quelques heures, de réaliser le NFP.
A bas les conclaves, la calotte et les calotins.
A bas la Ve République, pas de présidentielle ! Assemblée constituante !
Si c’est ça que tu moques comme une naïveté de grand soir alors oui la Constituante, j’en suis.
La fille des forges de Paimpont.
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Quelques remarques sur les idées qui tiennent à cœur au fils de Lulu
Mélenchon et le “grand soir”
Dire que JLM est habitée par cette vision, c’est ne pas capter que JLM est un fervent partisan de la 5eme République, fusse en proclamant une hypothétique 6eme République. La fureur médiatique et les déclarations incendiaires ont pour fonction de dresser un faux décor. Le but final, le Saint Graal, c’est devenir président de la 5ème République, celui censé octroyer au bon peuple ébahi une constituante qui serait ainsi surplombée par la présidence, c’est-à-dire la salle de commandement de l’État bonapartiste !
Et rajouter un Z pour méchamment épingler le penchant pro-poutinien de JLM n’éclaircit rien du tout. L’attitude russophile de JLM n’a pas les mêmes motivations que celle des PC d’antan mais découle plutôt de la tradition de l’Alliance franco-russe, scellée en 1905 contre la révolution (déjà), renouvelée en 1935 avec le Pacte Laval-Staline (quand la formule du Front Populaire de ces années là servait à protéger l’ordre établi contre la révolution), en 1944-45 quand Staline a aidé De Gaulle à prendre le pouvoir, durant les années De Gaulle après 1958, quand Khrouchtchev et le PCF faisaient pédale douce sur la question algérienne… jusqu’au soutien implicite sinon explicite au candidat Giscard en 1974 et 1981. En bon élève de Mitterrand et candidat à la charge de président de la 5ème République, JLM ne peut qu’endosser cet habit.
Concernant le « dialogue social » et la chaise vide que les syndicalistes ne sauraient laisser vide
Le problème du « conclave » de Bayrou c’est que, comme dans tous les épisodes précédents des 40 dernières années, il s’agit de discuter en partant du carcan imposé par le pouvoir et le patronat, ici le théorème qui dit que « les retraites font le déficit public ».
Des syndicalistes efficaces partent des revendications et des considérations portant le point de vue des salariés pour aller à de vraies négociations, pour lesquelles en général il vaut mieux établir un rapport de force préalable. Le fait de ne pas contester le cadre idéologique imposé par le gouvernement fait aussi partie de la question du rapport de force préalable.
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