En Iran le régime des mollahs continue à faire subir aux femmes toutes sortes de sévices et de tortures, poussant les jeunes filles au suicide quand les tribunaux islamiques ne les condamnent pas à des peines capitales.
Ahou Daryaei, est le nom d’une jeune femme dont les vêtements ont été déchirés dans la cour de l’Université par la milice islamiste parce qu’elle « portait mal son voile », alors elle les enlève. Elle les enlève par désespoir autant que par défi. Mais surtout pour exprimer sa révolte contre le harcèlement qu’elle subissait à l’Université islamique Azad par le service de « police des mœurs ».
Sa révolte et sa colère, car elle le sait elle sera emmenée par la police des mollahs, emprisonnée, torturée, comme des centaines de jeunes filles, femmes et hommes qui ont participé massivement aux manifestations de 2022 « Femme, Vie, Liberté ». Elle connaît les conséquences qui seront terribles, elle se sait condamnée et pourtant elle déambule en sous-vêtements, en se répétant tout bas « C’est mon corps, et mon corps m’appartient !« , pour se donner du courage.
On voit sur la vidéo des centaines de personnes passer devant ou derrière elle alors qu’elle est à moitié nue, nul ne pouvait l’ignorer, toutes et tous savaient qu’elle allait être battue et peut être tuée. Personne n’a réagi, ils avaient peur car les Iraniens sont toujours soumis à une violence effroyable : leur solidarité ne peut pas se manifester sans craindre d’être frappés, emprisonnés, violés, pendus.
Pour le régime des mollahs les « jeunes filles et les femmes sont des cibles à abattre ».
La République islamique estime que celle qui montre ses cheveux ou son corps souffre d’une « maladie psychiatrique du dévoilement » . Ils font la même choses pour les femmes arrêtées, envoyées dans des prétendus instituts psychiatriques qui sont en réalité des centres de torture. Elles sont droguées, brisées psychologiquement, violées (cf. Amnesty International qui dénonce les viols systémiques lors d’arrestations).
Acte de bravoure et de résistance qui après l’assassinat de Masha Amini le 16 septembre 2022, ensemble femmes et hommes ont montré une véritable résistance au diktat des ayatollahs et de l’extrême droite, ont manifesté en postant sur les réseaux sociaux des messages de protestation, brulant leurs voiles, coupant leurs cheveux … ou retirant leur vêtements comme Ahou Daryaei.
On se souvient qu’en novembre 2022, il y a eu des victimes d’empoisonnements au gaz dans une centaine d’établissements scolaires de jeunes filles. A chaque anniversaire en septembre comme celui de Masha Amini, il y a une vague d’arrestations de leaders d’opinion, d’artistes, de membres des familles des victimes qui sont emprisonnées. Et celles et ceux qui ont été libérés sont toujours en danger, la surveillance et le harcèlement des pasdaran les poursuivent. Mais malgré toute cette répression, la profonde résistance et le courage des iraniennes ne sont pas anéantis. C’est ce que nous dit Ahou Daryaei.
« Femme, Vie, Liberté » a engagé une révolution qui fait toujours trembler le régime de Téhéran. Après l’assassinat de Masha Amini, tous les dimanches de nombreuses manifestantes le disaient« si le régime n’est pas renversé maintenant, cela sera pour demain ». De fait la résistance est vivante, le mouvement féministe est fort en Iran soutenu aussi par les hommes, « il suffit d’une étincelle pour faire repartir le mouvement. L’Iran est comme une cocotte-minute… »
Il y a quelques jours des étudiants et étudiantes ont à nouveau scandé « Femme, Vie, Liberté » que l’on n’entendait plus depuis plusieurs mois. Ahou Daryaei fait partie de ces femmes qui se révoltent contre le régime des ayatollahs en brandissant leur voile ou leur culotte… Elle incarne aujourd’hui le courage comme tant d’autres femmes qui, dans son pays ou ailleurs, luttent pour leurs droits fondamentaux à disposer de leur vie et de leur corps au risque de leur sécurité, comme les Afghanes, les Yazidis et toutes celles qui souffrent sous le joug religieux et patriarcal.
Ensemble exigeons :
- La libération immédiate d’Ahou DARYAEI et l’arrêt des tortures psychiatriques,
- Le droit inconditionnel des femmes sur leurs corps, dont celui de porter ou non le voile,
- L’ abolition de toute discrimination envers les femmes, les LGBTIQ+, les minorités nationales et religieuses
LN, 16-11-2024.

D’après une déclaration d’Asghar Jahangir, porte parole du pouvoir judiciaire iranien, Ahou Daryaei « a été remise à sa famille étant donné qu’il a été constaté qu’elle était malade » . Pour l’association Femmes Azadi, Ahou Daryaei a été sauvée par la mobilisation internationale mais aussi parce que l’emprisonner dans les institutions psychiatriques du régime ou la faire disparaître, aurait fait descendre les Iraniennes et les Iraniens dans la rue.
A quelques jours du 25 novembre, jour international de mobilisations contre les violences faites aux femmes, rappelons que la violence patriarcale c’est aussi la violence physique, sexuelle, et psychologique perpétrée par l’État.
Le 25 novembre protégeons toutes les femmes victimes des violences patriarcales et des régimes religieux qui instituent en lois la soumission du corps des femmes.
Ahou Daryaei a été libérée, protégeons la et toutes les femmes d’Iran, contre les poursuites judiciaires, le harcèlement et les discriminations. Zan, Zendegi, Azadi : Femme, vie, liberté.
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