La plupart des actions de l’administration Trump pourraient être caractérisées par ces mots : « Attendez, c’est illégal ! »

Le 14 février, les établissements d’enseignement américains (de l’école maternelle à l’enseignement supérieur) qui reçoivent des fonds fédéraux ont reçu une lettre qui explique ce que doivent être leurs politiques de lutte contre les discriminations. Comme on peut le deviner, le gouvernement Trump considère que la bonne politique anti-discriminatoire est celle qui discrimine.

Selon le ministère américain de l’Éducation, il est illégal d’utiliser des informations sur la race, la couleur ou l’origine nationale pour prendre des décisions en matière d’admission, d’embauche, de promotion, d’aide financière, de bourses, de logement et de toute autre question relative aux étudiants, aux étudiants ou à la vie universitaire. Cela signifie qu’il est illégal, par exemple, d’accorder des bourses pour soutenir les étudiants noirs ou de créer des associations d’étudiants. Bien entendu, de telles interdictions sont en contradiction directe avec le premier amendement de la Constitution américaine.

Mais le gouvernement ne se limite pas à cela. La lettre se réfère aussi directement au contenu du programme d’études : les cours qui dénoncent le privilège blanc pour certains groupes de personnes ne peuvent pas être enseignés. La lettre précise à quels cours elle fait référence : ce sont ceux qui « empoisonnent les étudiants avec le mensonge selon lequel les États-Unis sont construits sur un « racisme systémique et structurel » ». Pour s’assurer que ces cours ne restreignent pas la participation des étudiants à la vie étudiante, ils devraient bien sûr être interdits. De même que les cérémonies de remise des diplômes dans des styles nationaux. Cette instruction poursuit logiquement l’attaque contre l’autonomie des universités pour établir un contrôle idéologique.

Ces directives ne peuvent pas avoir valeur de loi ou imposer des exigences supplémentaires pour recevoir des fonds fédéraux. Mais celles-ci tentent de le faire. Le gouvernement donne 14 ( !) jours pour modifier et mettre en œuvre des politiques internes. Selon les auteurs de la lettre, le non-respect de ce délai pourrait entraîner la perte du financement.

Un certain nombre d’organisations ont contesté l’ordre de Trump d’arrêter le financement des programmes de diversité, d’égalité et d’inclusion (DEI) devant les tribunaux, bien que certaines universités aient déjà commencé à les réduire.

On saura après le 27 février si cette lettre fait partie d’une tactique d’intimidation ou si l’administration Trump mettra ses menaces à exécution.

Priama Diia, le 28 février 2025.