« J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, homme et femme, puisse vivre en harmonie dans le respect et la compréhension mutuelle. »
Curieusement je l’ai entendu dire cette phrase et cela ne m’a pas touchée ni au cœur ni à la raison Car pas du tout personnelle, comme désincarnée
Mais oui, refuser le huis clos en soi a été un acte politique et courageux
Et je suis d’accord avec «Bien entendu, l’égalité juridique et civique des individus …….. elle ne résout par la réalité sociale et anthropologique du rapport patriarcal »
Mais dans toute situation il y a des pièges à éviter !!!
Celui de l’absence de mémoire !
Et celui de la victimisation/heroïsation galopante ! de vrais alibis
Autant Gisèle Penicot a été un objet et un prétexte aux pulsions masculines « anthropologiques
Et pathologiques »
Autant maintenant en tant que victime héroïsée, elle est de nouveau un objet et un prétexte
Dans les deux cas elle est privée d’existence propre ….
Je lui souhaite beaucoup de courage pour la phase suivante
Car la gloire n’efface pas la honte,
Celle d’avoir subi sans savoir,
Car ce qui est terrible surtout
c’est d’avoir été dépossédée de sa mémoire
et de sa capacité d’agir
(d’où sans doute le refus du huis clos)
Pire violence encore que les coups ou le sang qui coule
Violent aussi que même la révélation des faits soit liée totalement au hasard pur
Dans lequel elle est restée totalement subissante et soumise
C’est le pur hasard
Et le fait pour un petit flic d’avoir outrepassé le cadre de son enquête
Par un petit détail
d’avoir eu la curiosité attirée par un détail sur le portable, le logo spotify
et donc sur une conversation significative
Peut-elle vraiment s’approprier le courage qu’on lui attribue
et l’importance qu’on lui donne
car le pire dans tout ça
c’est le silence, la connivence,
le manque de curiosité
l’incapacité à se poser les bonnes questions
et tous ceux qui n’ont rien dit plus tôt, comme à chaque fois
se reconnaîtront
tous ceux qui attendent le prétexte pour passer à l’action
et instrumentaliser en médiatisant ou en militantisant
de bonne ou de mauvaise foi
c’est kif kif
Pour elle, l’absence de mémoire des faits
(toutes celles concernées par le trou noir du coma comprendront)
Pour tous et toutes les autres
le fait d’avoir regardé ailleurs
et leur silence
bien pire comme réalité que de disserter pinailler sur
la définition du consentement
alors que le consentement public existe et valide de fait
La justice après coup
surtout la justice populaire
ne remplace pas le travail pédagogique de chaque jour
l’engagement quotidien
le fait de dire à chaque occasion
quand personne ne dit et
que chacun regarde ailleurs
Cela sera un événement politique
si cela déclenche et participe d’une prise de conscience générale
et globale sur le contexte de la fabrication de la situation et son acceptation
(y compris celle des dites « travailleuses du sexe » !)
sans focalisation sur la personne, l’héroïne, le mythe !
Curieusement c’est exactement le sort qu’a subi Lucie Castets
en tant qu’objet de désir mais sur un autre champ, le politique
à la différence qu’elle, elle en avait conscience
et que sans doute le prix en sera moins lourd pour elle
car elle en a eu et la maîtrise et la conscience
et qu’elle elle en a la mémoire …
Courage à ces deux femmes
Non standard
Non héroïques non plus
Face à toute victimisation ou récupération
Et un rappel
Du silence majoritaire pendant l’occupation
Et après la libération,
De la justice expéditive et populaire
Concernant les femmes tondues
Puis ces années de silence,
le temps qu’il a fallu pour surmonter la honte d’avoir su pour les juifs
Même sans savoir
Ou pour eux la honte d’en parler et d’avoir vécu l’indicible !
Et un détail oublié : le policier enquêteur n’a jamais cédé aux sollicitations des media et a toujours refusé de s’exprimer pendant l’enquête, refusant de parler à la place de « Gisèle ». Dont acte !
Maryvonne