Deux réunions publiques de L’APRÈS se sont tenues en Dordogne dans la semaine du 5 mai réunissant plus de 170 personnes pour la présentation du livre de Clémentine Autain, « L’avenir c’est l’esprit public » (éd. du Seuil).  

Clémentine Autain présente un long plaidoyer pour remettre « l’esprit public » au centre des enjeux sociaux en partant de la question des besoins de la population et des promesses de prospérité et de fin de la rareté qui ont été les appâts électoraux des partis institutionnels de la Ve République.

A l’inverse, pendant ces décennies, la loi du profit a creusé les inégalités, les besoins essentiels ne pouvant être satisfaits tandis que des besoins artificiels étaient créés. Sans tenir compte de la finitude de la planète.

Elle définit le public comme ce qui est démarchandisé et propose trois piliers pour que se développe l’esprit public comme un modèle d’avenir :

  • Une économie du partage ;
  • Un État stratège capable d’anticipation et d’organisation ;
  • Une exigence démocratique.

Un État capable de conditionner les aides publiques, d’adopter une politique de justice fiscale en taxant les hyper- riches et les entreprises, de nationaliser des entreprises importantes pour la souveraineté industrielle comme Arcelor-Mittal ou Vencorex quand elles délocalisent et suppriment des emplois.

L’exigence démocratique est indispensable pour donner du pouvoir à l’expression des besoins.

Clémentine Autain insiste aussi sur la nécessité « de ne pas rester dans une posture de revendications défensives, d’entrer dans la logique d’étendre les communs, la propriété collective. »

 « Étendre notre domaine à nous, le déjà-là, de manière pacifique », cela devrait susciter bien des interrogations et des débats sur la possibilité de construire ce communisme, pièce par pièce, dans le dos de l’appareil d’État, en évitant l’affrontement.

Un exemple qu’elle développe de cette « posture offensive » est la lutte pour une Sécurité sociale de l’alimentation qui aurait à la fois pour effets de lutter contre la malbouffe qui s’étend dans les classes laborieuses et de permettre aux paysans de vivre de leur travail.

Elle remarque que la plupart des candidats de gauche à la présidentielle ont comme priorité programmatique l’augmentation des salaires. C’est, selon elle, une mesure absolument nécessaire mais elle s’assignerait d’autres priorités. Comme la justice fiscale. Arrêter l’évasion fiscale des milliardaires, mettre en place une réforme de justice fiscale, revoir la fiscalité de l’héritage, etc, sont des mesures qui marquent les progrès à effectuer dans la lutte contre les inégalités. C’est aussi une politique visant à procurer de nouvelles ressources pour fédérer, par la réponse à leurs besoins, les classes populaires des villes et des campagnes.

En ce qui concerne le rassemblement à gauche, Clémentine Autain caractérise « la trumpisation comme une vague brune internationale » face à laquelle la division est notre principal ennemi. Une candidature unique à gauche est notre seul moyen d’accéder au second tour. L’appel de Lucie Castets à se réunir le 2 juillet est un élément décisif *. Les insoumis ont déclaré leur choix d’une candidature maison. Il y a moyen de surmonter la division en créant une dynamique citoyenne comme celle qui a porté le NFP dans la campagne des législatives. « On gardera une chaise pour les insoumis jusqu’au bout ! » Pour répondre à diverses questions posées par la salle, Clémentine Autain affirme son engagement personnel dans cette démarche de candidature unitaire à gauche, elle confie, sans préjuger du débat qui s’ouvrira le 2 juillet, son penchant pour la méthode du « jugement majoritaire » qui permet de départager les candidats à la candidature selon un système de mentions préférentielles utilisant la médiane plutôt que la moyenne. Sa candidature a aussi pour but une actualisation de la base programmatique du NFP et une hiérarchisation des priorités telle qu’elle l’expose dans l’esprit public.

Correspondants 24.

* Un communiqué de « Victoires Populaires » du 7 mai indique :

« Clémentine Autain (L’Après), Olivier Faure (PS), Génération-s, Marine Tondelier (Les Ecologistes) et François Ruffin (Picardie Debout), ont répondu favorablement à l’appel de Lucie Castets de se retrouver le 2 juillet pour discuter d’un processus de désignation commun du candidat de la gauche à la présidentielle sur la base du programme du Nouveau Front Populaire. »