Le gouvernement français vient d’interdire tout rassemblement en Kanaky/Nouvelle-Calédonie pendant le week-end électoral et de prolonger jusqu’à la nuit du 14 au 15 juillet le couvre-feu instauré de 20h à 6h. Ce vendredi 5 juillet, les appels contre l’emprisonnement et la déportation en France de Christian Tein, Dimitri Tein Qenegei, Guillaume Vama, et dès mardi celui de Steve Unë, ont été rejetés, ainsi que ceux contre l’emprisonnement de Joël Tjibaou et Gilles Jorédié au Camp-Est, dans l’île. Les deux femmes déportées en France, Frédérique Muliava et Brenda Wanabo-Ipeze, ont obtenu de sortir de cellule pour une assignation à résidence avec bracelet électronique et interdiction de contacts et d’expression publique.

Le choix de la répression conduisant à la confrontation demeure donc celui de l’exécutif français et des juges locaux, après qu’ils ont dû reculer sur la révision du corps électoral.

Or, le premier tour des législatives en Kanaky a vu une nette progression indépendantiste corrélée à une hausse de la participation, sachant qu’aux législatives, à la différence des élections régionales, c’est toute la population ayant la citoyenneté française qui vote : sur 220 000 inscrits, on a eu 131 000 suffrages exprimés se répartissant entre 53 000 indépendantistes, 49 000 non indépendantistes, 28 000 « modérés ». Que le « bloc indépendantiste » obtienne une majorité relative par rapport au corps électoral « dégelé » est un évènement. La principale composante des « modérés », l’Éveil océanien, organisant l’immigration wallisienne et futunienne, n’a pas donné de consigne de vote, mais le rapprochement de ces groupes avec les kanaks dans la formation d’une nation de Kanaky est un processus réel, dont on verra la portée dimanche.

Les mesures répressives vont, en somme, contre le cours de l’histoire. Si le RN accède à Matignon ou s’il est le pivot d’une coalition gouvernementale en France, le risque de guerre coloniale en Kanaky s’annoncera à toute vitesse. Les bonnes âmes de la géopolitique française pourront alors toujours se lamenter des ingérences chinoises et leur faux-nez azerbaïdjanais ! La démocratie en Kanaky, c’est l’autodétermination et rien d’autre.

  • Vote Front populaire en France !
  • Exigeons la libération des militants kanaks déportés ou emprisonnés

Le 05-07-2024.