L’intersyndicale, à huit comme pour la mobilisation des retraites de 2023, a parlé : bien forcée d’avancer sa date de réunion pour ne pas apparaître en décalage par rapport à la colère sociale à l’origine de la journée de blocage du 10 septembre, elle réalise cependant l’exploit de n’y faire qu’allusion dans sa déclaration.

Après, personne ne s’étonnera qu’elle n’appelle pas à cette journée, ce que Solidaires a franchement fait et la CGT plus timidement en raison de la poussée de leur base, là où la CFDT, la CGC et FO avaient déjà fait savoir, par la bouche de leurs secrétaires généraux, que c’était hors de question et dont on peut déjà se féliciter qu’iels refusent de donner suite à l’injonction primo-ministériel du choix des deux jours fériés à sacrifier.

De nombreux militant-es lutte des classes crient déjà à la trahison comme la date retenue ne peut que rentrer en opposition avec celle déjà inscrite profondément dans la rentrée sociale or la meilleure réponse, c’est, sans attendre les consignes venues d’en haut, que le nombre de syndicats qui appellent au 10 septembre augmente encore, en particulier dans l’Education Nationale, premier employeur du pays, là où l’apathie de la direction de la FSU, syndicat majoritaire, interroge, et que les syndicalistes s’investissent dans la construction des collectifs locaux, non seulement en vue de la réussite des mobilisations prévues à cette date mais aussi des rassemblements du 8 septembre à 20 h devant les mairies pour le pot de départ de Bayrou.

En effet, ce jour, celui de son probable hara-kiri à l’Assemblée Nationale, est d’ores et déjà le résultat du 10 septembre or, à notre connaissance, c’est la première fois qu’un mouvement social gagne avant même d’avoir eu lieu ! Bien malin aussi celui qui peut affirmer qu’une grève générale, à part celle déclenchée par la CGT en 1906, a déjà eu lieu par la force d’un seul appel en ce sens sans poussée venue d’en bas.

Il faut prendre le 18 septembre comme un prolongement et, surtout, une incitation à l’action d’ici cette date alors que Macron ne se privera pas de répondre rapidement par différents moyens institutionnels en sa possession à la chute anticipée de son Premier Ministre pour faire rentrer le fleuve dans son lit ; également placer l’intersyndicale sous surveillance pour ne pas retomber dans la routine des journées saute-moutons qui ont épuisé le mouvement de 2023. Mieux, préparons une montée nationale sur Paris, la meilleure garantie non seulement d’enterrer tout budget régressif mais de faire aboutir les revendications populaires, à commencer par l’abandon de la retraite à 64 ans reprise par l’intersyndicale.

LD