Lundi soir 6 octobre 2025 : Macron s’est donné un bail de 48 heures en missionnant le « premier ministre déjà démissionnaire », Lecornu, pour sauver la France ( !!! ). Passé ce délai, que peut-il faire ?
Toute solution « macronienne » est à présent condamnée. Un gouvernement Retailleau soutenu par le RN ou un gouvernement « de centre gauche » non censuré par le PS seraient, l’un comme l’autre, la mort du « macronisme », à plus forte raison le gouvernement démocratique du NFP qui aurait dû voir le jour à l’été 2024. De même qu’une dissolution, et, bien entendu, qu’une démission.
Comprenons bien ce qui se joue, car cela dépasse Macron. Il s’agit de l’institution présidentielle, clef de voûte du régime de la V° République. La déconstruction et le déboulonnage de l’institution ont commencé, de l’intérieur. C’est le cas de le dire puisque c’est le ministre de l’Intérieur qui a commencé sur l’affaire des drapeaux palestiniens interdits par lui devant les mairies, en contradiction avec la diplomatie présidentielle, à « destituer » progressivement le président. Et cela s’est accéléré depuis hier soir.
Les partisans du retour à une V° République forte, « jupitérienne », napoléonienne, bref les partisans de la dictature plus ou moins déguisée, sont en train, en sapant Macron qui se trouve être encore le président, de saper l’institution qu’ils veulent restaurer.
Ils veulent sa démission, comme Ciotti, mais ils la craignent car elle voudra dire que l’on peut renverser le président de ce régime qu’ils veulent relancer. De même, la condamnation de Sarkozy montre qu’on peut le juger et le punir..
Ils veulent une dissolution, comme Le Pen, mais ils la craignent aussi car elle peut voir un sursaut unitaire démocratique contre eux et parce que plus le temps passe, plus elle aurait pour résultat que les législatives précéderaient et influenceraient la présidentielle.
Le dynamitage de l’institution présidentielle a commencé. Le risque de dictature antisociale de l’union des droites et du RN va donner une puissante impulsion à l’exigence unitaire. Les menaces contre la démocratie et contre l’État de droit vont donner une puissante impulsion aux exigences démocratiques.
Cette situation place l’intersyndicale, qui a choisi de ne se réunir que mercredi matin, dans une position politique centrale, qu’elle l’assume ou non : elle est la seule institution légitime, car non issue du régime de la V° République et des magouilles, corruptions et coups fourrés. Toute impulsion à l’action, par la grève ou par des manifestations de masse un samedi, vers une manifestation nationale et la formation de comités et d’assemblées locales et de secteurs, serait un pas vers la vraie solution à la crise de régime.
Contre Macron, Retailleau et le RN, il faut contraindre à l’unité les forces politiques issues du NFP. Contre leur régime, la V° République, il faut préparer l’élection d’une assemblée constituante, imposée par la mobilisation démocratique – les grèves des 10 et 18 septembre n’étaient-elles pas des grèves politiques ? – appelée à instaurer dans ce pays une République démocratique, sociale, laïque, féministe, écologique, effective.
Le 06/10/2025 en soirée.
Informations reçues par un camarade de la direction de l’APRES
Une rencontre commune s’est tenue ce mardi [matin] entre une délégation de La France Insoumise, des Écologistes, de Génération.s et de L’Après. Un représentant du groupe GDR était également présent.
Nous sommes convenus des points suivants.
Nous avons examiné ensemble toutes les hypothèses face à la situation politique sans précédent que connaît notre pays.
Nous dénonçons l’entêtement du président de la République à vouloir imposer la continuité de sa politique, malgré la victoire du Nouveau Front populaire lors des dernières élections législatives.
Nous censurerons tout gouvernement qui s’inscrirait dans la continuité de la politique macroniste.
En ayant refusé de respecter le suffrage universel puis tenté d’imposer à l’Assemblée des gouvernements illégitimes, Emmanuel Macron est responsable du chaos.
Dans l’hypothèse où il déciderait de dissoudre l’Assemblée Nationale, nous nous tenons prêts à proposer un autre avenir pour notre pays.
Pour cela, nous souhaitons permettre que soient présentées des candidatures porteuses du programme du Nouveau Front populaire dans toutes les circonscriptions.
Nous nous adressons à toutes celles et ceux qui ont fait avec nous la NUPES et le NFP.
L’heure est grave : notre responsabilité commune est d’agir ensemble pour porter ce programme de rupture au pouvoir, en finir avec le macronisme et battre l’extrême droite.
Dans ce but, une nouvelle réunion aura lieu demain.
J’aimeJ’aime