De nombreux médias rapportent aujourd’hui que la guerre israélienne à Gaza est en train de passer à une phase moins « intense ». Mais pour les habitants de Gaza, cela signifie qu’ils doivent continuer à essayer de survivre dans des ruines après les bombardements, avec des approvisionnements alimentaires précaires et peu fiables, une malnutrition et des maladies croissantes et des soins de santé insuffisants.
En Israël, plus de 5 000 militants se sont réunis à Tel-Aviv le 1er juillet pour une conférence contre la guerre et l’occupation (voir article consacré à la conférence du 1er juillet). L’activisme international doit combiner trois volets : exiger une pression diplomatique sur l’État israélien, apporter un soutien matériel au peuple palestinien assiégé, notamment en collectant des fonds pour des initiatives humanitaires telles que l’aide médicale aux Palestiniens, et soutenir politiquement les forces anti-guerre et anti-occupation au sein de la société israélienne. L’urgence ne faiblit pas.
Pendant ce temps, la situation s’aggrave avec l’occupation israélienne de la Cisjordanie. L’armée a procédé à des démolitions de maisons dans le village d’Umm al-Khair et a permis aux colons de couper l’approvisionnement en eau du village.
La réduction de la présence militaire israélienne à Gaza, sans pour autant la retirer, est en partie motivée par l’intensification du conflit avec le Hezbollah à la frontière entre Israël et le Liban. Les forces retirées de Gaza peuvent y être redéployées.
Bien qu’Israël se garde pour l’instant de lancer une invasion à grande échelle au Liban, le risque d’une guerre de plus grande ampleur dans ce pays demeure élevé. Le 4 juillet, les médias ont annoncé que les négociations sur un accord de cessez-le-feu et d’échange d’otages allaient reprendre et que le Hamas avait même assoupli sa position. Si tel est le cas, il s’agirait peut-être d’une réponse au mécontentement croissant parmi la population de Gaza.
Selon un récent rapport de la BBC, de plus en plus de Gazaouis reprochent au Hamas de ne pas avoir mis en place de mesures de protection pour la population civile, alors qu’ils savaient que leurs attaques du 7 octobre seraient suivies de représailles brutales. Le rapport cite également des Gazaouis qui critiquent le Hamas pour s’être intégré, ainsi que ses otages israéliens, dans des infrastructures civiles. Des combattants du Hamas auraient également interféré dans la distribution de l’aide.
Tous ceux qui dénoncent le Hamas à Gaza méritent d’être félicités pour leur courage. Les conditions de vie imposées par la guerre israélienne à Gaza rendent extrêmement difficile l’émergence d’alternatives politiques organisées face au Hamas. Israël a commencé sa guerre en prétendant qu’il allait « détruire » le parti paramilitaire islamiste ; en fait, il a assuré sa reproduction.
Un cessez-le-feu immédiat et un accord de libération des otages restent le meilleur moyen de mettre un terme au massacre en cours, de sauver la vie des otages survivants et d’ouvrir la voie à l’aide et à la reconstruction de la vie civile.
Traduction par nos soins.
Source : https://workersliberty.org/story/2024-07-10/gaza-ceasefire-still-urgent