Que vous ayez raté notre réunion du dimanche 1er octobre 2023 ou que vous y ayez participé, retrouvez les enregistrements sonores de la séance.
Aplutsoc, Crise climatique, Discussion, Ecologie, Monde, Révolution, Ukraine
Aplutsoc – Réunion du 1er octobre 2023 – L’écho sonore
Très intéressant, chaleureux, convivial. Une perspective théorique qui semble en effet féconde, pour une « stratégie de pouvoir populaire » !
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Discussions très intéressantes, merci d’avoir publié cet audio, que j’ai, je pense, pu écouter à peu près dans son intégralité, par petits bouts. J’ai du mérite, car le son est parfois assez pourri (je propose pour la prochaine fois l’utilisation d’un bon dictaphone, si jamais je peux être là, je peux d’ailleurs apporter le mien) , et couper l’audio entre différentes séquences aurait été également une aide (ça, vous pouvez encore le faire).
A propos de la question de la guerre en Ukraine, je n’ai pas de certitude sur la moins mauvaise voie pour épargner aux peuples ukrainien et russe massacres de masse, viols, déportations, persécutions, asservissement, sur le plus court chemin pour faire chuter le régime fasciste de Poutine. A tout le moins, cependant, je suis reconnaissant à APLS d’avoir engagé des recherches, une discussion de fond et tenté une analysé cohérente sur cette guerre, ses implications mondiales, et le rôle que nous avons à jouer, là où les appareils se réclamant du trotskysme n’étayent pas leur position, mais l’ânonnent sur fond d’aveuglement quant aux impérialismes des « BRIC élargis » (quant aux socio-démocrates – je comprends dedans LFI – ils brillent par leur éviction du sujet, si l’on fait exception des rodomontades mélenchonistes). Un cessez-le-feu et un accord de paix, s’il provoquait la démobilisation d’une grande partie des soldats ukrainiens et russes, ne créerait-il cependant pas une situation propice à des développements révolutionnaires, à la mise en difficulté voire à la chute du régime fasciste russe et de l’oligarchie néolibérale ukrainienne? Ou pensez-vous que les soldats russes resteront quasiment tous des soudards suffisamment bien payés (et bien terrorisés par leur hiérarchie militaire) pour écraser avec profit les restes de résistance dans les territoires occupés, plutôt que de se retourner contre le régime qui a provoqué la catastrophe?
Sur la diffusion de la méthode marxiste auprès de plus larges secteurs de la population, notamment la jeunesse, j’ai une première remarque : je crois que tous les jeunes, ou presque, sont conscients du fait que le système capitaliste conduit l’humanité et la partie de la biosphère qui lui rend des services vitaux à leur perte. Tous ou presque peuvent donc tomber facilement d’accord avec le constat que font les marxistes. Ce sont les pistes d’organisation pour créer une combinaison de forces susceptible de prendre le pouvoir pour renverser le capitalisme et construire une société fondée sur des principes humains (qui travaille à l’épanouissement de chacun et de tous : communiste/anarchiste) qui sont, comme toujours, difficile à élaborer/trouver. Pour ma part, je dois avouer que je suis fatigué de zébulonner dans des groupes d’extrême-gauche archi-minoritaires, mais je crois en l’apport qualitatif de ces groupes, à condition qu’ils soient de véritables groupes d’analyse / discussion approfondies, comme c’est le cas ici. La question que je me pose sur le plan stratégique (eh non, on n’en a pas fini avec l’entrisme, de mon point de vue!), c’est s’il ne vaudrait pas le coup d’intégrer les groupes de LFI proches de Ruffin, car cette figure de proue médiatique me paraît (mais n’hésitez pas à me contredire, preuves à l’appui, si vous en avez) à la fois intellectuellement honnête et avoir la volonté sincère de se mettre au service des exploités. Il y a par ailleurs un très grand désarroi au sein des groupes locaux de LFI, qui sont désireux d’instaurer un fonctionnement démocratiques, sans cependant avoir « les armes de la critique ».
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L’angle mort absent de votre débat :
• Blogue de Michael Roberts
Caché dans l’ombre
Le coût d’emprunt pour investir ou consommer atteint des niveaux records. Un point de référence pour cela est le taux d’intérêt réel sur les obligations d’État à l’échelle mondiale. Les gouvernements sont considérés comme les emprunteurs les plus sûrs, peu susceptibles de faire défaut par rapport aux entreprises ou aux particuliers. Les créanciers (ou les investisseurs en obligations) sont donc prêts à exiger un rendement des intérêts sur les emprunts publics inférieur à celui qu’ils demandent aux entreprises et aux ménages. La moyenne mondiale des rendements des obligations d’État à dix ans en termes réels a augmenté de plus de 6 points de pourcentage, ce qui n’avait pas été vu depuis la fin des années 1960.
La raison de ces rendements élevés est double. Premièrement, il y a l’inflation elle-même. La hausse de l’inflation au cours des deux dernières années a poussé les créanciers à vouloir davantage d’intérêts pour couvrir la perte de valeur réelle de leurs achats d’obligations ou de leurs prêts. La seconde est la décision prise par toutes les grandes banques centrales de relever leurs taux d’intérêt directeurs à des niveaux jamais vus depuis la fin des années 1970. Comme ce blog en a déjà discuté, les banques centrales estiment que la hausse de leurs taux d’intérêt, qui fixent le plancher pour tous les autres taux d’emprunt, finira par ramener le taux d’inflation à leur objectif arbitraire d’une hausse des prix de 2 % chaque année. Les taux des banques centrales se situant désormais autour de 4 à 5 % dans les principales économies, cela se répercute sur les taux globaux des prêts. Par ailleurs, il semble peu probable que les principales banques centrales réduisent leurs taux avant 2025.
Ce coût d’emprunt record en termes réels a déjà provoqué une mini-crise bancaire aux États-Unis, plusieurs petites banques étant tombées dans la poussière. Et cela a conduit un certain nombre de gouvernements des économies dites émergentes à ne pas honorer leurs obligations de prêt envers les créanciers, tant publics que privés, des riches économies occidentales. Et d’autres sont sur le point de rejoindre les défaillants actuels.
Mais l’autre conséquence de ce « resserrement des liquidités » est le risque croissant d’un nouvel effondrement des marchés financiers, semblable à l’effondrement des prêts hypothécaires et de la spéculation lors du krach financier mondial de 2008. Les régulateurs financiers commencent à s’inquiéter. Le Comité européen du risque systémique, la Banque des règlements internationaux et le régulateur mondial des valeurs mobilières Iosco ont tous dénoncé l’augmentation des risques. Faisant référence à l’amélioration prétendue de la régulation de la spéculation après le krach de 2008, un responsable de la stabilité financière de cette époque de crise a déclaré : « Nous n’avons jamais vraiment pensé que nous résoudrions un problème et quelles en seraient les conséquences ? », arguant que les régulateurs sont désormais entrer dans une « nouvelle phase », où ils doivent se demander « d’où est apparu le risque et comment pouvons-nous y faire face ?
Le nouveau risque qui est apparu concerne les institutions financières non bancaires (IFNB), comprenant les fonds d’investissement, les compagnies d’assurance, les fonds de pension et d’autres intermédiaires financiers. Celles-ci sont parfois appelées « banques fantômes ». Les IFNB représentent désormais 50 % des actifs mondiaux des services financiers et ne sont pratiquement pas réglementées.
Au sein de la zone euro, la croissance du secteur des IFNB s’est accélérée après la crise financière mondiale, doublant depuis 2008, passant de 15 000 milliards d’euros à 31 000 milliards d’euros. La part des crédits accordés par les IFNB aux sociétés non financières de la zone euro est passée de 15 % en 2008 à 26 % à la fin de l’année dernière. Dans l’ensemble, les actifs du secteur des IFNB représentent désormais environ 80 % par rapport à la taille du secteur bancaire.
Et voici le problème. Les IFNB sont sujettes au risque d’un « désendettement » soudain lorsque les prix des actifs changent soudainement et deviennent volatils. Cela n’a rien de nouveau et relève de la nature d’un tel capital spéculatif. Et l’effondrement de n’importe quelle grande IFNB se répercutera sur le système bancaire en général. Les exemples sont nombreux : l’effondrement du fonds spéculatif Long Term Capital Management a montré comment les tensions financières au sein d’une IFNB fortement endettée peuvent se transmettre directement aux grandes banques situées au cœur du système financier.
Les banques sont directement liées aux entités du secteur des IFNB via des prêts, des titres et des dérivés, ainsi que par des dépendances en matière de financement. Je cite la BCE : « Le financement des entités des IFNB est probablement l’un des canaux de retombées les plus importants du point de vue du risque systémique, étant donné que les entités des IFNB maintiennent leurs réserves de liquidité principalement sous forme de dépôts dans les banques et interagissent sur les marchés des pensions avec les banques. »
Plus récemment, l’effondrement du fonds spéculatif Archegos a révélé l’inefficacité de la gestion des risques et des contrôles internes des banques, permettant aux IFNB de prendre des positions excessivement endettées et concentrées. Les pertes du Credit Suisse, aujourd’hui disparu, liées à Archegos se sont élevées à 5,5 milliards de dollars. Encore une fois, la BCE : « Non seulement cette perte était substantielle en soi, mais elle a également contribué à la chute finale de la banque, conduisant à son acquisition orchestrée par le gouvernement par UBS. »
Un rapport récent de la Banque d’Angleterre concluait que : « les banques parallèles opèrent aux côtés des banques commerciales pour titriser les prêts individuels risqués et donc produire des titres adossés à des actifs standardisés. Les investisseurs perçoivent ces titres, exempts de tout risque idiosyncrasique, comme étant presque aussi sûrs que les dépôts bancaires traditionnels, et les achètent donc. Cela permet aux banques d’élargir leurs prêts en facturant des spreads plus faibles.
Mais la BoE continue ensuite : « Toutefois, en période de tensions, la qualification « presque » s’avère cruciale et la substitution imparfaite entre titres et dépôts devient apparente. Les titres s’accompagnent soudainement d’une prime plus élevée, suffisamment pour restreindre la capacité des banques parallèles à s’engager dans la titrisation. Cela se répercute sur les banques commerciales : ne pouvant plus se débarrasser d’une partie de leur portefeuille au même prix, elles ont recours à des spreads croissants sur les consommateurs comme sur les entreprises. »
Cela affecte « l’économie réelle » car « à mesure que les spreads augmentent, le crédit devient plus cher. Les ménages endettés doivent réduire leurs achats de biens et de logements. Les entreprises endettées doivent réduire leurs achats de capitaux. L’emploi, la consommation et l’investissement chutent, provoquant une récession. Ainsi, une baisse de la confiance des investisseurs – nous appelons cela un choc de sentiment du marché – produit des co-évolutions fortes et positives entre les principales variables macroéconomiques, les quantités de crédit et les prix des actifs, ainsi que des mouvements anticycliques des spreads de crédit des ménages et des entreprises. Ce choc de « sentiment du marché » « explique particulièrement bien les deux récessions de la zone euro en 2009 et 2012 ».
En bref, les prêts spéculatifs des « banques fantômes » sont très susceptibles de conduire à un effondrement du crédit, se propageant au secteur bancaire dans son ensemble, puis à l’économie réelle, déclenchant ainsi un krach. Klaas Knot, président du Conseil de stabilité financière, a déclaré : « Si nous voulons parvenir à un monde où ces vulnérabilités seront moindres, nous devons nous attaquer à ce problème ». C’était une priorité car l’endettement non bancaire « peut potentiellement menacer ». stabilité financière ».
Au fond, rien n’a changé depuis que Marx écrivait dans le tome 3 du Capital que : « si le système de crédit apparaît comme le principal levier de la surproduction et de la spéculation excessive dans le commerce, c’est simplement parce que le processus de reproduction, par nature élastique, est désormais poussé à sa limite la plus extrême. Une crise éclatera inévitablement si le crédit est retiré.»
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michael roberts2 octobre 2023marxisme
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2 réflexions sur « Se cacher dans l’ombre »
1. Olivier Bonfond
3 octobre 2023 à 5h08
Encore une belle analyse. Merci. Je ne suis pas sûr de comprendre cette phrase :
« Pourtant, même après prise en compte de l’inflation, les rendements des obligations d’État à dix ans affichent désormais une moyenne mondiale supérieure à 6 %, du jamais vu depuis la fin des années 1960. »
le principal discours que j’ai lu est que « même si les taux d’intérêt (des obligations gvt à dix ans) sont élevés (3,6% en Belgique), si l’on prend en compte l’inflation (6%), le taux d’intérêt réel reste négatif »
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1. michael roberts
3 octobre 2023 à 6h36
Olivier tu as raison. Je n’ai pas écrit cette phrase correctement. c’est la hausse record des rendements réels et non des rendements réels. J’ai corrigé.
Blog Michael Roberts , blog sur WordPress.com.
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