Dans la « Lettre ouverte à la classe politique mondiale de la part de la dissidence russe en prison », Darya Kozyreva figure parmi les signataires russes.

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Lettre ouverte à la classe politique mondiale de la part de la dissidence russe en prison

En février 2025, Vitaliy, militant socialiste (trotskyste) déporté en Russie nous avait fait parvenir en février 2025 son témoignage sur Darya dont il est proche et que nous avions publié dans Soutien à l’Ukraine resistante n ° 36

Daria Kozyreva avait 17 ans

En décembre 2022, Daria Kozyreva, qui avait 17 ans à l’époque, a peint à la bombe de peinture les mots suivants : « Assassins, vous l’avez bombardé, vous l’avez bombardé. Judas ». Le 19 décembre 2022, Daria Kozyreva a été arrêtée pour ces faits et un procès-verbal a été dressé contre elle en vertu d’un article administratif sur le « discrédit des forces armées de la Fédération de Russie ». Selon les médias, l’enquête dans cette affaire pénale n’a pas été poursuivie et, pour autant que l’on sache, aucune mesure préventive n’a été prise.

Ensuite, une procédure pénale pour discrédit répété des forces armées de la Fédération de Russie a été ouverte contre Daria Kozyreva, conformément à la partie 1 de l’article 280.3 du Code pénal de la Fédération de Russie. L’article 280.3 du Code pénal de la Fédération de Russie a été appliqué dans sa première partie, moins d’un an après le jugement rendu sur un article administratif similaire. Ce jugement a été rendu le 21 décembre 2023. La juge du tribunal du district Moskovsky de Saint-Pétersbourg, Tatyana Vladimirovna Lezhakova, a alors condamné Kozyreva à une amende de 30 000 roubles en vertu de la première partie de l’article 20.3.3 du code administratif de la Fédération de Russie (« Discréditer la Cour suprême de la Fédération de Russie »). Le message qui lui a valu l’application de l’ article pénal sur les « faux » (article 207.3 du Code pénal de la Fédération de Russie), que Kozyreva a publié sur sa page VK [réseau social] le 4 mars 2022, a été considéré comme une infraction. Le texte commence par les mots suivants : « Je suis furieuse. Hier, notre gentille Douma d’État a adopté une loi qui vous condamnera à une peine de prison pour avoir diffusé de « fausses informations » sur la guerre menée par le gouvernement bourgeois russe » ; il contient également une condamnation ferme des actions de la Russie dans la guerre en Ukraine.

Le 24 février 2024, Darya Kozyreva a été arrêtée pour avoir, plus tôt dans la journée, apposé sur le piédestal d’un monument à la mémoire de Taras Shevchenko un fragment de son poème en ukrainien, dont la traduction en russe se lit comme suit :

Enterrez-vous et levez-vous,

Déchirez les chaînes,

Le sang ennemi maléfique

Vouliez-vous l’étouffer.

Hisser la volonté.

Dans un premier temps, Kozyreva a été placée en détention en vertu de la première partie de l’article 19.3 du code administratif (« Désobéissance à la demande légitime d’un officier de police »), mais le 26 février 2024, une procédure pénale a été engagée pour « discrédit répété » (première partie de l’article 280.3 du Code pénal), au motif qu’elle avait placé une affiche avec le poème sur le piédestal du monument de Shevchenko.  Le 27 février 2024, Daria Kozyreva a été placée en détention par le tribunal du district Petrogradsky de Saint-Pétersbourg.

Selon le service de presse des tribunaux de Saint-Pétersbourg, pour justifier la détention, « l’enquête a indiqué que les données opérationnelles confirment que Kozyreva maintient des liens stables avec des mouvements d’opposition, y compris leurs représentants en dehors de la Fédération de Russie, agissant dans l’intérêt d’États étrangers »

Je connais Daria comme une personne très intelligente et gentille. Elle étudiait très assidûment à l’école, participait à des olympiades, s’impliquait activement dans des œuvres caritatives, aidant les pauvres. Elle est entrée à l’université de Saint-Pétersbourg, mais en a été exclue en raison de ses opinions anti-guerre. J’ai assisté à certains des procès pour mesures préventives dont Daria a fait l’objet. À chaque procès, elle sourit constamment et ne veut pas cacher ses opinions, elle peut parler ouvertement des conséquences dévastatrices de la guerre, elle n’a pas peur d’une longue peine de prison. Elle est désespérément prête à défendre la vérité, même dans les conditions les plus difficiles.

4 février 2025

Vitalyi, jeune militant socialiste révolutionnaire ukrainien déporté en Russie

Source : RESU et Samizdat 2.0