» La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement. « Rosa Luxemburg
Le 7 novembre prochain, le Bureau National de l’Union syndicale Solidaires doit se prononcer sur l’exclusion de la Fédération SUD Commerces et Services, qui est en membre depuis 2017. Qu’est-ce qui peut bien motiver une telle demande inédite depuis la création de Solidaires en 1998 ? Serait-ce parce que la Fédération et ses membres ont décidé de promouvoir les discriminations, casser des grèves, qu’ils animent d’ailleurs régulièrement dans leur secteur professionnel, ou bien d’appeler à voter pour le RN ? Que nenni ! C’est leur attachement aux statuts de leur union, en particulier en terme de structuration et de fédéralisme, donc au contrat moral qui lie entre eux les membres du syndicat qui leur est reproché alors que la justice a annulé à deux reprises pour le non-respect de ces mêmes statuts la sanction de suspension de Solidaires dont elle faisait l’objet depuis l’an dernier.
Disons-le clairement, une telle exclusion constituerait non seulement une rupture au regard de l’histoire des syndicats SUD mais un recul pour Solidaires en particulier, y compris dans sa capacité à poursuivre son développement dans le secteur privé là où elle est historiquement liée à celui public, et pour le syndicalisme de lutte en général : depuis sa création en 2014, la Fédération SUD Commerce s’est illustrée par des actions juridiques qui ont aboutit, entre autre, à l’instauration du travail en soirée consécutivement à l’affaire Sephora, la mise à l’abri du personnel d’Amazon à la suite du covid ou la fin de la production du pass sanitaire dans les centres commerciaux ainsi que des luttes contre les licenciements à Vélib’, New Look, April ou Naf Naf et sa participation à des cadres unitaires comme l’intersyndicale CLIC-P, le Front Social ou le comité de soutien aux luttes dans la restauration rapide. Elle constituerait un point d’appui en moins pour les salarié-es de leurs secteurs d’activité les plus éloignés du fait syndical, pour la plupart précaires, isolés dans de petites entreprises ou surexploités comme les livreurs, avec ou sans-papiers, qu’elle accueille régulièrement dans son local parisien avec l’aide de son juriste salarié.
Nous, militant-es syndicaux ou politiques, appelons à sortir par le haut de cette situation, pourquoi pas sous la forme d’une médiation menée par une ou des personnalités du mouvement social dont l’autorité morale fait consensus. Alors que le monde du travail porte des attentes de justice sociale gigantesques dont l’extrême-droite essaye de dévoyer le sens, le syndicalisme de transformation sociale mérite mieux que la poursuite de ce conflit mortifère.
Premiers signataires :
- Sylvain Billiot syndiqué SUD INSEE
- JS Boisrond militant du NPA-Révolutionnaires
- Massamba Drame représentant de section syndical SUD Hôtellerie-Restauration McDonald’s Paris Nord
- Xavier Chiarelli secrétaire départemental de SUD Poste 92
- Olivier Delbeke retraité, syndiqué CGT IGN
- Gérard Filoche
- Vincent Fournier Secrétaire de SUD Poste 78
- Pascal Grappin délégué syndical central SUD Autoroutes AREA
- Laurent Gutierrez co-secrétaire fédéral du PCF 21
- Man Luong représentante SUD Poste 92
- Armelle Pertus co-porte-parole du NPA-Révolutionnaires
- Jérôme Pimot Président du CLAP
- Pascal Poyen membre de la section syndicale FO DDFIP 71
- Vincent Présumey Secrétaire de la FSU 03
- Gaël Quirante Secrétaire départemental de SUD Poste 92
- Olivier Rosay membre du bureau fédéral de SUD PTT
- Danielle Simonnet Députée Écologiste et Social
- Yves Sinigaglia ancien dirigeant de SUD TAS
- Laurent Sorel Conseiller de Paris LFI
Vous pouvez à votre tour signer cette tribune en nous faisant suivre à fdsudcommerce@yahoo.fr outre votre nom, votre qualité et votre organisation.
Leur exclusion a été rejetée !
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NOTRE EXCLUSION REJETEE, il va bien falloir dialoguer !
Hier s’est tenu le Bureau National de l’Union syndicale Solidaires qui a statué disciplinairement nous concernant. Alors que le quorum aurait été tout juste atteint, l’unanimité requise pour notre exclusion n’a pas été réunie, près de 60 % des structures de Solidaires n’appuyant pas, en tout état de cause, une telle démarche.
Nous remercions toutes celles qui, de près ou de loin, ont contribué à ce résultat ainsi que les signataires de notre tribune de soutien, toujours ouverte à la signature.
En effet, une nouvelle suspension de notre Fédération a cependant été entérinée : outre son absurdité comme elle ne règle rien sur le fond et engendre des contentieux à la pelle, elle ne manquera pas d’être annulée par la justice tout comme les deux précédentes car, comme pour toute sanction, elle nécessite, en application des statuts, l’unanimité des présents qui n’a pas été remplie.
Notre Fédération exhorte une ultime fois au dialogue, y compris par l’intermédiaire d’une médiation menée sous l’égide d’ex-dirigeant-es de Solidaires, ou bien sera amenée, dans l’intérêt de son millier d’adhérent-es et forte de son attachement au caractère censément démocratique de notre fonctionnement commun, à défendre à nouveau ses droits devant le juge ainsi qu’a demander réparation.
Source : https://www.sudcommercesetservices.org/post/notre-exclusion-rejetee-il-va-bien-falloir-dialoguer
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