Il est urgent que les collectifs, associations, syndicats et partis se réclamant de la gauche affirment leur solidarité pleine et entière avec le peuple vénézuélien qui lutte pour la restauration des libertés démocratiques.
Bien que la situation évolue rapidement le contenu de l’appel venu du Venezuela, Dignité, Espoir et Organisation pour le rétablissement de la démocratie au Venezuela donne les éléments permettant la prise de position démocratique élémentaire et indispensable.
Les faits les plus saillants sont les suivants :
Les doutes plus que légitimes sur les résultats de l’élection annoncés par le Conseil national électoral (CNE), sans qu’il ait publié les procès-verbaux détaillés du scrutin ainsi que l’exige la loi. Alors que l’opposition libérale dominante, quoiqu’on en pense, est parvenue à récupérer et à mettre en ligne plus de 80% des PV attestant de sa victoire, Maduro a appelé hier le Tribunal suprême de Justice à trancher le conflit, mais celui-ci étant à sa botte, c’est là un moyen de justifier de l’opacité du CNE et de faire traîner en longueur le litige, tout en faisant mine de satisfaire aux exigences de transparence dûment exprimées par les gouvernements de gauche de Boric au Chili, Lula au Brésil, Petro en Colombie, AMLO au Mexique et même Arce en Bolivie. (Nota Bene : les déclarations des présidents peuvent être ambiguës, mais celles de leurs chancelleries sont on ne peut plus claires).
Le caractère radicalement démocratique et populaire du soulèvement en cours. Si ce n’est pas la première fois que les habitants des barrios descendent manifester de façon auto-convoquée, c’est de fait la première fois qu’ils le font aussi massivement, sous la forme de cortèges ayant leurs consignes propres et affichant leur identité populaire, plutôt que par petits groupes anonymes par peur de la répression dans leurs quartiers (comme en 2016 et 2017 et dans une moindre mesure 2014). Il va sans dire que si une large majorité a décidé, faute de meilleure option – et vue l’interdiction des candidatures de toute organisation revendiquant le label “socialiste” ou « révolutionnaire » contre Maduro -, d’appuyer le principal candidat d’opposition libérale, c’est d’abord et avant tout pour restaurer un cadre institutionnel minimalement démocratique garantissant une plus grande liberté aux luttes sociales, syndicales et politiques autonomes contre quelque gouvernement que ce soit. En somme, le gros des Vénézuéliens ont fait en même temps “front populaire” et « front républicain » et appellent maintenant Maduro à « se soumettre ou se démettre » (tout ressemblance avec la France ne saurait être fortuite !) (NB : Le vainqueur du scrutin aurait dû être investi seulement en janvier).
La férocité de la répression en cours contre ce soulèvement, qui s’abat aussi bien sur les militants et dirigeants de l’équipe du candidat d’opposition libérale (comme ce fut le cas tout au long de la campagne), que sur des manifestants en général, quelques soient leur position politique, avec en outre une traque tous azimuts aux témoins électoraux de l’opposition, des partis tiers et même de ceux du chavisme-madurisme coupables d’avoir récupéré ou divulgué les fameux PV issus des urnes. Ce avec pour solde à ce stade environ au moins une dizaine de morts confirmés, un millier d’arrestations avec à la clé des déferrements devant des tribunaux militaires pour “terrorisme” (Maduro disant vouloir créer des prisons spéciales pour « rééduquer“ et « mettre au travail » ce que les propagandistes officiels n’ont d’autre choix que de qualifier de “lumpen ultra violent”), et/ou des disparitions momentanées le temps de demandes de rançons par des agents de l’État à des familles souvent très pauvres, sous peine de torture et d’extorsion d’aveux, de sorte à nourrir les trames complotistes fantasmatiques auxquelles nous a habitué le gouvernement de Caracas depuis plus d’une dizaine d’années.
Notre devoir, de l’extrême-gauche révolutionnaire au NFP et aux députés européens de gauche : soutenir inconditionnellement la révolte démocratique et populaire en cours au Venezuela et tisser un maximum de liens avec des organisations de gauche largement fragmentées et isolées par de longues années de répression à leur encontre et de propagande officielle invoquant la discipline à toute épreuve face à un “Empire », au sein duquel nombre de détenteurs de bons de la dette « publique » venezuelienne ont pourtant déclaré, au grand bonheur des télégraphique du régime, qu’ils préféraient « la stabilité » – si sanglante fût-elle – avec Maduro que l’incertitude découlant d’une victoire oppositionnelle.
Il faut soutenir les Venezueliens et appuyer l’appel que nous avons diffusé. Prise de position que nous souhaitons tous la plus large possible, ce qui n’exclut pas bien entendu des prises de positions individuelles ou d’organisations, en attendant, et moins encore la diffusion la plus ample possible du communiqué vénézuélien ci-dessus, remis dans les références ci-dessous.
Fabrice Andreani.
RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES EN FRANÇAIS :
RESSOURCES COMPLÉNTAIRES EN ANGLAIS ET ESPAGNOL :
Deux organisations nationales de défense des droits humains : provea, ONG la plus active depuis la répression des mouvements sociaux des années 1980 et 1990) ; labpaz, de création plus récente, plus focalisée sur la lutte contre la violence, sociale ou politique, ordinaire ou étatique.
Podcasts :
Nueva Sociedad, au 1er août, avec Pablo Stefanoni, Luz Mely Reyes (journaliste, site d’info des plus fiables) & Andrés Caleca (candidat aux primaires de l’opposition, soutien d’Edmundo Gonzalez mais partisan d’un front démocratique plus large).
American Prestige, au 1er août, avec Alejandro Velasco, historien travaillant sur la relation entre les classes populaires et l’Etat au Venezuela.
RESSOURCES POLITIQUES EN ESPAGNOL :
Communiqué du parti Socialisme et liberté (gauche syndicale classiste trotskyste, autonome du chavisme depuis la fin des années 2000). Version française.
Communiqué unitaire des gauches radicales, signé par des organisations telles que La otra campaña, Partido Comunista de Venezuela (PCV), Voces Antimperialistas, SinatraUCV, Bloque Histórico Popular, Movimiento Popular Alternativo, EnComún.
Communiqué de Marea Socialista (ex-courant du PSUV, trotskiste, ayant fait dissidence avec le chavisme en 2014).
Déclaration (en français) de la Ligue des travailleurs pour le socialisme -restés autonomes du chavisme depuis le début.
Communiqué de Surgentes (organisation de gauche issue du chavisme et spécialisée dans la défense des droits humains).
Communiqué du Parti communiste du Venezuela (PCV, réprimé par le gouvernement depuis plusieurs années et dont la direction historique a été “intervenue” par le Tribunal suprême de justice, comme toute une série d’autres partis de droite comme de gauche).
Salut camarades,
Venezuela – Controverse à Caracas au sujet de la victoire de Nicolas Maduro à la présidentielle. Mais de quoi se mêlent les Etats – Unis et les pays impérialistes qui attaquent la République Bolivarienne ?
Vulgaire, inadmissible, déjà les Ricains de Trump, se croyant chez eux, promettaient une solide récompense, 15 millions de dollars, pour la capture du président Nicolas Maduro, alors je dis « A bas l’impérialisme Yankee », Pas touche au Venezuela comme au temps de Chavez !
A la Tendance Marxiste Internationale, il y a plus de 10 ans, j’en étais bien sûr, de La Riposte au PCF, il y a bien longtemps, on défendait mordicus, Chavez et la Révolution Bolivarienne. elle sombre, mais nos ennemis ne sont pas nos amis !
Caracas était notre centre de coeur pour la Révolution Socialiste !
Maduro peut trahir ses idéaux, faire tirer sur la foule, emprisonner des communistes, les pauvres manipulés manifester, mais des yankees au Venezuela on en veut pas ! Pas touche au Venezuela, les forces impérialistes dehors !
Fraternellement,
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Laurent, manifestement, d’après ce que disent des camarades qui arrivent du Venezuela où y sont,
1°) jamais l’ingérence US n’a été aussi faible dans la réalité que lors des récents évènements.
2°) en fait de larges secteurs impérialistes US préfèrent Maduro comme garant du maintien de l’ordre !
3°) jamais le peuple des barrios n’a été aussi mobilisé contre lui.
4°) il y a des illusions dans les candidats de droite mais assez peu au total : comme le fit Fabrice ils sont utilisés pour imposer un « cadre minimalement démocratique » permettant expression, syndicats, liberté d’organisation … ce qui n’est du tout le cas actuellement.
Par conséquent, le soutien au mouvement populaire doit être inconditionnel. Cela veut dire que la dénonciation des EU ne peut pas être un préalable à leur imposer, surtout quand les miliciens et militaires qui leur tirent dessus les traitent d’agents des EU. Et c’est sur cette base de solidarité qu’on peut discuter, clarifier, critiquer, etc.
Par ailleurs, mais il faut en discuter, Caracas a été, je pense, le centre d’une poussée anti-impérialiste et démocratique de masse, mais jamais d’une révolution socialiste, sauf à confondre celle-ci avec ses contrefaçons militariste qui, précisément, aboutissent à des régimes réactionnaires sur toute la ligne, comme l’est le madurisme.
Fraternellement,
Vincent.
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