Mercredi 26 juillet circulait la nouvelle de l’arrestation de Boris Kagarlitsky par le FSB, qui l’a rapidement transféré de Moscou à Syktyvkar, dans le grand Nord, sous l’inculpation d’« apologie du terrorisme », avec un procès annoncé pour septembre où il risque 7 ans de prison.

Le régime russe, qu’il s’agisse des fidèles de Poutine ou d’autres réseaux, n’a aucune légitimité et aucun droit historique à juger qui que ce soit – même pas le criminel tortionnaire Girkin. Boris Kagarlitsky n’a rien à voir avec le « terrorisme » et est une célébrité dans la « gauche radicale » internationale, ce qui donne le sens politique de son arrestation au plan international. Aplutsoc s’associe donc à la déclaration qui circule dans le RESU et cela indépendamment des questions abordées dans la suite de cet article :

Le 25 juillet dernier, Boris Kagarlitsky, intellectuel reconnu et militant socialiste a été arrêté par le FSB sous l’accusation de « justification du terrorisme », et immédiatement transféré à Syktyvkar, à 1300 km de Moscou. Là, la cour a décidé, lors d’une audience à huis clos et hors la présence de son avocat, le maintien en détention jusqu’à son procès qui se tiendra courant septembre, et à l’issue duquel il pourrait être condamné à 7 ans de prison.

Les poursuites et la détention de Kagarlitsky se situent dans le contexte d’une campagne répressive engagée par le gouvernement qui tente de faire taire toutes les voix qui s’opposent tant à l’invasion de l’Ukraine qu’à sa politique intérieure. Depuis l’année dernière le gouvernement Poutine s’est attaché à poursuivre, incarcérer ou forcer à l’exil nombre de personnalités politiques reconnues, intellectuels et militants, qui se sont élevés publiquement contre la guerre en qualité de simples citoyens au travers des réseaux sociaux. Celui de Kagarlitsky a été classé « agent étranger » en mai.

Nous exprimons notre solidarité avec Boris Kagarlitsky et exigeons sa libération immédiate comme celle de tous les détenus pour motifs politiques.

Ceci posé, une campagne pour la libération de Boris Kagarlitsky doit pour nous, et, pensons-nous, pour le RESU s’il devait s’y engager comme tel, être bien comprise politiquement pour être efficace. Ceci demande sans doute une pleine information de tous les militants. C’est l’objet de cet article. Pour faire comprendre qu’il pourrait y avoir un problème, signalons deux communiqués en provenance de Russie.

Le premier de ces communiqués est celui des Patriotes en colère, le fan club d’Igor Girkin alias Strelkov : https://t.me/KRPRus/147.

Girkin-Strelkov, très connu en Russie et sordidement connu en Ukraine, en Bosnie et en Moldavie, est un cadre de haut niveau du FSB et du GRU, présent en Transnistrie en 1991, en Bosnie en 1994, et dirigeant la mise en place des « Républiques populaires » du Donbass et de Louhansk en 2014. Il a alors organisé l’abattage de l’avion MH17 (298 morts), ce pour quoi il est l’objet d’une condamnation internationale. Depuis plusieurs années, il dénonce l’insuffisance des moyens mis en œuvre par Poutine pour russifier la moitié de l’Ukraine, et il est devenu un « opposant », de droite sans aucun doute pour les ultra-nationalistes, de « gauche » pour ceux qui l’ont fait passer pour un « soldat rouge » voulant « combattre l’impérialisme », à savoir, en tête de tous, Kagarlitsky. Représentant l’aile critique ultra-nationaliste hostile à Prigojine, il a été arrêté une semaine avant ce dernier.

Son mouvement des Patriotes en colère appelle à unir la cause de Kagarlitsky et celle de Girkin et nul doute que si, dans la gauche internationale, on va beaucoup parler de la défense de Kagarlitsky comme de celle d’un « sociologue marxiste », en Russie même, plus de gens peut-être pourraient en entendre parler du côté Girkin et autres rouge-bruns, monarchistes et « patriotes ».

Un tout autre communiqué provient du fil Telegram anarchiste Netchaievtchina https://t.me/nechaeveverywhere/3951?fbclid=IwAR3OwFd6n3LHQo97bVr4uaqlBwxZCkwL1nKVFJNevHeRHNnr2Bn-ioAdyKU .

Ces camarades, car eux sont des camarades, ne mettent pas en cause le principe d’exiger la libération de Kagarlitsky, mais voient en lui le personnage clef du « dangereux mythe du Donbass révolutionnaire » et déplorent que les nombreux militants menacés de mourir en prison, « militants ordinaires » comme Yevgeny Karakashev, menacé de périr d’une maladie cérébrale, n’aient pas de réseaux influents : en fait on sent bien que ces camarades craignent qu’on parle encore moins de celles-là et de ceux-là maintenant que pourrait démarrer une œcuménique campagne de la « gauche amnésique » en faveur de Kagarlitsky.

Répétons-le : il faut mener campagne pour lui. Mais la terrible question de ces camarades anarchistes russes est-elle légitime ? Oui, elle l’est !

Boris Kagarlitsky, né en 1958, s’est engagé dans le Samizdat, ou dissidence, autour de 1980, et a été arrêté dans les derniers mois de l’ère Brejnev, puis a été « gracié et libéré en 1983 » selon l’article de Wikipédia en anglais sur lui.

Durant la perestroïka, il est l’animateur le plus connu du groupe des Nouveaux socialistes de Moscou, qui, agissant en commun avec un groupe anarcho-syndicaliste et avec un secteur du PCUS qui devait, en 1990, y former le courant « Plate-forme marxiste », a été à l’origine du Front populaire de Moscou, mouvement « informel » qui, échappant plus ou moins au contrôle de ses initiateurs, va soutenir l’élection de Boris Eltsine au Congrès des députés du peuple et à la mairie.

C’est durant cette période que Boris Kagarlitsky devient très prisé par la presse de gauche radicale et d’extrême-gauche en Occident, comme la New Left Review et la revue Quatrième Internationale. Le livre auquel il travaillait depuis des années, Les intellectuels et l’État soviétique de 1917 à nos jours, qui est de loin son ouvrage le plus riche, le plus original et le plus remarquable, parait en anglais en 1988 (en français : aux PUF en 1997).

Ces années prennent fin avec la fin de l’URSS. Lors du putsch d’août 1991, lui-même et son groupe, comme leurs alliés anarcho-syndicalistes et « marxistes du PCUS », adoptent une attitude abstentionniste, ne soutenant pas le mouvement de masse qui s’oppose aux putschistes et que récupérera Eltsine.

Fin 1993, lors de l’affrontement armé entre le président de la « Fédération de Russie » Boris Eltsine et son « parlement », ils prennent parti pour ce dernier et s’engagent dans les combats, les perdant avec lui – Kagarlitstky fait alors un bref séjour en prison où il est molesté. Ce second choix range ses auteurs aux côtés des forces dites « conservatrices » ou « nationales-staliniennes », voire « rouge-brunes ».

Dans ces évènements et par ces choix, le projet de construire en Russie un « Parti du Travail » dont ils étaient porteurs, avorte. Les uns se retirent, d’autre amorcent une grande carrière, comme le dirigeant jusque-là « anarcho-syndicaliste » Andreï Isaïev qui deviendra dirigeant des ci-devant syndicats officiels (toujours aujourd’hui) et soutien de Poutine.

Boris Kagarlitsky lui, commence une carrière à l’Académie russe des sciences et ses contacts internationaux jouent dans son statut de « sociologue marxiste », que nous nous permettrons de contester. De fait, son ouvrage le plus original reste le premier, sur l’intelligentsia russo-soviétique. A partir du début des années Poutine, B. Kagarlitsky anime un « Institut d’étude de la mondialisation et des mouvements sociaux », puis avec la montée d’Internet, le site Rabkor.

Leur activité consiste à dénoncer l’hégémonie « impériale » étatsunienne et à souligner l’intégration de la Russie sous Poutine au néolibéralisme mondial et à l’hégémonie de la finance. Kagarlitsky reprend des formules d’auteurs d’un tout autre calibre comme Immanuel Wallerstein et Samir Amin, et apporte quelques confirmations à Naomie Klein pour le chapitre de son livre sur la « stratégie du choc » néolibérale dans la Russie d’après le putsch de 1991. Il n’y a pas là d’analyses vraiment originales, dont le mouvement ouvrier et la jeunesse russe auraient bien eu besoin dans ces années de formation du poutinisme, dont les aspects nationaux-étatiques sont en fait perçus comme un moindre mal, voire comme un reliquat de « socialisme », par cette gauche perdue.

Comme l’écrit un intervenant, dans les vifs débats des militants russes de ces derniers jours : tout en étant convaincu de sa « collaboration » avec les « autorités » – les organes : chacun sait ce que cela veut dire en Russie -, celui-ci juge cependant Kagarlitsky, comme bien d’autres, idéologiquement tout à fait sincère et il explique que «  … c’est bien là le problème fondamental : idéologiquement, Kagarlitsky représente les vestiges (juste des vestiges ?) de l’altermondialisme des années 1990 -première moitié des années 2000, quand la planète Terre fut enveloppée des tentacules du capital euro-américain, par rapport à quoi tout est secondaire (…). Des régimes comme le russe ou l’iranien, bien sûr, ne représentent rien non plus de vraiment bon, mais en principe ils sont un moindre mal par rapport au néofascisme financier planétaire (…). Je pense que c’est là l’idée la plus toxique qui ait circulé dans le milieu de gauche actuel, et pas que lui. »

La « gauche Kagarlitsky », même si les jeunes formés à cette aune le trouvent souvent excessif ou trop compromis, c’est cette gauche qui trouve que mieux vaut un vilain Poutine qu’un Eltsine soi-disant néolibéral, et que le national-étatisme n’a pas que des défauts, ce contre quoi s’insurgent anarchistes et syndicalistes fidèles, mais qui imprègne les habitus culturels de bien des groupes et courants. Et cela se voit à l’heure des choix.

Ainsi, en 2008 : comme le rappelle le camarade Vladislav Starodubtsev, militant ukrainien du Sotsialnyi Rukh, Kagarlitsky salue la guerre géorgienne de Poutine : « Le coup porté aux États-Unis ouvre de nouvelles perspectives de lutte ».

Ainsi, lors des manifestations massives contre la réélection de Poutine en 2011-2012, observe-t-il selon le camarade russe précédemment cité une posture « sceptique », parlant de « classe moyenne petite-bourgeoise et bien nourrie » trop loin des vrais « mouvement sociaux ».

Ainsi, on en arrive au moment décisif : 2014.

Là, Kagarlitsky est la figure emblématique de ce que l’ukrainien Vitalii Kulik appelle le « poutinisme rose » https://politcom.org.ua/kagarlitsky-as-a-mirror-of-pink-putinism. Il dénonce, bien sûr, le Maïdan comme « fasciste », et il raconte à qui veut l’entendre que des centaines de milliers d’ouvriers se sont soulevés dans le Donbass – affabulation totale- appelant de ses vœux une « prise de Kiev par Donetzk ».

Son Institut et son site ont alors de gros moyens – 3,2 millions de roubles selon des sources ukrainiennes https://www.nihilist.li/2015/03/31/kagarlitskij-vojna-i-politicheskaya-korruptsiya/?fbclid=IwAR2sKslj18hRiMO2eRyBrf-fxhcSUFzyYxjVzppnxz4k7b-BC9rPQKn4zHc – provenant du pouvoir russe. Ils irriguent des relais politiques occidentaux, en particulier la Fondation Rosa Luxemburg du parti allemand Die Linke, et le mouvement Stop the War coalition (constitué des années auparavant contre les guerres de G.W. Bush), de conférences et d’informations biaisées, notamment sur le prétendu « pogrom de la maison des syndicats à Odessa » le 2 mai 2014. Une conférence est organisée en Crimée en novembre 2014, avec la participation de Kagarlitsky et de militants occidentaux dont le britannique Richard Brenner. La ligne générale est alors que la Russie doit aider le « soulèvement du Donbass » à arracher toute la « Novorossia » – c’est ce que Poutine avait dessiné dans son discours du 14 avril 2014. La promotion du groupe Borotba https://europe-solidaire.org/spip.php?article33625 , vrai parti-Potemkine pour faire croire aux gauchistes occidentaux que des communistes révolutionnaires avec des tee-shirts du Che combattaient « les nazis ukrainiens » dans le « Donbass », fut organisée aussi à partir du même centre – Kagarlitsky.

Ses relations avec Girkin-Strellkov sont affichées, le site de Kagarlitsky l’interviewe. Les contacts et rencontres avec l’extrême-droite eurasienne de Douguine se multiplient aussi dans cette campagne pour la Novorossia. Selon V. Kulik, pendant l’été puis l’hiver 2014-2015, Kagarlitsky se félicite d’avoir animé, avec les moyens de son Institut dûment renfloué, une « école pour militants sociaux » à Belgorod qui a envoyé ses « élèves » « travailler dans l’appareil gouvernemental des républiques populaires », où grèves, syndicats et langue ukrainienne étaient interdits et où se remplissaient les chambres de tortures.

Il est clair qu’entre la ligne belliciste se couvrant d’un vague verbiage « révolutionnaire », qui a joué un rôle clef en 2014 pour couvrir la contre-révolution poutinienne, et l’orientation de Kagarlitsky en 2022 quand, à partir de février, de même que le n° 2 du « Front de gauche » russe, Alexeï Shakhin, émigré en France (et à la différence du n°1, Serguëi Oudaltsov), il condamne l’ « opération militaire spéciale », il y a une modification.

Cependant, un camarade russe précise que Kagarlitsky affirme qu’il avait raison en 2014 aussi bien qu’en 2022 : ultra-belliciste impérialiste en 2014, opposé à l’ « opération militaire spéciale » en 2022, pour lui c’est une continuité …

Opposé clairement à la guerre à partir du 24 février, Kagarlitsky n’est pas pour autant défaitiste du point de vue russe (même en tenant compte de l’obligation de s’exprimer à mots couverts). Sa condamnation de la guerre depuis le 24 février s’appuie principalement sur la dénonciation d’une dérive dictatoriale en Russie dont elle serait le moyen.

Les plus hostiles des analystes ukrainiens mettent sa position en relation avec la disgrâce de celui qui fut longtemps l’idéologue de Poutine et le maitre-d’œuvre des opérations de propagande autour du « Donbass » et des « nazis ukrainiens » en 2014 et qui aurait donc été son mentor, Vladislav Surkov. Cela n’est pas contradictoire avec le postulat d’une position sincère, pour laquelle Poutine après avoir tourné le dos à une fantasmatique « guerre populaire » en 2014 serait tombé dans un piège lui permettant de marcher à la dictature.

Non seulement les « Patriotes en colère » partisans de Girkin défendent Kagarlitsky, mais celui-ci a reçu depuis son arrestation deux soutiens publics dans les hautes sphères, ce qui indique qu’il y a crise au sommet, débat dans l’appareil d’État, et que ce qui lui arrive participe de cette « crise russe » ouverte notamment depuis le putsch Prigojine.

Il y a donc eu le soutien de Margarita Simonyan, redoutable présentatrice télé qui a appelé, par exemple, à utiliser l’arme alimentaire envers l’Afrique contre l’Ukraine, dont la chaîne Telegram, liée à une chaîne télé, qualifie son arrestation de « honteuse, contre-nature et dégoûtante ».  https://t.me/russica2/52942

Il y a, plus encore, les déclarations de Sergei Markov, figure du poutinisme, responsables présent ou passé de divers organismes parapublics de politique étrangère et de contrôle étatique de « l’histoire », qui dénonce son arrestation comme une « très grave erreur politique » et, au passage, le présente comme une figure immense du « mouvement socialiste international de gauche » (sic), appelant « l’administration présidentielle » à collaborer à nouveau, et étroitement, avec lui et ce qu’il représente. https://t.me/logikamarkova/7471

Le camarade Fred Fuentes, militant de Green Left d’Australie, auteur de nombreux articles et jouant un rôle actif dans le soutien internationaliste à l’Ukraine, a diffusé un article https://www.greenleft.org.au/content/solidarity-needed-russian-anti-war-socialist-boris-kagarlitsky appelant à défendre Kagarlitsky contre la répression dans lequel tous les éléments qui viennent d’être présentés ici sont soit ignorés, soit passés sous silence, soit euphémisés comme des divergences passées qui ne doivent pas altérer la nécessaire solidarité. Fred Fuentes signale le soutien de Sergei Markov à Kagarlitsky en qualifiant Markov d’ « éminent intellectuel pro-Kremlin ». C’est un peu court : c’est Markov qui, sur les télés russes, appelait à l’automne 2022 au bombardement nucléaire des capitales européennes, de Londres en particulier.

Girkin, Simonyan, Markov : force est de constater que se sont manifestés en opposition à l’arrestation de Kagarlitsky des représentants de secteurs de l’État russe qui sont, eux, partisans de la guerre, mais la trouvent sans doute mal conduite et manquant d’envergure …

Le questionnement est donc légitime : s’agit-il de défendre un militant de la gauche, du mouvement ouvrier, ou des « forces de progrès » comme on dit parfois, au sens large, cela quelles que que soient les divergences, ou sommes-nous confrontés à une lutte de factions ? Si Girkin n’est pas pour nous un « prisonnier politique », Kagarlitsky en est-il un ?

Cette question est incontournable, de même que la réponse qui a été apportée au début de cet article. Mais le pire serait de s’interdire ce questionnement, de l’écarter comme ce qu’on ne veut pas entendre – d’ailleurs, cela conduirait à ne pas entendre, à nouveau, ce que nous disent les camarades ukrainiens !

Seule la vérité est toujours révolutionnaire. Et la légende dorée d’un éternel dissident qui n’aurait somme toute fait qu’un seul gros faux pas, en 2014, est une légende dorée, une bouillie insipide sans rapport avec la vérité, aussi dure soit-elle.

Mettre en cause cette légende dorée, c’est revisiter toute l’histoire des rapports de la « gauche radicale » à l’URSS devenue Russie depuis maintenant plus de trois décennies. La question Kagarlitsky n’est pas un problème de personnes, mais elle ouvre sur un questionnement historique, politique, et même moral, de grande portée.

C’est peut-être pour cela qu’elle est douloureuse, et qu’une fausse facilité serait de s’engouffrer sans conscience ni réflexion dans un œcuménisme enfin facile, dans une bonne cause « orientale » retrouvée avec les campistes. Rien ne serait pire car cela brouillerait les cartes alors que la réalité mondiale depuis le 24 février impose de les clarifier.

Non, nous ne chanterons pas la défense du « socialiste russe antiguerre et anti-Poutine » bien propre sur lui avec des Mélenchon ou des Corbyn qui, eux, jamais n’ont pris position pour sauver celles et ceux qui restent à sauver, Igor Kuznetsov, Daria Polyudova, Yevgeny Karakashev, sans oublier Maksym Butkevitch, oui, nous devons nous en tenir à la vérité.

Et oui, il faut exiger en toute conscience la libération de Boris Kagarlitsky, car il n’appartient pas à Poutine ou à telle faction de l’oligopole mafieux au pouvoir en Russie de le juger, et parce qu’il appartient à notre histoire dans ses aspects les plus douloureux, et que nous avons aussi le devoir de faire le clair sur elle, pour avoir un avenir en assumant le passé, tout le passé – le vrai passé.

Vincent Présumey, le 28 juillet 2023.