Trump, Poutine, et la guerre à l’Europe au moyen de l’extrême droite.
La Maison Blanche a édité un document régulièrement remis à jour, le « National Security Strategy of the USA » (Novembre 2025), qui fait beaucoup de bruit. Très franchement, à Aplutsoc, nous ne sommes pas surpris : il exprime clairement, ouvertement, en langue trumpienne, ce que nous disons depuis un an : les États-Unis ont maintenant pour principal ennemi l’Europe, et pour principale amie la Russie.
Cela se traduit dans ce texte par l’affirmation explicite d’un changement de pouvoir nécessaire en Europe, pour restaurer la « liberté d’expression », interdire l’immigration, relancer la fécondité, éviter l’ « effondrement civilisationnel » en mettant au pouvoir les « patriotes ». Moscou a fait savoir que le régime russe partage cet objectif.
Concernant le continent américain, le « corollaire Trump à la doctrine Monroe » c’est gros bâton + gros bâton partout, et les deux Amériques sous la coupe de Washington : que la Russie, la Chine et l’Europe, ici, déguerpissent. La guerre, aussi bien vers le Venezuela et Cuba que vers le Canada et le Groenland, est inscrite dans ce programme.
Concernant l’Asie-Pacifique, c’est la seule partie du monde où le document ne veut pas d’hégémon mais la libre concurrence partout, garantie par une présence militaire et un verrouillage de la Chine faisant appel à l’Inde, l’Europe, le Japon et l’Australie.
Ce document, pour nous, n’est pas un scoop, mais plutôt une synthèse. Mais ne négligeons pas le choc qu’il cause conjointement avec la proclamation par Trump de « la paix » (de Poutine) contre l’Ukraine, et avec la poursuite dans les faits de la guerre à Gaza, en Cisjordanie et au Liban. Le choc est celui de l’impuissance pour les classes dominantes et les gouvernements européens, pour les Macron, les Merz et les Starmer.
Mais il doit être celui de l’unité dans l’affrontement contre toutes les « droites européennes » qui apparaissent clairement comme les agents de Trump et de Poutine. Et de la compréhension de ce que la guerre qui vient n’est pas celle de Macron, de la loi de programmation militaire et du nucléaire français, mais bien celle des peuples contre les deux impérialismes hégémoniques, pour le climat, la démocratie et les libertés, avec les nations opprimées d’Ukraine et de Palestine.
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France : ne perdons pas de vue notre force réelle !
En France, les dernières semaines confirment que le parlementarisme, surtout dans le cadre de la V° République et même avec un exécutif très affaibli, ne débouche sur rien du point de vue des droits sociaux et de la démocratie.
Ce n’est en effet pas l’action parlementaire, ni celle « version PS » ouverte à Lecornu, ni celle « version LFI » tournée vers l’élection présidentielle, qui a produit quelque résultat que ce soit, mais la menace sociale qui a conduit au décalage de la réforme des retraites et à la vrai-fausse promesse de ne pas recourir au 49-3 ou aux ordonnances.
Ces résultats ne viennent pas de l’action parlementaire, mais de la pression sociale. Ils ne sont pas négligeables et ils ne sont pas les seuls. La contre-réforme de l’Assurance chômage a bel et bien été retirée « sous condition » de négociations sur les contrats courts. Et, jeudi dernier 6 décembre, au Conseil Supérieur de l’Éducation, le ministre E. Geffrey a concédé, pour la prochaine rentrée scolaire, le caractère totalement facultatif des « groupes de niveaux » ou « de besoin » en collège » : cela signifie la liquidation du « choc des savoirs », qui était pour Macron, avec le soutien du RN, la contre-réforme politiquement centrale de son second quinquennat après la réforme des retraites.
Ces éléments de demi-victoires revendicatives sont, au plus haut point, politiques. Matériellement, les conditions d’existence réelle des plus larges masses reculent et les menaces budgétaires portent sur les services publics et la Sécurité sociale. Mais ces demi-victoires politiques, sur la réforme des retraites, l’Assurance chômage et le « choc des savoirs », ont une portée considérable.
Elles signifient que le rapport des forces réel est beaucoup plus favorable aux salariés, actifs, chômeurs, jeunes, retraités, que ne le font croire les médias et que ne le croient, généralement, les militants, conditionnés par l’inaction intersyndicale et par la division des partis issus du NFP.
Elles signifient qu’il n’y a pas à avoir peur de l’affrontement social, de son développement en affrontement politique central contre Macron et la V° République, car, de toutes les combinaisons possibles, c’est celle-là qui sera réellement efficace contre le RN et l’union des droites !
La première tâche que nous nous fixons à Aplutsoc et à laquelle nous appelons nos lecteurs, amis, camarades, est donc de remettre les pendules à l’heure sur la réalité politique, internationale et nationale. La guerre vient est celle de Trump et de Poutine contre les peuples européens. La question du pouvoir en France demeure centrale et va inévitablement revenir au premier plan avant 2027, car c’est comme cela que l’on repoussera le RN, l’union des droites, Trump et Poutine !