Ce mois-ci, deux procès visant des militants syndicaux se tiendront sur Paris : le 12 juin prochain, c’est Gaël Quirante et quatre autres de ses camarades de SUD PTT qui passeront au Tribunal situé Porte de Clichy pour des faits pas moins de  » violences « , de  » dégradations «  et de  » violation de domicile «  avec une possible condamnation à cinq ans de prison ferme. Il leur est en fait reproché de s’être rendu, en 2014 (vous avez bien lu, il y a onze ans déjà !), au siège parisien de La Poste, leur employeur, pour demander à être reçu de sorte de négocier dans le cadre alors d’une grève de plusieurs mois !

Ce qui gène l’entreprise, placée sous l’autorité du Ministère de l’Économie, c’est le travail d’intervention syndicale mis en œuvre depuis des années dans les Hauts-de-Seine, qui infuse y compris en dehors des limites de ce département, pour faire échec aux réorganisations de bureaux comme des tournées et, plus encore, le fait que ce travail repose pour partie sur des militants ouvriers qui, bien que licenciés par l’entreprise, continuent à pouvoir intervenir dans les centres en application du droit syndical existant.

Le 18 juin au même endroit, ce sera au tour d’Anasse Kazib de SUD Rail d’être poursuivi comme, avant lui, des chercheurs, des élu-es LFI et des syndicalistes CGT sur l’incrimination d’apologie du terrorisme en raison d’un retweet, en octobre 2023, suite au déclenchement du conflit israélo-palestinien dont le lot d’atrocités est depuis quotidien. En réponse, une large pétition de soutien signée par des personnalités de renommée mondiale a été lancée. De la sorte, le pouvoir veut faire taire la voix d’un ouvrier, qui plus est racisé, qui incarne un syndicalisme qui ne se limite pas aux seules revendications économistes mais se veut également internationaliste.

Le fait que ces deux camarades soient par ailleurs des porte-paroles en vue d’organisations d’extrême gauche, respectivement du NPA-Révolutionnaires et de Révolution Permanente, qui connaissent un développement significatif ces dernières années tant dans la jeunesse que dans le monde du travail n’est sans doute pas étranger aux poursuites qui les visent. Cela appelle, de la part des organisations qui se réclament du mouvement ouvrier, à un soutien massif à ces deux dates.

04/06/2025.