« On disait qu’à l’internat peut-être il y a eu des claques, je n’en sais rien. » Là, François Bayrou commence à s’enfoncer sévèrement.

Les faits sont implacables comme l’indique le journalisme d’investigation, cet acquis démocratique, appuyé sur des témoignages recoupés et l’examen de procédures judiciaires.

En résumé :

  • 1°) il s’agit d’une affaire de coercition physique et sexuelle institutionnelle, systématique et massive, étalée sur des décennies, parfaitement établie aujourd’hui,
  • 2°) dans un établissement d’enseignement catholique dont François Bayrou était, et est, très proche, et qu’il a couvert.

D’aucuns diront « comme par hasard ça sort maintenant ». Il n’y a pas de hasard, ou plutôt : le hasard réalise le nécessaire.

François Bayrou s’est imposé à Macron et entend jouer, au moins pour un an, le rôle d’un espèce de premier ministre « Bonaparte » autonome, prétendant transformer la gadoue parlementaire en bijoux du « dialogue social » et du « compromis », faisant durer la V° République à défaut de la sauver, ce que seules pourraient faire des élections présidentielles à présent …

Dans ce rôle, les talons d’Achille peuvent devenir des peaux de bananes définitives, si l’on peut dire. Les talons d’Achille de François Bayrou ont essentiellement rapport à son ancrage catholique, démocrate-chrétien, à sa conception organiciste des rapports sociaux.

Son initiative politique et sociale centrale a été baptisée par lui, c’est le cas de le dire, un « conclave ». Nul hasard dans ce choix …

Sa principale intervention sur les processus législatifs – en fait, sur ce qui est pratiquement le seul processus législatif d’initiative non gouvernementale à l’heure actuelle – a consisté à faire couper en deux le projet de loi sur la fin de vie pour satisfaire le lobbying catho.

Et rappelons le : ministre de l’Éducation nationale, il a tenté la levée des limites légales au financement de l’enseignement privé, provoquant ainsi la dernière grande manifestation laïque centrale de l’histoire de ce pays, le 16 janvier 1994, et devant retirer son projet.

Rappelons aussi qu’un élément clef menant à la crise politique présente a été l’épisode « Amélie Oudéa-Castéra », cette ministre de l’Institution Stanislas qui devait, pour Macron, mettre en œuvre à marche forcée le « choc des savoirs » lancé par Attal.

Le processus de glissade de François Bayrou a commencé, ce qu’aucune motion de censure n’avait pu faire à ce jour.

Faut-il le préserver, au nom de la « stabilité » ? Certainement pas ! Ce serait là aggraver la vraie instabilité que vivent la jeunesse et le monde du travail, les services publics cassés, les industries et emplois détruits.

Nous avons besoin d’un gouvernement représentatif de la majorité, qui hausse les salaires, abroge la réforme des retraites, bloque les plans de licenciements, sauve l’école et l’hôpital public, s’attaque à la crise climatique, et affronte l’Axe Trump/Musk/Poutine en disant Non, par l’aide armée s’il le faut, à la déportation et à l’anéantissement des Ukrainiens et des Palestiniens !

Un tel gouvernement, engageant un changement de régime, serait stable parce qu’il serait démocratique.

Non, il n’y a aucune raison de « stabiliser » François Bayrou, qui est en train de montrer à qui en aurait douté à quel point il est doué pour se déstabiliser tout seul. Aucune raison, donc, pour les organisations syndicales, de participer à son « conclave ».

  • Ni conclave, ni concile, ni onction : abrogation !
  • L’unité pour cela peut et doit redresser la force de la majorité !

Le 13/02/2025.